Le dernier opus de John le Carré n'est pas d'une lecture limpide, en tous cas pour un néophyte comme moi, pas coutumier du monde de l'espionnage et du contre-espionnage.
Nat est proche de la retraite. Espion au service de la Couronne britannique, il a passé une bonne partie de sa carrière dans les pays de l'Est et à Moscou, dans la période post communiste.
L'histoire qui nous concerne se déroule en Angleterre, au moment du Brexit. Nat a été nommé chef d'une officine (le Refuge) où se trouvent les des espions britanniques en pré-retraite.
Le Brexit ne fait pas l'unanimité, Trump est un allié encombrant qui divise et qui provoque des réactions épidermiques, la Grande Bretagne doit faire face à une situation géo-politique particulièrement délicate : l'espionnage et le contre-espionnage ont encore de beaux jours devant eux : chaque pays cherche à connaître quelles alliances peuvent se nouer et quels pièges peuvent se fomenter. C'est dans ce contexte que Nat va nous dévoiler l'objet de sa dernière opération particulièrement alambiquée, dans laquelle on peut se demander qui manipule qui ?!
Le lecteur est plongé dans les arcanes de ce monde très spécial et l'auteur ne fait rien pour nous faciliter le travail. Il faut vite maîtriser le vocabulaire relatif à l'espionnage, les différentes opérations (Rosebud, Jéricho, Nébuleuse), les différentes officines (le Bureau, le Département Russie, le Refuge) les noms d'emprunt, les noms de code, les échanges d'informations au niveau international, les taupes, les agents doubles… au lecteur d'être vigilant au risque d'être totalement manipulé par
John le Carré !