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Citations sur Un pur espion (39)

Après la conférence, Axel conduisit Pym dans les coulisses et frappa à la porte du vestiaire. Jusqu'alors, Pym n'avait pas tellement prisé Thomas Mann. Il trouvait sa prose lourde et fumeuse malgré les efforts répétés qu'il avait faits pour plaire à Axel. Maintenant pourtant, c'était Dieu en personne qui se tenait devant lui, grand et anguleux comme oncle Makepeace. "Ce jeune gentleman anglais voudrait vous serrer la main, monsieur", l'informa Axel avec autorité. Thomas Mann examina Pym, puis Axel, que la fièvre avait rendu extrêmement pâle, presque diaphane. L'écrivain contempla ensuite la paume de sa propre main comme s'il se demandait si elle pourrait endurer l'effort de cette étreinte aristocratique. Puis il finit quand même par tendre une main que Pym serra, attendant de sentir le génie de Mann s'écouler en lui comme l'une de ces décharges électriques qu'on pouvait s'acheter dans les gares de chemin de fer : prenez cette poignée et laissez mon énergie vous régénérer. Rien ne se produisit mais l'enthousiasme d'Axel était assez grand pour deux.
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Comment imaginer plus grande liberté que celle de ne pas savoir où l'on va ni pourquoi ?
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Il nous faut parfois accomplir quelque chose avant d'en trouver la raison, Tom. Nos actes sont parfois des questions, non des réponses.
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Le colonel s'exprimait précautionneusement, avec cette méfiance qu'ont les militaires à l'égard des mots. Il avait une douce moustache couleur de miel et le regard limpide d'un homme parfaitement stupide.
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"Mon père travaille pour les Services Secrets, assura Pym une autre fois. Il a été torturé à mort par la Gestapo, mais je n'ai pas le droit d'en parler. Il s'appelle en vérité Wentworth."
Passé la première surprise que lui causa sa propre déclaration, Pym développa l'idée. Un autre nom et une mort héroïque convenaient parfaitement à Rick. Ils lui conféraient une classe dont Pym commençait à soupçonner qu'elle lui faisait défaut. C'est ainsi que quand Rick revint un beau jour sans crier gare, ni torturé ni abimé de quelque façon que ce soit mais accompagné de deux jockeys, d'une caisse de brugnons et d'une toute nouvelle mère coiffée d'un chapeau qu'ornait une plume, Pym songea très sérieusement à travailler pour la Gestapo et se demanda ce qu'il fallait faire pour s'engager. Et il aurait sûrement mis son projet à exécution si la paix n'était malheureusement le priver de cette occasion.
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Dans la vie, dit Proust, on finit toujours par faire ce qu'on fait le moins bien. Je ne saurai jamais ce que Pym aurait pu faire de mieux. Il accepta la proposition de la Firme. Il ouvrit son Times et découvrit avec un détachement similaire l'annonce de ses fiançailles avec Belinda. Voilà, je suis casé, songea-t-il. Si la Firme se charge d'une partie de moi-même et Belinda de l'autre, je ne manquerai plus jamais de rien.
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_ "Alors, ils m'ont envoyé à l'université.
_ Mais pour étudier quoi ? questionna Pym, épaté. Thomas Mann ? Nietzsche ?
_ Mieux que ça. Comment se servir du Parti pour réussir. Comment s'élever dans l'Union de la Jeunesse. Briller au sein des comités. Comment purger les facultés et les étudiants, comment exploiter ses amis et la réputation de son père. Quels culs botter et quels autres lécher. Quand il convient de trop parler et quand il convient de fermer sa gueule. J'aurais peut-être mieux fait d'apprendre ça plus tôt."
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En ce temps-là... les Américains avaient fait de Salzbourg et de Linz leurs capitales, les Français tenaient Innsbruck et les Brtianniques Graz et Klagenfurt, tandis que tous se partageaient Vienne, la vieille ville demeurant sous contrôle quadripartite associé. A Noël, les Russes nous donnèrent des seaux en bois pleins de caviar et nous leur fîmes présent de plum puddings en échange, et quand Pym arriva là-bas, l'histoire courait encore que lorsqu'on servit le caviar en entrée aux troupes, un caporal d'Argyll se plaignit auprès de l'officier de service que la confiture avait goût de poisson.
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Le vieux Goodman était gallois; c'était un misérable potier, prédicateur, chanteur et veuf, père de deux enfants nés à vingt-cinq ans d'intervalle. Quand Goodman arriva ici, il essaya la glaise, respira l'air marin et construisit un atelier de poterie. Deux ans plus tard, il en construisait deux autres et faisait venir de la main d'oeuvre bon marché pour les faire tourner, d'abord des Gallois du sud, comme lui-même, puis des Irlandais du sud qui revenaient encore moins cher. Goodman les allécha avec ses maisons ouvrières, les affama avec ses salaires de misère et leur inculqua la terreur de l'Enfer depuis le haut de sa chaire avant d'être lui-même emporté au Paradis.
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Il s'agissait, Pym l'apprit quelques jours plus tard en lisant le Daily Express, de Guy Burgess et de Donald MacLean, qui appartenaient tous les deux aux coprs diplomatique britannique. Pendant plusieurs semaines, il continua de les chercher partout, mais il ne risquait pas de les retrouver étant donné qu'ils étaient déjà passés à l'Est, direction Moscou.
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