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Critique de thedoc


JMG le Clézio, on le sait, est un écrivain qui dans ses livres, a toujours pris le parti des invisibles, les laissés pour compte de la société, ceux que l'on ne voit pas ou ceux que l'on ne veut pas voir.
Dans les huit histoires de son recueil "Avers : Des nouvelles des indésirables", il met une nouvelle fois en avant ces femmes et ces hommes que la société trouve souvent gênants, ceux que le pouvoir rejette car improductifs et inutiles. Ceux qui font tâche en somme...

Ils s'appellent Maureez, Chuche, Juan, Aminata, Renault, Abdelhak, Marwan, Mehdi, Yaya , Yoni et Népono. Ils sont d'ici et de partout.
Des foyers de l'île Rodrigue, des rues de France, des déserts du Moyen -Orient, des camps de coca du Pérou, des bidonvilles du Mexique ou des forêts panaméennes.
Ce sont des ados maltraités, des enfants-esclaves, des clodos, des émigrés, des domestiques, des enfants perdus, des déracinés et des exilés.
Ils fuient la violence de leur foyer ils fuient les soldats et les trafiquants, ils fuient la violence sociale de notre époque, ils fuient la misère de leur pays, ils fuient la guerre. Ils fuient un monde qui ne veut pas d'eux. Et ils cherchent leur voix.

Qui d'autre que JMG le Clézio, grand voyageur qui connaît bien chacune des régions citées, pour nous parler de la solitude et de l'abandon de ces gens qu'il a si souvent rencontrés ? Comme dans chacun de ses récits, nous retrouvons le thème de l'exil, de l'errance et chacun de ses mots est nourri par de multiples cultures en voie d'extinction. Un réalisme triste à mourir transcendé par la beauté des mots. Comme dans tous ses recueils, JMG le Clézio nous émeut par la poésie de son écriture fondamentale, et réaffirme la valeur inestimable de chaque être, particulièrement des plus déshérités d'entre eux.
C'est du le Clézio. Les esprits chagrins diront qu'ils n'y trouvent rien de nouveau. Pour ma part, c'est une chance. L'auteur reste fidèle à lui-même et à ses valeurs humanistes, qui on peut le dire, ont bien besoin d'être criées aujourd'hui.
Coup de coeur spécial pour le très beau texte sur la belle et tragique histoire de Renault ainsi que pour le dernier récit sur le désastre causé par les narcos.
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