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EAN : 9782073008909
224 pages
Gallimard (02/02/2023)
3.84/5   118 notes
Résumé :
Huit nouvelles écrites au fil des ans, huit personnages en quête d’identité (y compris une caméra de vidéosurveillance à Paris).

Le point commun à tous ces récits est la survie des indésirables dans une société moderne qui ne veut pas d’eux et les condamne à l'oubli ou à la disparition physique. Les modestes héros de ces histoires ont pour eux la jeunesse, le goût de l'aventure, le rire, la poésie. Survivront-ils à notre monde de dures lois, de prof... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Huit nouvelles sur les vies et les morts de ceux que JMG le Clézio appelle les indésirables, un mot très dur qui porte tout le sens de la misère de l'exclusion, des viols, de la guerre, des espérances effondrées.

Il faut un auteur comme Le Clézio pour exprimer, par son style, et par petites touches, où viennent se mêler les beautés de la nature, de la mer, des arbres, des nuits étoilées, les souffrances variées d'enfants, d'adolescents et d'adultes à travers le monde.

La première de ces nouvelles, la plus longue, conte l'histoire d'une jeune orpheline, qui parvient malgré les douleurs qui lui sont infligées à trouver divers réconforts et un chemin d'espérance. le chant est très présent dans cette nouvelle, il intervient comme un magnifique contraste avec les duretés de l'existence de ces jeunes.

Les autres conduisent le lecteur à travers le monde, par exemple dans les égouts reliant Mexique et Etats-Unis où se faufilent des enfants en quête de petites richesses américaines.

On a aussi un "Chemin lumineux" aux abords d'un grand fleuve d'Amérique du Sud avec de très beaux portraits d'enfants qui s'accrochent à la vie et parviennent peut-être à réchapper de la maltraitance de leurs bourreaux.

La guerre est aussi présente en des lieux non nommés du Moyen-Orient avec encore des fuites, des solidarités, des détresses que JMG dépeint avec son talent capable d'une relative poésie parmi tant de noirceur.

La qualité de ces différentes nouvelles peut paraître inégale selon les attentes ou la réceptivité des lecteurs, elle témoigne toujours de la plume parfaite d'un écrivain capable de transmettre une palette d'émotions qui finissent toujours par convaincre le lecteur le plus hermétique s'il en est.
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Je retrouve Jean Marie Gustave le Clézio, dans son dernier et magnifique recueil de nouvelles.
Avers: Ceux et celles que l'écrivain sensible, précis et bon nous offre à voir en face. Ceux et celles avec qui L'auteur nous invite à partager un morceau d' existence, un long bout de chemin.
Avers: Ce volume de vies, de souffrances, de lieux, d'errances et d'aventures que Le Clézio présentait, un soir, invité aux côtés de Florence Aubenas... Florence Aubenas qui venait présenter, aussi, son dernier livre.
Je ne pouvais faire autrement que d'acquérir Avers pour me nourrir de ces
huit histoires avec Maureez, Chuche, Aminata, Renault, Abdelhak, Marwan, Yoni, la bande du collecteur numéro 74 et toutes ceux et celles rencontrés au cours d'un long voyage: La pérégrination autour d'un monde dans lequel les destins d'enfants sont trop souvent piétinés par le mal et la mort. Dans lequel, aussi, des rêves se sont transformés en cauchemars affreux et lancinants.
Ma compagne, mauricienne, va pouvoir maintenant entrer à son tour dans le livre de celui qu'elle appelle affectueusement "Tonton"... Et retrouver cette rivière Taniers (Elle m'en a montré une photo du temps où l'on y lavait le linge) qui inspira cette si belle berceuse créole dont Le Clézio, généreux, nous offre quels quelques beaux extraits.
Et voilà! La magie-Le Clézio a encore peuplée ma mémoire de nouveaux personnages, de nouvelles couleurs.... Voici le moment de quitter le port d'Avers pour cingler vers d'autres terres littéraires connues ou encore inconnues!
Mais soyez sûrs, amis babéliotes, que je retournerais visiter les îles de J.M.G. le Clézio. Promis!


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Le Clezio parle de son livre en disant qu'il a voulu rendre visibles les invisibles, ces enfants qui errent sur les routes ou dans les villes du monde entier.
A Madagascar, au Mexique ou en Irak, mais cela peut être en Amérique du sud, en Afrique et malheureusement même en France.
Seuls ou en fratrie, mis à la rue à cause de la guerre, de la famine ou de violences familiales, les enfants vont tenter de survivre.
Leurs rêves d'enfant vont souvent se muer en cauchemars.

Le Clezio trouve les mots pour que l'on n'oublie pas Maureez, Chuche, Marwan ou Chepo.
Avec le style délicat et poétique qu'on lui connaît, il dénonce cette indifférence générale à la souffrance.
La tristesse et la mélancolie de ces nouvelles nous resteront longtemps en mémoire.
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Avers, c'est pour moi l'occasion de renouer avec l'univers littéraire de J.M.G. le Clézio.
Dans ce recueil de huit nouvelles, c'est toute une galerie de personnages que l'écrivain désigne comme des indésirables, face à l'injustice qu'il leur arrive. le sort qui leur est réservé convoque des univers sombres où les règles du jeu établies par la loi des plus forts condamnent par avance les plus faibles.
J.M.G. le Clézio, le temps de quelques pages, donne voix à ces indésirables, fait naître en notre coeur un sentiment de compassion et de révolte. Ce sont souvent des enfants au quatre coins de monde, - raison de plus de sentir notre coeur étranglé par l'émotion, parfois ce sont des histoires anciennes...
La guerre, la misère, la fange nauséabonde de la rue, les trafics de drogue, les terres, les forêts dépouillées de ceux qui y vivaient depuis des siècles, des millénaires...
Avers, c'est un recueil de huit nouvelles, dont celle éponyme qui raconte l'histoire de la jeune Maureez Samson la petite Mauricienne dont je fais la connaissance au bord de cette baie de l'Océan Indien, dont le père a disparu en mer alors qu'il était parti à la pêche avec sa frêle barque. Alors, elle va connaître l'enfer des autres, mais le bonheur parfois aussi comme un rai de lumière traversant des volets mal fermés, battant dans le vent...
Ces nouvelles comme des fables de la vie, ce sont des textes vibrant d'humanité, irrigués par ces voix multiples qui nous appellent à mieux les regarder dans un instant fugace.
J'ai entendu leurs mots, leurs respirations, leurs battements de coeur comme des battements d'ailes, j'ai été cueilli par ce souffle inouï qui nous empêche de les oublier.
J.M.G. le Clézio nous invite à prendre le pas dans le parcours de personnages en marge, souvent « invisibles », de Paris à l'Île Maurice, en passant par l'Amérique latine ou le Moyen-Orient, c'est une traversée du monde sur des rivages à la fois beaux et hostiles.
Non, je n'oublierai pas les voix de Maureez, de Chuche et de Juanico, de Juan, de Mano, d'Aminata, deYoni et Népono, de Chepo. Ce sont des prénoms qui me sont devenus familiers à force de les côtoyer dans leurs existences abîmées.
Je n'oublierai ni leurs voix, ni leurs silhouettes fragiles éprises d'azur et de liberté, rasant l'asphalte des rues pour éviter les balles perdues, blottis dans des fossés, se cachant de la violence des hommes qu'ils soient policiers ou bandits, - là-bas c'est parfois à peu près la même chose -, oubliés, déshérités, affligés par les outrances et le désordre du monde, la part de bonheur qu'ils revendiquent paraît pourtant si infime...
Ils sont nés tout simplement du mauvais côté de la rue.
Dans cette douleur âpre de la réalité, il n'y a jamais aucun pathos et rien n'est forcément désespéré. Une joie mélancolique se tient en embuscade, le chant d'une berceuse, la magie d'une forêt ancestrale, le regard d'un vieillard bienveillant, un rire à gorge déployée, l'amour peut-être aussi... J.M.G. le Clézio sait nous débusquer ces instants fragiles épris de lumière dans la gangue des ténèbres. « Est-ce que ce qui est perdu est perdu à jamais ? »
J.M.G. le Clézio donne voix aussi aux peuples minoritaires, en voie d'extinction, rappelant que la mondialisation participe à blesser encore un peu plus cette humanité sacrifiée, mais la mondialisation n'est-ce pas aussi le fait des hommes, ceux des plus forts sur les plus faibles ?
Dans une écriture qui semble toujours simple en apparence, J.M.G. le Clézio ne se contente pas d'écrire des histoires, il les porte en son coeur, il nous les délivre dans une colère mutique qui invite à une révolte non négociable en nous.
Les gamins de la rue, les enfants esclaves, les enfants de la guerre, ceux qui grandiront trop vite, porteront des armes presque aussi lourdes qu'eux...
Ce sont parfois des silhouettes fantomatiques qui traversent les pages, bercées par les chants du monde, celles des paysans chassés de leurs terres, de leurs forêts ancestrales, par les narcotrafiquants...
Brusquement ces histoires prennent une portée universelle et je ne peux que me laisser emporter alors dans cet écho ineffable qui a continué de se prolonger longtemps après ma lecture...
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Le souffle un peu coupé, je referme Avers avec un mélange de sentiments: malaise et envoûtement, culpabilité et infinie tristesse.
Le Clézio déploie, tout au long de ces 8 nouvelles, de ces 8 destinées, sa prose mélancolique, sa poésie chantante et un brin surannée.
Certaines ont été écrites il y a vingt ou trente ans, d'autres sont contemporaines, mais peu importe, les indésirables sont de tous temps et de toutes contrées. D'ailleurs il faut souvent deviner, jouer avec Google Maps, pour s'y retrouver.
J'ai beaucoup aimé suivre dans les égouts les "petits rats de Nogalés", ces mômes des rues qui passent la frontière américano-mexicaine juste pour la journée.
On verra ainsi la misère de Rodrigues, l'île si précieuse de notre prix Nobel (2008!), la fuite éperdue d'adolescents traqués entre Pérou et Amazonie brésilienne, les conditions abominables des travailleurs marocains à l'issue des trente glorieuses, la destinée terrible des indiens du Panama fuyant les narcotrafiquants pour s'abimer dans les grandes cités colombiennes, l'errance de deux frères dans un Liban de feux et de sang.
L'auteur, comme souvent, évoque les esclaves mauriciens dans un beau texte autobiographique "La rivière Taniers".
Et puis "Fantômes dans les rue" dont le narrateur parisien est...vous en aurez la surprise, car vous lirez Avers c'est certain.
En écrivant ce petit billet d'autres images s'imposent à moi : enfants ukrainiens de Bakhmout, petits syriens du tremblement de terre tentant de rejoindre la Turquie en passant par Bab-al-Hawa, miraculés de Gaziantep...

Mais revenons à Jean Marie Gustave le Clézio, grand parmi les grands: son recueil est d'une humanité sidérante, jamais confondante ou moralisatrice, toujours implacablement mélancolique...
Difficile de passer à coté.
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critiques presse (10)
Culturebox
08 mars 2023
Témoin du temps, J.M.G. aborde tous les thèmes qui traversent son œuvre depuis Désert. Il donne voix ici à une humanité sacrifiée, celle qui faisant corps avec la nature passe comme les arbres, comme la flore, comme la faune, sous le rouleau compresseur d'un désir de pouvoir et de richesse sans limite.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Bibliobs
27 février 2023
L'auteur du « Procès-verbal » accueille enfants esclaves, gamins des rues, ouvriers maghrébins ou « cholos » dans un recueil de nouvelles.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Culturebox
27 février 2023
J.M.G. Le Clézio, Prix Nobel de littérature, nous offre des contes contemporains d'une merveilleuse humanité.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaLibreBelgique
16 février 2023
À travers huit textes, l’écrivain donne des nouvelles de ces indésirables qu’on préfère oublier.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
14 février 2023
Sous les yeux ébahis du lecteur, un phénomène de cristallisation du récit s’élabore sans trace d’effort aucune : jamais explicité, l’avers fait vibrer les phrases comme autant de cordes simples d’apparence mais riches d’harmoniques qui se combinent. L’écrivain en joue avec une maestria saisissante.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaTribuneDeGeneve
13 février 2023
Ces textes courts aux émotions abruptes coupent la chique, à mi-chemin entre la plaidoirie pour des victimes de la folie des hommes, et la confession de celui qui ne peut s’empêcher de se sentir coupable.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
LeMonde
09 février 2023
A travers les huit nouvelles de ce recueil, l’écrivain réaffirme la valeur inestimable de chaque être, particulièrement des plus déshérités d’entre eux. Émouvant.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
03 février 2023
Huit nouvelles fortes où l’écrivain montre la noblesse des déshérités.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaCroix
03 février 2023
Huit nouvelles lumineuses de J.M.G. Le Clézio mettent en scène des personnages des marges refusant de se soumettre à l’arbitraire. La fiction comme terreau de l’action.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeSoir
03 février 2023
Ce recueil de nouvelles de J.M.G. Le Clézio s’attache à décrire leurs vies et à leur redonner une identité.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
"De l'autre côté de la mer, on arrivera dans une grande ville pleine de jardins et de maisons, des maisons où on pourra entrer, parce que tout le monde nous attendra..."
"Il y aurait des arbres, on pourrait vivre dans les arbres..."
"Oui, il ne ferait pas froid, on ne serait jamais malades."
"Il y aurait beaucoup d'enfants, chacun pourrait avoir sa famille..."
"On dormirait dehors, sous les arbres..."
"Ou bien dans de grandes chambres avec des lits, des coussins, des rideaux."
" On n'aurait pas besoin d'argent pour vivre, on aurait à manger tout ce qu'on veut, même si on ne voulait pas travailler."
" Il n'y aurait jamais d'avions."
"Une ville, sur un grand lac d'eau douce, et les gens sont dans des barques, ils apportent les fruits, les légumes dans les barques..."
"Les enfants ont des jardins immenses, il y a une fête chaque jour, de la musique, les filles vont danser."
" On peut aller à l'école, on sait lire les livres."
"Il n'y a plus de batailles, personne n'est ennemi."
"On a chacun son cheval, on peut galoper dans les forêts."
"Les animaux sont apprivoisés, même les serpents, même les chacals."
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Il y a tellement de robots et d’hommes-machines, de poupées et de mannequins. Il y a tellement d’hommes-chiens, d’hommes-chacals et d’absents, tellement de zombies et de momies. Tellement d’aventuriers et de faussaires. Je remarque que la société humaine en est largement composée. Mais lui, c’est un être humain.
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Les choses vont et viennent, les gens apparaissent et disparaissent, comme le pêcheur qui s'était perdu en mer, et personne n'y peut rien, voilà tout.
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Les femmes entraient dans l'eau transparente, elles riaient. Leur peau très blanche luisait au soleil, les chevelures mouillées se balançaient lentement, jetant une pluie de gouttes brillantes.
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Il attend, il rêve les yeux fermés à la jeune fille aux cheveux d'or belle comme une fée, qui reviendra demain dans le parc. Peut-être qu'elle tournera son regard pâle pour chercher du côté des grands arbres, et lui n'y sera pas.
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Videos de J.M.G. Le Clézio (54) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de J.M.G. Le Clézio
Cette semaine, La Grande Librairie s'installe à Marseille et propose une émission exceptionnelle, en public, à l'occasion des Nuits de la lecture et des 10 ans du Mucem. Au coeur de ce musée dédié aux cultures de la Méditerranée, des écrivains, des librairies et des lecteurs pour une soirée dédiée aux mots, aux mille identités de l'espace méditerranéen, et à cette idée que la littérature est toujours un lieu de rencontres, de partage et de commun.
Augustin Trapenard est donc allé à la rencontre du lauréat du prix Nobel 2008 Jean-Marie Gustave le Clézio. Il est venu présenter son dernier ouvrage, "Identité nomade" (Robert Laffont), explorant son parcours d'écrivain, ses voyages et ses affiliations. L'auteur s'interroge également sur le pouvoir de la littérature dans le monde contemporain. Un récit introspectif captivant sur l'essence de l'écriture. le tout, durant une magnifique balade à Nice, ville qui l'a vu naître.
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