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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un petit roman de 77 pages, lu en une matinée mais bourré d'émotions très fortes. Aurélie le Floch exorcise avec cet écrit le décès de son pap, mort jeune du sida. Elle dit "merde" à tous ceux devant qui elle s'est tu sur la cause de sa mort, par honte de cette maladie, qui a trop longtemps été un tabou
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Ce livre est court et dense, à la fois. Comme la narratrice, mes parents ont divorcé, alors que j'étais très jeune. Comme elle, je ne voyais pas souvent mon père, mais il était très présent en moi. A la page 33, elle écrit, alors qu'elle rejoint son papa et sa grand-mère, pour les vacances : « dès la sortie du train, je rejoins mon deuxième monde, celui où je peux rire et parler librement ». Au mois d'août, je disais que les vraies vacances commençaient enfin. L'attitude de sa mère me rappelle celle de la mienne, sur certains points, et comme elle, mon refuge était les livres.


Mais, le 31 janvier 1994, le père d'Aurélie le Floch est mort du sida, à l'âge de trente-six ans. L'auteure avait quinze ans. Vingt ans après, elle n'arrive toujours pas à dire la cause du décès de son papa, par peur des réactions. Pour te voir cinq minutes encore lui permet de le faire. Mais c'est aussi et surtout, une déclaration d'amour d'une fille à son père. Ce sont ses souvenirs des moments avec lui, qui ponctuaient ses années d'enfance , au rythme des vacances scolaires, et qui lui apportaient de la lumière et de la joie. Cet homme, c'était ce souffle qui lui permettait d'être elle-même, de libérer sa respiration. C'était le visage rayonnant d'un parent qui regarde son enfant grandir, à distance, et qui se retrouve, parfois, démuni. Ce livre, c'est aussi l'apparition de la maladie, celle qu'on évite de nommer et le choc de la compréhension de ce qu'elle implique. Aurélie raconte la perception qu'elle en a eu, ce qu'elle a compris et ce qu'elle n'a pas appréhendé, en raison de sa jeunesse.
[…]


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« Une vie, une voix » est une nouvelle collection des Ateliers Henry Dougier. Ce sont des vies ordinaires, des voix, des récits de vie réels. Je trouve ce concept original et bien pensé. Ce ne sont pas de longs romans, celui-ci, par exemple, fait un peu plus de soixante-dix pages. Mais ce sont soixante-dix pages de lecture intense et émouvante. On ressent autant que dans un roman plus épais. Un témoignage est toujours intimiste, émotionnellement fort, un recueil de confidences d'une personne que l'on apprend à connaître le temps d'un récit.

Aurélie le Floch nous parle de son père. Elle l'a perdu très jeune, puisqu'il est mort alors qu'elle n'avait que quinze ans. Ses parents ont divorcé alors qu'elle était fort jeune, sa mère ayant découvert que son père avait un amoureux secret. C'est sa mère aussi qui aura la garde de la petite fille, celle-ci ne voyant son père qu'aux vacances. C'est très difficile à vivre pour elle, comme pour tout enfant de divorces, elle est particulièrement attachée à son père. Il est l'opposé de sa mère, solaire, lumineux, enjoué, la vie n'est pas triste avec lui. Elle va ainsi vivre toute son enfance partagée entre ces deux mondes opposés et différents. Jusqu'aux débuts de la maladie de son père où il faudra qu'elle accepte l'inévitable.

Aurélie nous parle avec beaucoup d'amour et de pudeur de son père, de sa relation avec lui, de tous ses souvenirs qu'elle a pu engrangés pendant le peu qu'elle a vécu avec lui. Elle évoque cette maladie qu'est le Sida, on est au début des années 90, les médicaments comme ceux de maintenant n'existent toujours pas, on parle beaucoup de ce fléau, on le stigmatise, on le cache. Je me souviens de ces années. On n'en parlait pas, on avait honte, on montrait du doigt, les personnes malades se terraient dans le silence. Les traitements ont évolué de nos jours, mais ce n'est pas pour autant qu'il faut oublier cette maladie et toujours rester sur ses gardes.

Et bien sûr, à part cette particularité, je me suis reconnue dans l'auteure. J'ai perdu mon père plus vieille qu'elle, mais c'est une déchirure atroce, un manque de chaque jour impossible à combler. Et ça, Aurélie le Floch en parle tellement bien. de tout ce qu'il lui a apporté pendant son enfance, de ses racines, de ses vacances avec lui, des jeux, des rires, des pleurs. Tout ce qui fait que l'on garde un être cher dans son coeur. le roman commence par l'enterrement de son père, et on ressent toute la peine de la jeune femme. J'ai vécu à travers ces lignes l'enterrement de mon propre père, les phrases qui sont dites, celles qui ne sont pas dites, les regards, la descente du cercueil dans le caveau. Bien sûr que c'est triste, mais c'est en même temps un magnifique message d'amour et d'espoir, un hommage à ce père avec qui elle n'a pas réalisé tous ses projets, parti trop tôt mais qu'elle garde dans son coeur.

C'est bien écrit, c'est fluide, l'emploi du « je » pour la narration fait que l'on rentre encore plus dans la tête de l'auteure, dans ses pensées, dans son intimité. On ressent encore plus ses sentiments, on se met encore plus à sa place et on vit chaque moment de sa vie avec elle. C'est une adulte qui nous parle de son père, et en même temps, elle a très bien retranscrit chaque émotion qu'elle avait eu enfant, avec toute l'innocence et la pureté du regard que l'on a à cet âge. Dommage que certains le perdent une fois adulte... J'ai lu ce livre en un après-midi, bien sûr parce qu'il est court, aussi, mais surtout parce qu'une fois commencé, je me suis retrouvée dans un autre monde avec l'auteure et que je ne voulais pas m'arrêter de la regarder vivre avec son père. Quel bel hommage...

Ce roman est une très bonne lecture, émouvante, bouleversante qui fait encore plus aimer la vie. Profiter de chaque instant et des personnes qu'on aime est l'essentiel, afin de ne pas avoir de regrets. Un très beau témoignage que je vous recommande, une très belle leçon de vie. Et aussi une belle collection que je vous invite à découvrir, qui promet de bons moments de lecture, intenses et inoubliables.
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Un livre court, mais prenant. le style est simple et travaillé. L'autrice raconte et analyse son enfance et son adolescence, entre une mère peu aimante et un père absent mais cajoleur. Rien que de banal, mais nous atteignons les années 80, puis 90, avec ses épidémies mal soignées, mal prises en compte, les malades rejetés par la société et par certains de leurs proches.
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POUR TE VOIR CINQ MINUTES ENCORE est un témoignage si poignant et si touchant. Ce récit bouleversant retrace la vie de cette enfant ballottée par une mère célibataire instable. Un mère qui a vu son avenir basculé lorsqu'elle découvre une lettre de l'amant de son époux (le papa de l'auteur). L'incompréhension et la fuite paralysent cette femme. Une mère désoeuvrée qui court les villes au gré de ses rencontres. Cette petite fille qui perd ses repères et cet amour inconditionnel qu'elle voue à un père atypique, hors-norme. Un père libre, sensationnel et unique. Un père magnifique et resplendissant.


La tristesse de cette enfant qui tente de s'épanouir au fil des ans, marque les chapitres. Un tristesse prenante mêlée à la solitude qui s'envole dès qu'elle se trouve auprès de son père. Un père aimant, attentif et protecteur. Et de ses yeux d'enfant innocent, elle découvre un monde loin des préjugés, des propos homophobes. Un monde où l'amour et aussi beau que l'aube.


Aurélie le Floch traite un sujet qui est encore et malheureusement toujours d'actualité : la désapprobation des relations homosexuelles et du sida. Cette maladie qui à l'époque on lui prêtait tous les maux du monde et d'une communauté. Un père courage qui jusqu'au bout s'est battu dans le silence.


Ce récit est un hommage vibrant à cet homme unique. Un hommage à une vie merveilleuse et voulue. Un récit percutant, mélodieux et tendre. Une ode, des remerciements silencieux à l'homme qui a marqué pour toujours sa vie.


Aurélie le Floch de sa jolie plume m'a chamboulée. Loin de dénigrer, elle ouvre sa fenêtre aux souvenirs pour déverser ses sentiments, ses doutes, ses souhaits et ses peurs. Peut-être que ses mots lui ont permis de clore cette partie de sa vie ?


POUR TE VOIR CINQ MINUTES ENCORE est un merveilleux au-revoir où l'espoir en un monde plus tolérant ne peut-être que souhaiter.
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