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Critique de Calimero29


Ce roman, le deuxième que je lis de l'auteur et qui est son premier ouvrage, commence avec la mort accidentelle d'un enfant de deux ans ; le ton est donné.
Les souvenirs de sa famille évoqués par Marie le Gall portent l'empreinte omniprésente de la mort ; l'auteur elle-même est fascinée depuis toute petite par les portraits des morts qu'elle regarde jusqu'à les voir s'animer, par le cimetière, par les morts de la famille dont on ne parle pas.
Car nous sommes dans les années 50-60, au sein d'une famille de paysans taiseux dans la rudesse du Finistère rural. Marie-Yvonne, la narratrice naît alors que son père qu'elle n'appelle que «le menuisier » a 53 ans et sa mère Louise, 45. Sa soeur, Jeanne, a 19 ans de plus qu'elle et est atteinte de désordres mentaux ; c'est pourtant d'elle qu'elle se sent la plus proche jusqu'à ce qu'elle soit internée pour le restant de ses jours lorsque l'auteur avait 5 ans. Elle a d'ailleurs écrit un texte magnifique en 2017, « Mon étrange soeur », sur ce lien si fort et si particulier qui l'unit à sa soeur.
Le silence règne dans cette famille, les non-dits empoisonnent les relations et créent une chape de plomb qui écrase cette petite fille qui ne vit qu'avec des vieux. L'atmosphère est très pesante, quelquefois irrespirable jusqu'à la fin insupportable. Ce roman est toutefois bouleversant et douloureux.
Il est fondé sur des sensations, des ressentis, des réminiscences ; ce n'est pas un livre de souvenirs linéaires, donc les évènements relatés ne sont pas chronologiques ; c'est ce qui en rend la lecture difficile ; il faut accepter de se laisser happer par l'émotion sans essayer de tout comprendre ; j'ai eu un peu de mal à le faire.
Ce roman est magnifique par l'amour de la Bretagne et du Finistère en particulier et des Bretons qu'il véhicule ; je vis à une trentaine de kilomètres de Brest et j'ai retrouvé avec plaisir les paysages, les atmosphères, les particularismes, les traditions dont certaines ont perduré jusqu'à maintenant ; je ne regrette qu'une chose, et particulièrement pour les lecteurs non bretons, c'est que tous les noms régionaux utilisés dans le roman sont expliqués dans un glossaire à la fin ; c'est une technique que je n'aime pas car, soit on interrompt sa lecture pour aller chercher l'explication et le fil est rompu, soit on veut rester immergé dans l'atmosphère de ce qu'on lit, on renonce donc à quitter sa page et on perd en compréhension ; mieux vaut les notes en bas de page.
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