No man's land

Les humains se sont ensuite attaqués au temps. Ils l'ont fragmenté, sectionné. Ils lui ont appliqué une unité de mesure universelle. Cette méthode n'était peut-être qu'un moyen d'échapper à la peur de l'incommensurable.

[Les robots parlent de la manie qu'on les humains à vouloir laisser une trace d'eux après leur mort.]

C'est d'un dérisoire qui touchent au sublime.

Est-il possible de s'habituer à la beauté au point de ne plus y preter attention ?

Les utilisateurs éprouvent certaines réticences à réduire le domaine du savoir à un simple téléchargement. Ils ont envie d'assimiler les informations à leur propre rythme, ils aspirent à une certaine ... interaction.

- En un mot, ils ont envie de se sentir libres de choisir leur rythme d'apprentissage !

(...) - Tu sais, Archi, je crois qu'ils ont retenu un élément important de votre exposé ... (...)
- Eh bien, nous leur avons dit qu'ils étaient potentiellement capables d'apprendre des choses nouvelles pendant toute la durée de leur vie ...

Je crois que l'humain a cherché en nous une sorte de miroir, un moyen de mieux se comprendre lui-même, voire de découvrir le secret de ses origines.

Nos fonctions ont progressivement évolué et nous avons fini par atteindre un degré de sophistication suffisant pour lui permettre de valider certaines hypothèses. A propos de l'apprentissage et du développement, par exemple.

Mais nous avons également donné aux humains l'occasion d'approfondir leurs réflexions, d'établir de nouvelles théories. En bref, plus ils apprenaient de nous et plus nous leur ressemblions.

J'y éprouvais une grande paix.
Je crois que j'aurais pu rester là-bas bien plus longtemps, si les événements ne s'étaient pas précipités. Tout a commencé à changer : la glace craquait, le sol dégelait, mes sondes enregistraient des hausses régulières de température, la neige a cédé la place à la pluie. Peu à peu, tout a pris un aspect détrempé. C'est alors que j'ai su que je devais préparer mon départ.

Au début, je suis resté à la base.
J'ai découvert que cette solitude glacée me convenait.
J'ai appris là-bas toutes les nuances de froid et toutes les variétés de blancheur. J'aimais le bruit délicat des cristaux qui s'écrasaient (...), le spectacle de la neige tombant avec une régularité apaisante, recouvrant comme une sourdine tous les sons d'alentour. J'étais ébloui par la fragilité et la diversité de ces petites formes étoilées qui envahissaient le ciel. Certaines nuits, la voie lactée ressemblait à une myriade de flocons lointains. (...) Je ne me lassais pas de les observer (...)
L'immensité du décor et l'isolement de ma situation m'apparaissaient comme un environnement intemporel. J'y éprouvais une grande paix.

Dieu a créé l'homme à son image, d'accord ? L'homme a créé les robots à son image, tu me suis ? Alors, si dieu existe, on peut penser que dieu est un robot.

-Mais comment être sur de ce que nous ressentons?
Nous pourrions être les victimes de trompeuses impressions! A insisté Utopiale.
C'est possible, mais si ces impressions trompeuses nous procurent une certaine satisfaction, pourquoi nous en priverions nous?
Meth qui était resté silencieux, nous a regardés les uns après les autres avant de dire :
-Nous avons bien le temps de discuter de tout cela.
En attendant, allons donc voir quelles formes a décidé de prendre l'art-si toutefois nous pouvons la qualifier de tel !- dans notre communauté(page 276)

-Alors ce monde est vraiment devenu notre monde... a dit Cérébro,
Ça m'en a tout l'air...

Tu sais Archi, j'éprouve tout de même une impression assez inconfortable à me savoir issu de la technologie d'une ... ethnie telle que l'humanité.
- Je te comprends. ( page 156)