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Critique de 5Arabella


Deux ans après la mort de son père, Paul Léautaud publie ce texte au Mercure de France. Il évoque son enfance, leurs rapports difficiles, les souvenirs qu'il a de cet homme. Comédien, devenu souffleur à la Comédie Française, séducteur impénitent, qui multipliait les aventures féminines, Firmin Léautaud a dans les souvenirs de son fils, quelque chose d'un ogre. Paul Léautaud se souvient au contraire, avec beaucoup plus de tendresse de sa mère, qu'il aura peu connue, car elle a vite quitté Firmin, à qui elle a laissé l'enfant sans visiblement de grands états d'âme. De même, Paul Léautaud a une grande tendresse pour la bonne Marie, qui s'est occupé de lui jusqu'à ce que son père la renvoie, et qu'une femme qu'il finira par épouser s'installe. Les pages consacrées à la belle mère sont d'une drôlerie irrésistible, cruelle et féroce. C'est qu'elle aura fait souffrir le petit garçon tant qu'elle a pu.

Mais malgré tout, malgré cette lucidité impitoyable avec laquelle Paul Léautaud évoque son enfance, cet humour vache, qui affirme qu'il vaut mieux ricaner plutôt que s'attendrir, il va accompagner son père dans la mort, jusqu'au bout. Et laisser transparaître, derrière des rosseries qui prennent des airs de bravade, une nostalgie, une mélancolie, un attachement malgré tout, un sentiment de perte.

On retrouve dans ce petit livre le ton du fameux journal, mais en condensé : une sorte de quintessence de l'univers de l'auteur, à partir d'une thématique centrale, qui le révèle en grande partie. C'est d'une grande force, à la fois drôle et émouvant, une sorte de résumé de la condition humaine.
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