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Critique de terryjil
Merci aux éditions Kaplume et à Babelio pour m'avoir permis de lire L'océan qui nous lie dans le cadre d'une Masse Critique (et désolée pour cet avis très tardif)!
Les premières lignes sont brutales et entrent dans le vif, comme un couteau pour bien nous montrer la blessure de l'héroïne: la séparation! Et en même temps, l'écriture qui se déroule ensuite montre que ce n'était finalement que la goutte d'eau qui fait déborder le vase de la lassitude... Ce qui rend plus crédible le craquage qui constitue l'esssentiel du roman, l'exil à Tahiti!
Jade Milande, journaliste à La Défense, a suffisemment d'argent de côté pour se permettre un changement de cadre complet, le temps d'oublier la douleur de s'être faite larguer. Mais ce qu'elle envisageait comme de simples vacances, devient pratiquement un engagement, d'abord aux côtés de Soline, cordiale membre de l'association écologiste Honu Mahana qui cherche à sauver les tortues de mer de l'extinction, puis aux côtés de Sam, le frère, bien plus rogue, mais qui l'emmènera au large pour une expédition sur les requins.
Le début m'a paru un peu brutal, mais il faut avouer que le roman se déroulant du point de vue du personnage principal, ça se justifie. J'ai trouvé d'ailleurs que tout se passait de manière plutôt cohérente voire naturelle : les choses vont vite, mais l'envie de Jade de passer à autre chose rend cette rapidité crédible. Elle est plutôt vivante et active, ce qui lui arrive procède de ses choix et actions et non de se laisser emporter par les évènements, comme cela peut être le cas dans beaucoup de romances. L'héroïne est attachante, le côté pimbêche parisienne (clairement elle appartient à une catégorie privilégiée) n'est pas trop envahissant, elle a des désirs qu'elle assume, peut regretter par la suite, mais en tout cas elle n'est pas cruche. Elle n'est pas omnisciente mais assimile vite et on assiste à son apprentissage de l'écologie et de la biologie avec plaisir. D'ailleurs, ce côté écologiste est bien développé, ce n'est pas juste un prétexte pour placer la romance dans un cadre idyllique.
Par contre les lecteurices qui espèrent un développement sur le handicap, avec la prothèse de jambe de Sam, seront probablement un peu déçu.e.s car il s'agit surtout de servir l'intrigue, en justifiant le parcours de vie du biologiste avec cet accident. Il y aura aussi l'apparition d'un couple lesbien, ce qui fera probablement grincer des dents les homophobes, (ou même juste les "han, de toute façon c'est la mode aujourd'hui de mettre des gays ou des lesbiennes partout") mais elles sont super mignonnes et n'arrivent pas comme un cheveu sur la soupe.
Il y a cependant des passages où la narration bascule pour passer de Jade à Sam, c'est un peu perturbant... Peut-être est-ce pour avoir son point de vue à lui, mais ça arrive plutôt tard! Pourquoi ne pas en avoir semé un peu plus tôt dans le roman? Et il y a un moment " action face à des méchants" qui tranche un peu avec le reste du ton du livre qui est nettement plus bénin, qui a un côté rapide, un peu surréaliste, comme peuvent l'être ces moments où tout dégènère sans qu'on n'y croie vraiment, avant de se sentir réellement en danger...
Si on a bien la description physique de Sam ( à qui perso je donne la tête de Jérémie Renier XD), Jade ne se décrit jamais elle-même : astucieux de la part de Mélanie Lebas, cela permet à chaque lectrice de s'identifier quel que soit son physique: petite, grande, grosse, mince, blonde, brune ou rousse, blanche, noire, asiatique ou métisse.
Il est appréciable aussi qu'Antoine, dont au final n'est pas montré grand chose, ne soit pas un "connard", mais juste un type qui n'aime plus Jade tout simplement, et c'est la vie.
Au final, un bon livre, plutôt feel good, genre la petite boulangerie du bout du monde ou le spleen du pop-corn qui voulait exploser de joie... Il est très bien mené par l'autrice, avec une narration servant un savant mélange de romance , d'écologie, de cadre paradisiaque, avec une héroïne crédible et évoluant (ultra blessée, sensible et rancunière au début, et se préoccupant d'autre chose que de son coeur ensuite).
Les premières lignes sont brutales et entrent dans le vif, comme un couteau pour bien nous montrer la blessure de l'héroïne: la séparation! Et en même temps, l'écriture qui se déroule ensuite montre que ce n'était finalement que la goutte d'eau qui fait déborder le vase de la lassitude... Ce qui rend plus crédible le craquage qui constitue l'esssentiel du roman, l'exil à Tahiti!
Jade Milande, journaliste à La Défense, a suffisemment d'argent de côté pour se permettre un changement de cadre complet, le temps d'oublier la douleur de s'être faite larguer. Mais ce qu'elle envisageait comme de simples vacances, devient pratiquement un engagement, d'abord aux côtés de Soline, cordiale membre de l'association écologiste Honu Mahana qui cherche à sauver les tortues de mer de l'extinction, puis aux côtés de Sam, le frère, bien plus rogue, mais qui l'emmènera au large pour une expédition sur les requins.
Le début m'a paru un peu brutal, mais il faut avouer que le roman se déroulant du point de vue du personnage principal, ça se justifie. J'ai trouvé d'ailleurs que tout se passait de manière plutôt cohérente voire naturelle : les choses vont vite, mais l'envie de Jade de passer à autre chose rend cette rapidité crédible. Elle est plutôt vivante et active, ce qui lui arrive procède de ses choix et actions et non de se laisser emporter par les évènements, comme cela peut être le cas dans beaucoup de romances. L'héroïne est attachante, le côté pimbêche parisienne (clairement elle appartient à une catégorie privilégiée) n'est pas trop envahissant, elle a des désirs qu'elle assume, peut regretter par la suite, mais en tout cas elle n'est pas cruche. Elle n'est pas omnisciente mais assimile vite et on assiste à son apprentissage de l'écologie et de la biologie avec plaisir. D'ailleurs, ce côté écologiste est bien développé, ce n'est pas juste un prétexte pour placer la romance dans un cadre idyllique.
Par contre les lecteurices qui espèrent un développement sur le handicap, avec la prothèse de jambe de Sam, seront probablement un peu déçu.e.s car il s'agit surtout de servir l'intrigue, en justifiant le parcours de vie du biologiste avec cet accident. Il y aura aussi l'apparition d'un couple lesbien, ce qui fera probablement grincer des dents les homophobes, (ou même juste les "han, de toute façon c'est la mode aujourd'hui de mettre des gays ou des lesbiennes partout") mais elles sont super mignonnes et n'arrivent pas comme un cheveu sur la soupe.
Il y a cependant des passages où la narration bascule pour passer de Jade à Sam, c'est un peu perturbant... Peut-être est-ce pour avoir son point de vue à lui, mais ça arrive plutôt tard! Pourquoi ne pas en avoir semé un peu plus tôt dans le roman? Et il y a un moment " action face à des méchants" qui tranche un peu avec le reste du ton du livre qui est nettement plus bénin, qui a un côté rapide, un peu surréaliste, comme peuvent l'être ces moments où tout dégènère sans qu'on n'y croie vraiment, avant de se sentir réellement en danger...
Si on a bien la description physique de Sam ( à qui perso je donne la tête de Jérémie Renier XD), Jade ne se décrit jamais elle-même : astucieux de la part de Mélanie Lebas, cela permet à chaque lectrice de s'identifier quel que soit son physique: petite, grande, grosse, mince, blonde, brune ou rousse, blanche, noire, asiatique ou métisse.
Il est appréciable aussi qu'Antoine, dont au final n'est pas montré grand chose, ne soit pas un "connard", mais juste un type qui n'aime plus Jade tout simplement, et c'est la vie.
Au final, un bon livre, plutôt feel good, genre la petite boulangerie du bout du monde ou le spleen du pop-corn qui voulait exploser de joie... Il est très bien mené par l'autrice, avec une narration servant un savant mélange de romance , d'écologie, de cadre paradisiaque, avec une héroïne crédible et évoluant (ultra blessée, sensible et rancunière au début, et se préoccupant d'autre chose que de son coeur ensuite).
