Mélanie Lebas s'adresse aux lecteurs de France Loisirs
N'importe quel homme qui aura pris part à cette guerre aura son propre fardeau, parce que c'est ce que font les guerres, elles ne cessent jamais de hanter les survivants.
L'officier se mit à rêver qu'après la guerre, il reviendrait en ce même lieu assister à un grand récital de Juliette Hamel, la célèbre concertiste. le public serait venu de toute l'Europe pour l'écouter. Elle terminerait son concert par Clair de Lune, et lui serait là, au premier rang, pour l'applaudir jusqu'à ce que ses paumes rougissent et que ses oreilles bourdonnent.
𝑳𝒆 𝒕𝒆𝒎𝒑𝒔 𝒑𝒂𝒔𝒔𝒆 𝒕𝒓𝒐𝒑 𝒗𝒊𝒕𝒆. 𝑰𝒍 𝒈𝒍𝒊𝒔𝒔𝒆 𝒆𝒏𝒕𝒓𝒆 𝒏𝒐𝒔 𝒅𝒐𝒊𝒈𝒕𝒔, 𝒋’𝒂𝒊 𝒕𝒐𝒖𝒋𝒐𝒖𝒓𝒔 𝒍𝒂 𝒅𝒆́𝒔𝒂𝒈𝒓𝒆́𝒂𝒃𝒍𝒆 𝒊𝒎𝒑𝒓𝒆𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒏𝒆 𝒑𝒂𝒔 𝒆𝒏 𝒂𝒗𝒐𝒊𝒓 𝒑𝒓𝒐𝒇𝒊𝒕𝒆́ 𝒔𝒖𝒇𝒇𝒊𝒔𝒂𝒎𝒎𝒆𝒏𝒕, 𝒅𝒆 𝒍’𝒂𝒗𝒐𝒊𝒓 𝒍𝒂𝒊𝒔𝒔𝒆́ 𝒇𝒊𝒍𝒆𝒓, 𝒔𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒆 𝒔𝒂𝒊𝒔𝒊𝒓, 𝒔𝒂𝒏𝒔 𝒄𝒐𝒎𝒑𝒓𝒆𝒏𝒅𝒓𝒆 𝒔𝒐𝒏 𝒊𝒎𝒑𝒐𝒓𝒕𝒂𝒏𝒄𝒆.
N’importe quel homme qui aura pris part à cette guerre aura son propre fardeau, parce que c’est ce que font les guerres, elles ne cessent jamais de hanter les survivants.
Il était littéralement tout. Et je réalise que c’était fou. Je ne peux pas faire reposer la base de mon bonheur sur quelqu’un d’autre que moi-même.
Jade | p.182
Je les observe (les dauphins) avec la même curiosité que la leur. Nous vivons sur la même planète, pourtant, nous ne sommes pas du même monde. Je me prends à envier la tranquillité du leur. J'aurais envie de plonger dans les profondeurs pour profiter d'une sérénité infinie ; même si elle n'est qu’un leurre. Leur monde n'est plus calme, sa sérénité a depuis longtemps disparu. Ne demeurent que quelques sanctuaires protégés ou simplement encore inaccessibles.
Et si elle était là, ma voie? Et si je devenais une défenseuse, une protectrice ? Pour ces dauphins joueurs, pour les tortues de Soline, pour les requins de Sam et pour tout ce qui vit dans Moana ? Si Irê a choisi Sam, alors peut-être est-ce un appel à l'aide que murmure Moana. Un appel à qui voudra bien l'en- tendre, à qui voudra bien le relayer, un souffle de vie, d'espoir. Et si, à ma toute petite échelle, je pouvais y répondre?
Elle se répand dans ma vie
Comme un air imprégné de sel,
Et dans mon âme inassouvie
Vers le goût de l’éternel.
Comment, amour incorruptible,
T’exprimer avec vérité ?
Grain de musc qui gis, invisible,
Au fond de mon éternité !
Son torse nu est comme un pot de glace, nappée de coulis au caramel et de pépites de chocolat, auquel je n'aurais pas le droit de goûter, en plein été et en crise d'hypoglycémie. Torture infâme !
N’importe quel homme qui aura pris part qui aura pris part à cette guerre aura son propre fardeau, parce que c’est ce que font les guerres, elles ne cessent jamais de hanter les survivants.
Et pourtant, le temps ne s'arrête jamais, les moments de bonheur sont éphémères, à savourer avant qu'ils s'évanouissent.