C'est le livre d'un jeune ethnologue que sa première mission enthousiasme. Il est clair qu'il s'éclate. Il le dit « Cette marche aurait été pénible si je n'avais pas éprouvé dans le coin le plus secret de moi-même un curieux plaisir à être trempé jusqu'aux os, à grelotter de froid ou à me sentir épuisé par la chaleur ; sensation venant de l'intensité de la vie que je menais alors, et de l'incomparable liberté où je me mouvais, très près de la terre, des arbres et des bêtes, sous le ciel limpide ou dans la pluie vivifiante ». Il est possible que son enthousiasme ait quelque peu déformé sa vision des choses et des hommes quand il écrit que les Peuls ont élevé « d'idylliques villages et des villes de paradis qui ouvrent au voyageur leurs demeure de terre rose ».
Mais l'auteur travaille dur. Il accumule des milliers d'objets qui seront expédiées au Musée de l'Homme dans 104 caisses pesant 4 tonnes.
Le livre décrit ce ramassage, à la manière d'un rapport, sans analyse des découvertes et des mythes racontés par les vieux des villages. Cela sera fait plus tard. A Paris.
On y trouve cependant des descriptions sensationnelles, comme celle d'un enterrement chez les Falis du plateau du Kangou et la découverte des pierres mystérieusement cachées dans les cases qui sont l'incarnation des défunts.
Commenter  J’apprécie         10