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Critique de Luria


Luria
14 décembre 2023
Bon les enfants, en ce moment c'est pas trop la fête dans ma petite tête (j'aime pas l'hiver que voulez vous) et je me suis dit qu'un postapo utopique ne pouvait pas faire de mal.
J'ai découvert la plume de Camille Leboulanger grâce à une masse critique de Babelio, Bertram le Baladin, et depuis j'aime tomber sur ses écrits.
Et de fait, on se balade à lire ce gros livre sans souci. Ce n'est pas un post apo en fait mais plutôt un post capo', un après monde de maintenant, comme si l'humanité avait enfin choisi de ne plus niquer la planète.
Ce n'est pas vraiment un post capitalisme non plus mais "juste" le récit de la vie d'un homme, Umo, que l'on suit de l'aube au crépuscule de son existence. Ainsi à le voir voyager de villes en villages, d'occupations en métiers, on comprend comment est construit ce monde proposé. de ses modes de vie, pensées, activités, amours et tout. En fait on a bien de la chance, c'est le personnage idéal pour nous faire découvrir ce monde Eutopique. L'homme a periclité suite à une convention signée il y a quelques générations où la propriété a disparu, les naissances contrôlées et l'éducation partagée (en mode tribu). le salaire est universel car tout le monde travaille même si son activité ne produit rien. Aussi Umo, l'idéal personnage, va vivre plusieurs vies. Tour à tour jeune adulte, inventeur, fée du logis, artiste, aventurier ou politicien. Hétérosexuel, asexuel, polyamoureux. Il va nous faire découvrir ce nouveau monde. Nous le faire rêver. Cette possibilité de changer de voie à tout âge. D'apprendre si on le souhaite. D'être faillible. Ambitieux ou un peu sauvage tout en ayant toujours sa place

Néanmoins c'est là que Camille Leboulanger est fort. Tout n'y est pas parfait, cette société l'est par consensus, mais rien n'est fixé. Et certains comme Gob ou même des villages entiers ne se retrouvent pas là dedans, et y sont malheureux. Et donc même si principalement toute l'histoire suit une vie, celle d'Umo, une vie dans une société mieux pensée, on aborde aussi les travers. Et moi Gob je l'aime beaucoup. Elle incarne les paumés de chaque ère de notre société d'hommes. de ceux qui, malgré les belles couleurs sur le papier, ne trouvent pas leur place. Qui se révoltent même de ne pas avoir les clés. Ou de ne pas s'en servir comme les autres. Même la liberté est un moule dans lequel il faut rentrer.

Donc voilà. Ça m'a pris énormément de temps car j'ai du mal à lire en ce moment mais j'ai beaucoup aimé lire cette vie, j'ai été émue d'en lire les dernières phrases


Pour finir je vais citer une des citations en exergue.
« Aujourd'hui, il nous semble plus aisé d'imaginer l'absolue détérioration de la Terre et de la nature que la décomposition du capitalisme tardif; peut-être cela est-il dû à quelque faiblesse de notre imagination. »

Quand on voit le théâtre de grand guignol auxquels jouent tous nos puissants. Comment croire qu'on peut vraiment tout changer sans avoir d'abord tout anéanti ? Ce n'est pas un manque d'imagination (sauf peut-être en littérature) c'est juste un impuissant désespoir.


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