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Critique de PetiteBichette


Désensablez-vous les esgourdes les cervelés de moitié !
L'histoire que je m'en va vous conter (enfin plutôt Guillaume Lebrun, je décline toute responsabilité dans l'affaire), c'est celle de Jehanne.
Attention, hein, pas n'importe quelle Jehanne, non, là je speake de l'Illuminée, l'Elue, celle de Domrémy et qui entend des voix (serait-ce en rapport avec un quelconque soupçon de schizophrénie ?)
J'ai entravé un nombre de trucs déments dans cette diablerie, car on ne nous dit pas tout, et surtout pas la vérité dans les bouquins d'Histoire figurez-vous concernant Jehanne d'Orléans !
First, Jehanne, quand elle est née, et bien nenni, icelle damoiselle n'était point nommée Jehanne. C'était une little kid d'une dizaine d'années qu'a pas de shampooing. C'est normal me direz-vous, pour les plus perspicaces, on est au début du XVe siècle. Elle s'en va au lac pour se décrasser. (Ah non, zut, j'ai confondu avec l'histoire d'une autre mitée de la calebasse).
Je reprends : Jehanne s'esbaudissait au bord du lac avec un pourceau, les deux s'enstrainant en jeux boueux, lorsqu'elle (Jehanne donc, ça va ? vous suivez toujours ?) tombe raide dingue in love d'Elissandre, une foutresse qu'a déjà 4 children. Tellement raide qu'elle en tombe dans le lac sous les yeux esbaubis d'Elissandre. Elissandre la ramène alors chez elle pour la réchauffer et lui donner substance.
Le gros blème, c'est que le husband d'Elissandre une brute épaisse, pas trop finaud du cervelet, ne l'esgourde pas de cette oreille, et ne compte pas ensouper un children supplémentaire, même pour un unique repas. Alors il tabasse comme il se doit sa vermine de foutresse.
Mais là c'est la révélation pour notre beloved Jehanne, elle se découvre une jalousie accompagnée d'une hargne féroce. Elle terrasse le sale nutjobé en quelques coups de coutelas. Alléluia, la messe est dite, icelle est prête pour se transformer en une seriale killeuse redoutable…
Pour ce faire, le divin Esprit s'en va aller toquer le heaume de Yolande d'Aragon, dont le Roi Louis II est le husband. Yo se met en tête de faire un élevage de jeunettes capables d'aller sauver Orleans des traitres d'Englishes.
Lorsque le troupeau de children est constitué, Yo décide de toutes les appeler Jehanne, avec un numéro, on a donc Jehanne 1, Jehanne 2, jusqu'à Johanne 14 (donc là oui, vous tapez 12 sur le clavier de votre téléphone). Pour ceux qui sont toujours là, celle qu'avait pas de shampooing au début de l'histoire et bien c'est Jehanne 12 (je crois que j'ai dû en perdre quelques-uns en cours de route …)
Que ceux qui n'ont rien escapité à mon histoire et me regardent les mires agrandies, ben c'est pas grave, ça veut dire que ce bouquin complètement déjanté n'est pas pour vous ! car ces expressions ne sont pas de mon crû mais de celui de l'auteur …
L'auteur est un certain Guillaume Lebrun, qui, si l'on en croit la 4ème de couverture, élève soi-disant des insectes dans le Sud de la France. Perso, je le soupçonne de réduire ses insectes en poudre et ensuite de les fumer pour obtenir un tel résultat. À mon avis c'est ça qu'il appelle herbe à folles (cf p.174)
Êtes-vous prêts pour une bien bielle chevauchée fantastique, débridée, mais ô combien jubilatoire, provoquant bien des ries ? Ici on swimme en plein délire, tout est savoureusement mélangé tant au niveau du langage que du fond (saut dans le temps, multiples références à la musique, au cinéma). Ça fuse dans tous les sens, quelle fantaisie, originalité, du grand délirium tremens. But WTF ! I liked it!
Je vous encourage à aller tout au bout de la lecture, car j'ai tout particulièrement enjoyé en annexe les portraits de guérillères faits par Yo. Guerillères a priori bien célèbres dont je n'avais jamais entendu les noms avant. Je les cite toutes ici, rien que pour le plaisir de ne pas les oublier : Artémise Ière, Ching Shih, Dihya, Hangaku Gozen, Seh-Dong-Hong-Beh, Timoclée, Tomoe Gozen, Veleda, Zénobie.
Je me suis régalée de la lecture de ces portraits hauts en couleur de femmes hors du commun, faisant la nique aux conventions de leur époque. Quel vent de liberté et de courage incroyadible ! Tous ces personnages sont venus alimenter la fresque délirante de Guillaume Lebrun, et j'ai trouvé fort urbain de sa part de nous partager ses inspirations.
Un bémol malgré tout concernant la grande bataille d'Orléans, là l'auteur a clairement abusé des pétards en versant dans l'heroic fantasy échevelée et m'a un peu perdue au passage. Dommage aussi qu'il ait laissé tomber sur la fin de l'histoire ses tournures langagières si inventives, peut-être de peur de lasser et de se répéter, mais j'en aurais bien voulu encore !
Avez-vous entendu les voix vous intimant de partir à l'attaque de Guerillères ? A moins que vous ayez fait un rêve ? ou alors c'est moi qui ai rêvé que vous faisiez un rêve ?
« -Tout à fait, j'ai fait un rêve où tu étais en train de rêver d'un lieu incertain, mais dont la lucifette était incontestable.
-Tu as rêvé que je rêvais ?
-Le Seigneur appelle cela une Inception, et ses voies sont impénétrables. »
(p.135)

PS : pour les poor nutjobés qui n'ont rien entravé à la réponse, rassurez-vous, il vous suffira de dire quarante-deux !
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