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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Court premier roman mais efficace sur ce drame, pour peu que comme moi on l'ait vécu chez des proches, qu'est celui de l'effacement progressif mais, hélas irréversible de la mémoire et de sa propre existence. C'est en 125 pages que Pascale Lécosse fait vivre son lecteur un huit clos à la fois dramatique constitué de nombreux échanges percutant, comique mais surtout sensibles entre une actrice de renom, Catherine Delcour, au faîte de sa carrière, et sa secrétaire et amie, Mina. Comédienne, tragédienne, atrice de cinéma comme de théatre, Catherine, dont on ignore à quel moment elle prend vraiment conscience de son mal, livre quelques souvenirs et bribes de ses journées dans un carnet alors que Mina tient aussi de son côté une sorte de carnet de bord des dernières semaines de celle dont elle est à la fois la fidèle complice, la confidente, la secrétaire particulière et l'agent de liaison avec le public passionné de son égérie.

Les journées passent entre moment de joie et de clairvoyance, où l'une comme l'autre nous livre les grandes étapes de la carrière de Catherine, ses grands rôles, son histoire d'amour chaotique avec Pierre, homme politique marié et amant de longue date, les jalousies ou instants de confrontation entre Pierre, Mina et Catherine. Mais aussi la lente descente vers l'envers comme les premiers troubles de la mémoire, les élécubrations sur des pseudo objets volés, et toute la force et le talent de Mina pour continuer à rester aux côtés de celle qui est son alter égo, son amour et le sacrifice de sa propre vie. Se battre pour trouver les bons termes, la bonne attitude aux excés de langues ou de critiques de Catherine, la protéger de l'extérieur, sauver autant que faire se peut les apparences et maitenir Pierre à l'écart de la réalité du mal qui la submerge. C'est aussi une réflexion sur le maintien utile ou non de la vie à tout prix.

On peut parfois effectuer un travail de rapprochement avec Annie Girardot et le récit porté à l'écran de son combat contre la dégénérescence mais pour un lecteur qui a eu l'occasion d'être confronté à un tel fléau parmi ses plus proches, c'est un récit exceptionnel, sans excés de pathos et d'une grande sensibilité, les échanges sont parfois croustillants, vifs, cruels mais de grande justesse.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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« Je m'appelle Catherine. Catherine Delcour. J'aurai quarante-huit ans dans quelques mois. »
Catherine Delcour, alias Mademoiselle est une comédienne très réputée. « le théâtre est ma façon de vivre, je l'aime à jamais, et le cinéma, ma façon de travailler, je ne peux me passer ni de l'un ni de l'autre. Je vieillis avec mes rôles ». Quelle belle déclaration d'amour à son métier, son sacerdoce.
Depuis quelques temps, elle sent des oublis, des trous de mémoire dans sa vie quotidienne alors, elle écrit sur un carnet ses rendez-vous, ce qu'elle ne veut pas oublier.
Derrière elle, tendrement, Mina veille. « Je m'appelle Mina Flamand. Il y a dix huit ans, j'ai laissé ma vie pour accompagner Catherine. Notre attachement repose principalement sur le respect et sur l'admiration. Nos échanges sont vifs, nos disputes de courte durée et notre partenariat est fondé sur la liberté que nous avons chacune d'y mettre fin à tout moment. ».
Toutes les deux doivent faire front au mal, à la maladie qui touche Mademoiselle, qui recouvre, petit à petit, de blanc ses souvenirs, efface les noms…
Elles y font face avec tout la légèreté et la fantaisie, alors, même si ce n'est que comédie, elles continuent ainsi. Mina fait front, soutient, cache, est présente sans étouffer Catherine.
A tour de chapitre, chacune d'elle évoque la maladie, ses ravages, leurs vies, sans pathos mais avec beaucoup d'émotions, de mélancolie et d'amour.

J'ai aimé leurs échanges plein de tendresse, de vivacité, d'humour, de complicité, de franchise et de fermeté.
Un premier roman très réussi sur un sujet souvent rebattu dans la littérature récente.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Léger et grave tout à la fois.
Catherine Deltour est une comédienne au sommet de sa gloire. Elle virevolte, légère comme le champagne qu'elle aime tant. Mais comme les fines gouttes qui éclatent dans son verre sa mémoire se volatilise un peu plus chaque jour. Auprès d'elle sa fidèle assistante Mina qui depuis 20 ans s'est sacrifiée pour lui faciliter la vie, l'aide silencieusement à cacher ses troubles de mémoire.
Mais Catherine est atteinte précocement d'une maladie irréversible style Alzheimer.
C'est un ping-pong verbal entre les deux femmes à la manière de dialogues de théâtre. C'est léger, l'actrice semble tourbillonner avec grâce. Evidemment il y a un peu de tragique, c'est d'une tragédienne qui connaît encore par coeur tous les grands textes du répertoire dont on parle.
Dans ce récit ou l'humour tient une grande place tout est écrit de façon pudique, ce n'est jamais triste.
Ce texte est très court mais tout est dit.
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Et bien voilà encore un roman dont on n'a pas assez parlé à mon goût.
Certes sur Instagram, je l'ai vu passer à de nombreuses reprises et il a été assez apprécié pour me donner envie de le découvrir, mais je n'ai pas trop entendu les médias en parler. Or il se trouve que ce livre est une pépite et le mot n'est pas galvaudé s'agissant de ces 128 pages délicieuses et pétillantes comme le champagne que boit Catherine, personnage principal de l'histoire.
Pascale Lécosse nous parle de la maladie mais avec beaucoup d'élégance. Elle nous raconte aussi l'histoire d'une amitié absolue.
Entre rires et larmes, entre légèreté et profondeur des sentiments, un roman d'une justesse incroyable et qui arrive à être bouleversant en évitant l'écueil du pathos (un peu comme En attendant Bojangles finalement).
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Challenge 68premièresfois 2017-2
« - si j'imagine qu'il y a des gens quand il n'y en a pas, c'est que j'ai des présences, pas des absences. » (p69)
Avec une écriture simple, ce livre aborde de façon délicate la maladie d'Alzheimer : Catherine est une actrice célèbre, de théâtre et de cinéma, elle est la maîtresse depuis de nombreuses années d'un homme politique qui est ministre de la Culture. Elle vit seule car celui-ci n'a jamais quitté sa femme et elle a embauché une femme « à tout faire », secrétaire, confidente, amie. Avec ses deux voix on va suivre l'évolution de ces pertes de mémoire, de cette déchéance. Un livre qui se lit avec délicatesse et on s'attache à ses deux personnages et à l'histoire de leur amitié car il y a plus que de simples relations professionnelles entre ces deux femmes. La vie d'une actrice de cinéma ou de théâtre est très bien décrite et on chemine dans ses souvenirs de textes, dans ses déambulations dans Paris. le rôle aussi des assistantes, d'ailleurs je ne sais pas trop comment les appeler. le film « sils Maria » d' Assayas avait déjà abordé ce genre de relations professionnelles, personnelles entre une actrice et son assistante. Une relation très romanesque et qui peut virer à un polar (pour le film) ou à une belle amitié (comme dans ce roman). A nouveau, un texte touchant qui aborde un sujet difficile, de la maladie quand les souvenirs et les mots s'entrechoquent.
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Petit livre savoureux malgré la problématique tragique. Juste, drôle, cynique et poignant. Ce roman rend hommage aux personnes rongées par la maladie, aux personnes qui les accompagnent et les aiment. Un hommage ni larmoyant, ni arrangé.
Pascale Lécosse campe judicieusement son histoire chez une grande Dame de Théâtre et de Cinéma, une actrice célèbre et talentueuse, fantaisiste comme les saltimbanques, passionnée, humaine avec ce qu'il faut de narcissisme et parfois d'égocentrisme du à son rang et son aura. Plus que tout attachée à la Liberté intrinsèque à la Création, aux textes à défendre et à incarner, à la mémoire comme outil indispensable à son art, Catherine tombe sous le joug du sort et de sa cruauté : la sournoise démence s'infiltre en elle et progressivement lui ôte les mots, bouscule sa mémoire, lui souffle l'oubli. Nous sommes touchés en lisant les coups d'éclats de cette élégante, de ces failles apparentes, ces instants de bascule où tout vacille.
Et puis il y a Mina : celle qui est là, toujours, immanquablement là, depuis longtemps, voire toujours. Secrétaire, agent, attachée, adjoint, garde du corps…présence, compagne, double, amie. Mina a sacrifié sa vie, son intime, un amour pour rester auprès de Catherine. Elle assiste impuissante, ne laisse rien paraître, rattrape, répare, répète : solide et indéfectible amarre. Elle a conscience, elle ne nie pas l'inévitable, s'épuise mais ne s'avoue pas vaincue et reste inscrite du côté de la vie qui est à préserver pour cette femme adorée. Il y a l'amant absent, égoïste, un peu lâche mais non pas moins amoureux. Les dialogues sont savoureux, francs du collier, d'une drôlerie épicée, d'une tendresse inégalée, le tout dans une écriture fluide, directe et maline.
Cette maladie sans qu'elle n'ait besoin d'être nommée ou expliquée est admirablement bien dite avec une exactitude poétique qui mieux qu'un colloque transmet ce qu'il y a à saisir de son horreur chronologique.
« C'est la forme précoce de la maladie que je développe, la plus dévoreuse, la plus avide. J'ai dans la tête un mal gourmand qui me transforme en rosier stérile. Une saleté qui fait de moi une autre. Je voudrais l'espérance. Les mots me quittent un peu plus chaque jour sans que je puisse les retenir. »
Pascale Lécosse rend honneurs aux personnes atteintes en leur rendant leur parole même dans les égarements, surtout dans les égarements. Unicité de chacun que la pathologie tend à réduire à l'objectivable patient… Ainsi des petites perles comme des trouvailles se glissent et orientent de façon tout à fait originale et très pertinente la perception de cette mémoire en ébullition.
« Si j'imagine qu'il y a des gens quand il n'y en a pas, c'est que j'ai des présences, pas des absences. »
« Ses petites phrases, répliques qui font mouche, trempées de lucidité comme des flèches empoisonnées, me bouleversent plus encore que ses excès de démence ».
Premier roman réussi, bijou à garder précieusement.
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Une intrigue entre celle du film "Still Alice" avec Julian Moore et celle du roman "En attendant Bojangles" d'Olivier Bourdeaut, ce roman court et intense vous embarque dans le quotidien fantasque d'une actrice célèbre. Jusqu'au jour où la maladie frappe et le fantasque cède à la folie...
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BOULEVERSANT
Roman qui traite de la maladie d'Alzheimer sans jamais la nommer. Catherine Delcour, actrice, est au sommet de sa gloire. Mina Flamand son assistante et amie veille avec amour et abnégation sur elle pour la protéger. Personne ne doit découvrir que Catherine sombre... Beaux portraits de ces deux femmes.
Ecriture fluide, roman court mais très dense. Pascale Lecosse traite ce sujet difficile d'un ton léger et avec beaucoup d'humour. J'ai aimé cette façon théâtrale de diriger ce récit. Une belle surprise.
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Un bref roman à deux voix, à la couverture rouge comme la vie enflammée de certaines femmes.
Catherine est une comédienne célèbre, qui, à quarante huit ans, jouit de la plénitude de son art ; elle a la beauté, l'argent, l'amour de Jean, son amant infidèle, et elle a l'amitié et le dévouement de Mina, son assistante.
A la fois femme de tête et de passion, Catherine sent peu à peu le flou s'installer dans ses journées, le temps devient fantasque, les personnages qui peuplent sa vie se prennent les pieds dans sa mémoire, jusqu'à la faire trébucher.
Heureusement Mina, la femme de l'ombre, est là pour la rattraper, pour finir les phrases, boucher les trous de son histoire et la consoler.
Quelle justesse dans le choix des mots pour raconter la parole qui s'en va, « le mal gourmand qui transforme en rosier stérile », la mémoire qui s'absente.
L'impatience, la douleur, la colère, les hallucinations, les insomnies, l'anorexie, les symptômes sont évoqués avec légèreté et douceur, par petites touches, de cette maladie qui déforme les êtres, telle une lèpre de l'âme.
Mais Catherine a toujours été une femme libre, et elle « ne veut pas vivre morte ». L'humour est présent, grinçant et douloureux, pour faire la nique à la maladie et à l'absurdité des situations.
Quelle sensibilité aussi pour décrire les liens qui unissent ces deux femmes, quand l'employée se fait confidente, soeur, mère, quand elle devient la mémoire du passé de Catherine, et l'incarnation de sa vie présente.
Ce que j'ai trouvé le plus admirable est le respect que Mina témoigne à Catherine, la regardant comme une personne, malgré la maladie.
Un très beau livre, malgré la gravité du sujet.
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C'est au feeling, parce que j'ai bien aimé le titre et que j'avais vu passer la couverture sur les réseaux sociaux, que mon choix s'est arrêté sur MADEMOISELLE, A LA FOLIE!

Ce court roman nous raconte - et je pourrais même dire nous conte - l'histoire de Catherine, actrice et comédienne adulée, diva au sommet de sa gloire, maîtresse d'un ministre mais qui à 48 ans, va se voir diagnostiquer une forme précoce de la maladie d'ALZHEIMER.

De ce postulat simple mais tragique, de ce titre qui claque comme pour une entrée, ou une sortie de scène, Pascal LECOSSE va faire un récit empreint de beaucoup de délicatesse, subtil, où tout, jusqu'à la fin, ne sera que suggéré. L'écriture de l'auteur est très fine et précise, douloureusement drôle et drôlement douloureuse.

Elle décrit avec une force poignante la détresse de Catherine, cette femme puissante qui pour une fois ne maîtrise, ni dirige plus rien, qui dans ses moments de répit comprend avec une lucidité féroce ce qui est train de lui échapper et qu'elle ne peut pas retenir, même dans ce petit carnet bleu où désormais elle consigne tout. Quoi de pire pour une actrice d'oublier ces mots qui ont fait d'elle ce qu'elle est?

Pascale LECOSSE a tout autant de talent pour évoquer et faire transparaître l'impuissance de Mina, la fidèle assistante de Catherine, à aider son amie. D'habitude, Mina est là pour anticiper et satisfaire les moindres désirs de l'actrice, mais face à la maladie elle ne peut rien et c'est totalement désemparée qu'elle assiste à la lente déchéance de celle qu'elle admire tant. Elle refusera d'abord l'évidence, avant de partir au combat pour maintenir coûte que coûte la normalité du quotidien de Catherine.

En effet, derrière cette apparence de duo patronne/employée-esclave, la relation de Catherine et Mina est sincère et touchante et souligne d'autant plus la solitude de la première; cette solitude qui n'est troublée que ponctuellement par les apparitions de son amant ministre, lui qui fait depuis longtemps partie de sa vie sans la connaître vraiment.

En tout cas pas autant que Mina; et l'antipathie -la jalousie?- que l'amant inspire à l'assistante, la rivalité qu'elle instaure entre eux donne lieu à de savoureux échanges, où l'ironie mordante de Mina fait mouche et empêche totalement le récit de sombrer dans une ambiance lourde et déprimante.

Au contraire, cette folie de Mademoiselle, celle qu'elle a choisie de mettre dans sa vie comme celle qu'elle subit désormais, reste présente tout au long de cette lecture.

Pascale LECOSSE signe ici son premier roman et c'est vraiment une réussite. MADEMOISELLE, A LA FOLIE! fut pour moi une jolie parenthèse.

Un grand merci à Sandrine et Emilie, de la librairie le Monde d'Arthur à MEAUX (77) pour m'avoir permis cette découverte.
Lien : http://cousineslectures.cana..
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