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EAN : 9782732484532
94 pages
Editions de la Martinière (17/08/2017)
3.68/5   50 notes
Résumé :
Catherine Delcour veut quitter la scène, quand elle apprend qu'elle est malade. Mina, son amie arrivera-t-elle à la convaincre de jouer les prolongations? Entre ces deux femmes, des échanges sucrés salés, des dialogues plein d'humour qui nous font passer du rire aux larmes.
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
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Je remercie Pascale Lécosse pour l'envoi de son roman.
Pascale Lécosse publie son premier roman » Mademoiselle, à la folie ! « aux éditions De La Martinière en 2017. Une histoire douce-amère, dans laquelle se mêlent rires et larmes, dans une écriture délicate et élégante.
Catherine Delcour est une grande comédienne de théâtre, talentueuse et admirée. A l'approche de la cinquantaine, elle ne doit son succès qu'à son travail et sa ténacité.
p. 7 : » Je ne crois pas au destin, ce que je veux, je le prends. J'ai depuis toujours le goût de l'effort, du travail, sans lesquels le talent ne suffit pas. «
Son assistante et amie dévouée, Mina, constate progressivement des troubles de la mémoire chez Catherine. En vivant à ses côtés pour des raisons pratiques, elle s'aperçoit d'une dégradation manifeste de son état. Mais le tandem de ces deux femmes fonctionne comme un vieux couple. Leur complicité est à la fois drôle et touchante.
p. 21 : » Je m'appelle Mina Flamand. Il y a dix-huit ans, j'ai laissé ma vie pour accompagner Catherine. Notre attachement repose principalement sur le respect et sur l'admiration. […] Après toutes ces années passées ensemble, je sais que notre collaboration comme notre amitié soit une évidence. «
Jean, l'amant épisodique de Catherine depuis quinze ans, fait des apparitions entre son poste au Ministère de la Culture et sa vie auprès de sa femme. Mais Catherine accepte cette situation. Même si un drame dans sa vie de femme a provoqué chez elle une fragilité, que seule Mina a su comprendre, soutenir et accompagner. Mina n'apprécie pas la double vie menée par cet homme, et ne se prive pas de lui faire savoir.
p. 60 : » En quoi pourrions-nous être comparables ? En rien, je pense. Il exhibe Catherine comme un trophée quand je la protège des regards envieux. Il s'étonne de ses troubles, quand je m'en inquiète. Il l'applaudit aux premières quand je l'encourage aux répétitions. Il est là-bas quand elle est ici, il est ses nuits blanches, je suis ses nuits d'encre. «
Mais ils ne sont pas les seuls à prendre conscience des soucis de santé de Catherine. Dans des moments de lucidité, elle sent que quelque chose se dérègle en elle, qu'elle en perd le contrôle.
p. 13 : » Je ressens quelque chose d'inhabituel encombrer mon esprit et s'acharner à me diminuer. «
Mina l'emmène consulter le professeur Zweibaum, un neurologue réputé. le diagnostic est sans appel. La maladie a pris possession de la mémoire de Catherine, la privant petit à petit de son autonomie et de sa grandeur.
p. 50 : » Aurais-je la force de bouter cet ennemi sournois qui envahit mon intelligence pour s'emparer de ma liberté ? Ce que j'aimais faire, je ne m'en souviens pas ; ce que l'on attend de moi, je n'en ai pas la moindre idée. «
Entièrement dévouée à son amie, Mina assiste, impuissante à l'évolution de la maladie.
p. 80 : » Si je le pouvais, je retiendrais pour elle le temps qui file et je l'enfermerais avant qu'il ne nous détruise. Je lui donnerais mes souvenirs en remplacement des siens. Mais la vérité, c'est que je ne peux rien, rien du tout. «
C'est une histoire d'amitié bouleversante, à double narration, où les voix de Catherine et de Mina se mêlent au gré de cette maladie, dévastatrice. Cet amour inconditionnel est la force de l'une comme de l'autre.
p. 13 : » Je parle, elle écoute, je cherche, elle trouve, nous sommes une paire, un tout. «
Si l'une a su s'effacer pour porter l'autre dans une grande carrière, elles ont l'une pour l'autre un respect total. Catherine semble sensible à l'extrême dévouement de Mina, et c'est là toute la clé de ce roman. Cette relation est magnifique. Les dialogues m'ont fait rire autant que pleurer. Ce roman est une belle découverte.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Merci aux 68 premières Fois pour l'envoi de ce roman au titre évocateur et prometteur qui me permet de découvrir Pascale Lécosse. Mademoiselle, à la folie ! est un titre exclamatif, comme un cri de plaisir ou de souffrance, car on peut aimer à la folie ou souffrir de démence. Ce titre annonce de l'émotion, une approche affective, du dynamisme, de la vie. C'est un titre attractif.

Les actrices et les comédiennes se font toujours appeler Mademoiselle, quel que soit leur âge, même si ce sont de grandes dames particulièrement talentueuses. Les actrices et les comédiennes ont dans leur entourage immédiat une personne qui fait office d'assistante, de secrétaire, de confidente… La personne qui occupe ce poste privilégié devient souvent une véritable amie et se place en protectrice face au monde extérieur, prête à tout pour empêcher les indiscrétions, surtout si elles touchent à l'état de santé de la personne célèbre, atteinte par des troubles de la mémoire et une forme de démence de type Alzheimer.
Tel est le thème de ce très court roman.
La brièveté m'a d'abord un peu inquiétée : à peine 125 pages ! Certes, l'auteure a commencé à écrire comme dramaturge et le format théâtral est court, mais tout de même...

Mes craintes se sont progressivement estompées à la lecture. Nous retrouvons ici un ton de comédie, autour de scènes dialoguées efficaces, bien menées, à la limite de l'humour et du tragique, d'une légèreté salutaire qui évite l'écueil d'un pathos où il serait facile de tomber. Nous avons surtout des monologues, prises de paroles à la première personne, points de vue alternés de l'actrice et de son assistante, polyphonie féminine, intimiste au ton toujours juste. le texte est scindé en mois, de septembre à décembre, comme quatre actes précédés d'un prologue présentatif et suivi d'un épilogue prévisible. La forme reste donc très théâtrale, dans un décor qui change peu, dans une temporalité et un espace réduits à un présent qui perd ses attaches dans le passé et toute possibilité de projection dans l'avenir.

Pascale Lécosse livre avec ce livre deux très beaux portraits de femmes, travaillés mais stylisés. Elle nous donne des clés de lecture que chaque lecteur pourra développer à son gré : la notion de sacrifice, les apparences sauvegardées, la nécessité du mensonge, la perte angoissante des repères et de la mémoire, la prise de conscience de la malade et de son entourage, l'impuissance… L'auteure mêle à son récit le personnage secondaire de l'amant, témoin à la fois présent et distancié, intéressant surtout par sa fonction politique de Ministre de la Culture, qui permet quelques piques satiriques. La journaliste et la voyante servent l'action principale entre cliché et efficacité dramatique.

Mademoiselle, à la folie ! se lit vite, sans difficulté apparente. Son petit format permet facilement la relecture car c'est un texte qui mérite des retours : lu trop rapidement, sans réflexion, il peut plaire sur le moment et s'oublier très vite, ce qui serait dommage.
Une belle surprise, entre profondeur et légèreté.
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« Mademoiselle » est une grande comédienne, de celles que l'on admire et que l'on envie parfois tant leurs vies donnent l'impression d'être un tableau sans nuages.
Mais qu'en est-il lorsque le rideau tombe ?

Catherine Delcourt est-elle cette femme comblée qu'elle tente de paraître ?
En tout cas, elle s'emploie à cacher ses blessures. Sa solitude qu'elle se donne l'illusion d'ignorer en partie grâce à Mina, à la fois secrétaire, gouvernante, amie, confidente, c'est elle qui sera là lorsque la perte de mémoire deviendra de plus en plus invalidante.
L'ombre de la grande Annie Girardot m'a accompagnée tout au long de cette belle lecture.
« Mademoiselle à la folie » est aussi une belle histoire d'amitié entre deux femmes.

Pascale Lécosse m'a touché au coeur avec son joli premier roman.
En s'emparant d'un sujet ô combien douloureux, la maladie d'Alzeimer, elle réussit à nous conter une histoire douce-amère, portée par une écriture toute en délicatesse.


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La mémoire qui flanche, la vie qui prend des allures plus floues... Etre confronté à ces pathologies dégénérescentes est de toute façon un drame, alors, que dire lorsque la "malade" est une actrice adulée, au faîte de sa carrière bâtie surtout au théâtre ? C'est ce qui arrive à Catherine Deltour, sous les yeux de Mina, sa fidèle assistante, son amie, celle qui d'habitude résout tous ses problèmes. Mais qui cette fois ne peut qu'assister, impuissante, à la chute progressive de Catherine...
Ce premier roman a le mérite de choisir la légèreté pour aborder ce sujet lourd et c'est sans doute ce qui rend l'ensemble touchant. Car Mina fait tout pour que l'environnement de Catherine lui soit toujours aussi léger, facile et que l'illusion demeure le plus longtemps possible aux yeux du monde et surtout de la principale intéressée. L'auteure joue sur les codes du théâtre à la fois dans son écriture et la mise en scène de son intrigue, d'où peut-être cette impression d'irréalité qui m'a suivie tout au long de ma lecture.
C'est un premier roman qui saura toucher de nombreux lecteurs, j'en suis certaine même si personnellement, il m'a manqué un peu de profondeur pour être tout à fait convaincue.
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Bref roman émouvant.
Deux femmes : une comédienne pétillante et adulée, quarante-huit ans, et Mina, son assistante, son amie intime.
Et un amant épisodique, depuis quinze ans.
Chacune raconte et livre ses pensées alternativement.
Au début, on ne comprend pas tout de suite ce qu'il se passe. Surtout quand, comme moi, on ne lit pas les quatrièmes de couverture.
Catherine a des trous de mémoire attribués au surmenage.
Mais c'est la dégénérescence neurologique qui s'insinue.
"Ce que j'aimais faire, je ne m'en souviens pas; ce que l'on attend de moi, je n'en ai pas la moindre idée. "
Aux phases de lucidité font suite les phases de noir absolu : qui est cet homme , qui est cette femme ?
" J'ai dans la tête un mal gourmand qui me transforme en rosier stérile. une saleté qui fait de moi une autre."
Mina, l'amie indéfectible qui a tout sacrifié pour elle , souffre aussi ;
"On ne sait jamais quand on voit quelqu'un pour la dernière fois, je voudrais retrouver notre vie d'avant, pour revivre à l'infini notre dernier moment d'insouciance et l'embaumer."
Lorsque Catherine note : "Le temps me pèse, m'écrase, ratatine mon existence déjà rétrécie ", Mina pense : "je dois être là et m'oublier pour lui laisser toute la place que sa pathologie exige".
Les deux femmes vivent ces derniers moi dans la souffrance. Je cite en conclusion : "A la scène, j'ai joué mille vies pour finalement passer à côté de la mienne."

Ces pages semblent justes. L'auteur s'appuie-t-elle sur une situation semblable pour si bien nous la transmettre ?
J'ai été touchée par l'amitié profonde de Mina et son sacrifice.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Un des plus beaux présents que la nature puisse faire à un comédien, c’est la mémoire : si elle lui est infidèle, le personnage qu’il représente disparaît ; on ne voit plus que l’acteur.
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Elle (Mina) est mon alibi, ma confidente, et je suis son amie. Elle est aussi brune que je suis blonde, ses yeux rapprochés sont irisés de vert.
Bon sang, ce que ça peut être pénible ! Par moments, tout est facile, le nom des gens, celui des rues, et puis il y a les autres jours, les jours nus.
J'ai dans la tête un mal gourmand qui me transforme en rosier stérile. Une saleté qui fait de moi une autre. Je voudrais l’espérance. Les mots me quittent un peu plus chaque jour sans que je puisse les retenir.
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J'ai dans la tête un mal gourmand qui me transforme en rosier stérile. Une saleté qui fait de moi une autre. Je voudrais l'espérance. Les mots me quittent un peu plus chaque jour sans que je puisse les retenir.
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Un des plus beaux présents que la nature puisse faire à un comédien, c'est la mémoire : si elle lui est infidèle, le personnage qu'il représente disparaît ; on ne voit plus que l'acteur. (Joseph-Jean-Baptiste Albouy, dit Dazincourt 1747 - 1809)
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« Ce que j’aimais faire, je ne m’en souviens pas ; ce que l’on attend de moi, je n’en ai pas la moindre idée. Je voudrais avoir la chance de recommencer (…) ».
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Vidéo de Pascale Lécosse
Père et manque, une pièce de Pascale Lécosse. Mise en scène d'Olivier Macé. Avec Véronique Jannot, Frédéric Van Den Driessche, Estelle Vincent et César Van Den Driessche.
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