Un texte magnifique sur le désir naissant, ravageur, entre deux écolières, à une époque où les femmes n'étaient tout simplement pas censées se penser comme désirantes, et encore moins désirantes d'une autre femme ! (le roman date de 1955 mais a été censuré).
On dirait que plus le personnage perçoit son propre désir, plus elle en devient violente, mais aussi aimante. C'est que le désir profond, réel, surtout quand c'est un premier désir, nous fait sortir de nous-même, en même temps qu'il nous rend le monde nouveau, étranger : dans ce roman tout est âpre,le désir parait presque transfigurer le personnage en bloc d'hostilité au monde.
C'est une écriture très imagée, mais étrangement sèche, ce qui nous fait d'autant plus ressentir la violence de désir naissant.
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