Manger avec plaisir fait gonfler le cœur et non le cul. Faux mais déculpabilisant !
J’ai des formes, c’est vrai, et pas uniquement une poitrine généreuse. Car, cela n’en déplaise à ces messieurs, les décolletés opulents sont souvent accompagnés d’une belle paire de fesses (et par belle, j’entends dodue) et, pour les plus chanceuses d’entre nous, d’un bourrelet disgracieux plus ou moins proéminent. Eh oui, messieurs : l’association gros seins, ventre plat et cuisses sans cellulite relève du miracle ou alors d’un bon bistouri.
- Les vêtements, j’allais dire que vous pouviez les garder.
Il fait un pas, se penche vers moi et murmure.
- J’aime bien savoir que vous dormez avec mon T-shirt.
- Parce que je dois vous croire ?
- Pensez-vous que je sois réellement le genre de personnes à mentir ?
Je déglutis car, même si je ne suis pas réceptive à son autorité, son ton sûr de lui et arrogant me fait serrer les cuisses. Mes joues s’échauffent. Bon sang, il faut que j’arrête, sinon il va finir par se faire des idées.
-Très bien, si vous le dites. Je vous paierai un sandwich à la cafèt’. Vous verrez, ils sont excellents.
- Vous avez une drôle de conception du mot « restaurant ». Dans mon monde, dit-il en reprenant ma formulation, cela implique au moins un plat et dans certains cas un dessert, mais surtout on s’assoit et on mange avec des couverts.
C’est moi ou il a insisté sur « dessert » ? Dans sa bouche, ce mot a pris une connotation suave et sensuelle, voire sexuelle, déclenchant une série d’images torrides. Je décide de les ignorer.
- Il me semblait avoir évoqué des fleurs lors de notre point et non des sucreries.
- Vous m’avez dit avoir carte blanche. J’ai fait livrer un bouquet de bonbons, cela respecte votre consigne, non ? - Et si ma sœur était allergique ?
Mes yeux s’arrondissent d’horreur.
- C’est le cas ?
- Au contraire. Elle s’est même longuement extasiée de cette merveilleuse attention !
Il secoue la tête comme si cette réaction lui semblait saugrenue, et je soupire, soulagée. Nous marchons déjà sur des œufs, lui et moi, alors tuer sa sœur n’aurait pas vraiment arrangé les choses.
Noël n’est pas un jour ni une saison, c’est un état d’esprit.
JOHN CALVIN COOLIDGE
Fêter Noël seule, c'est presque irréel. Je regarde ma valise et ravale un sanglot. J'ai suffisamment pleuré.
Tu vois, cette fois, on dirait bien que c’est moi qui me bats pour toi. Je ne te laisserai pas partir avant d’avoir eu l’occasion de me faire pardonner et de te montrer que je tiens à toi.
Le regret est un amplificateur du désir.
« L'ignorance est parfois un moindre mal. Ce qu'on ignore ne peut pas nous faire souffrir.