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Critique de YANCOU


YANCOU
01 décembre 2023
C'est un « post » de l'écrivain (et bibliothécaire) Cyrille Martinez qui m'a appâté. ou plutôt séduit. Intrigué du moins. J'ai acheté sur son conseil, indirect (et non-intéressé), ce Léa V. qui s'est avéré être un livre à la croisée du génial "Charlot déprime" de Grégoire Bouillier, de "Aux voleurs" de Bruno Gibert aussi, et de "La Société de provocation" de l'admirable Dahlia Namian. L'ouvrage de Jérémie Lefebvre tient à la fois du pamphlet qui dénonce une certaine obscénité des riches – ici une publicité pour une grande marque (Vuitton) portée par (l'image d') une actrice bien connue, petite-fille de la 39ème fortune de France – et du livre performance à la Perec (voir le petit livre intitulé "L'Art et la manière d'aborder son chef de service pour lui demander une augmentation"). L'auteur ne choisit pas la facilité et retourne continuellement la critique contre elle-même en trois situations menées tambour battant (la grande force du roman : le rythme est soutenu jusqu'à la dernière ligne !) : la première fois lorsqu'il découvre la publicité de Vuitton et se demande si Léa a accepté d'être l'égérie de la marque par effronterie, par provocation, par obligation, etc. ; la seconde fois lorsqu'il retombe sur une deuxième pub et recommence sa rumination ; la troisième lorsqu'il émet des doutes à ce que son éditeur accepte de publier cette lettre, puis hésite lui-même. Ça part dans tous les sens, c'est drôle, très intelligent, et permet aux lectrices et lecteurs de se poser mille et une question sur la société de consommation comme celle du spectacle. Prodigieux.
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