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Critique de Ode


Ode
01 décembre 2013
Oui, bonne idée de boire un dernier verre avant d'entamer son premier Lehane... Par précaution, pour supporter l'insupportable.

Si le récit commence plutôt doucement avec la recherche d'une femme de ménage noire disparue en emportant des documents compromettants, il sombre vite dans la violence. La guerre, ici, est l'affrontement sanglant des gangs des quartiers noirs de Boston. Mais c'est aussi le combat de deux détectives qui aspirent à une certaine forme de justice. Car la violence n'est pas que dans la rue, la plus insidieuse se cache à l'intérieur des foyers, parfois chez des êtres dont on honore publiquement la morale.

Patrick Kenzie et Angela Gennaro, les héros de Dennis Lehane sont tout sauf lisses. Ils sont imparfaits et cabossés par la vie et c'est justement ce qui les rend attachants. Patrick nous confie peu à peu les traumatismes de son enfance, tandis qu'Angie finit par réagir aux coups de son mari d'une manière assez jubilatoire.

Le style n'est pas lisse non plus, c'est le moins que l'on puisse dire, et cela m'a énormément plu. C'est cru et parfois grossier, souvent exagéré et surtout plein d'humour, ce qui distingue l'élégance de la vulgarité.

L'intrigue se tient et donne envie d'aller au bout du livre, même si certains éléments sont prévisibles. Petit bémol pour les scènes de fusillades, dignes de films à grand spectacle, où les gentils ont une propension surnaturelle à échapper aux tirs de leurs poursuivants. Mais sans ce petit coup de pouce du destin, l'histoire s'arrêterait, n'est-ce pas ?

L'auteur aborde les rapports sociaux avec lucidité: l'hypocrisie des puissants, le machisme et surtout le racisme donnent lieu à des tirades remarquables. Avec la virtuosité d'un équilibriste, Lehane tranche dans le vif et montre plusieurs points de vue, sans fausse note.

Une première lecture qui en appellera d'autres. Merci à Jeranjou pour cette entrée réussie dans l'univers de Lehane.
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