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Il y a beaucoup à lire sur le sujet et je compte poursuivre encore longtemps car chaque témoignage est unique et mérite d'être lu. le devoir de mémoire est trop important et passe, entre autres, par la littérature. Dans Et nous sommes revenus seuls, Lili Keller-Rosenberg livre son expérience de la déportation en mettant en avant ses émotions d'enfant et sans chercher à livrer pléthore d'informations. Cela en fait une oeuvre simple et accessible, qui pourra compléter les connaissances de ceux qui en savent déjà beaucoup sur le sujet et qui n'effraiera pas, en même temps, les lecteurs moins aguerris ou plus jeunes. Je retiendrai deux éléments en particulier de ce témoignage. D'une part, la figure maternelle, solaire et aimante, celle de Charlotte, la mère de Lili, qui a tout fait pour protéger et redonner du courage à ses enfants, même quand elle était à bout de forces. D'autre part, la volonté tenace de Lili de faire entendre sa voix, celle de la petite fille de 11 ans qu'elle était mais aussi celle de la dame expérimentée qu'elle est devenue et qui a eu le temps de laisser mûrir un témoignage qu'elle a livré à plus de quatre-vingts ans. Dans les dernières pages notamment, elle insiste sur l'importance de raconter et, on y revient, sur la nécessité du devoir de mémoire. Ce sont des pages poignantes, comme l'ensemble du récit.
Je remercie Babelio et les Editions Pocket pour cette lecture !

Lien : http://aperto-libro.over-blo..
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Lili, 10 ans, ses frères Robert 9 ans et André 3 ans et leurs parents sont arrêtés à Roubaix en octobre 1943 car ils sont juifs. Les enfants avaient été placés quelque temps à l'abri des menaces d'arrestation mais pas suffisamment longtemps. Ils sont conduits en Belgique avant d'être déportés à Ravensbrück en décembre 1943 et leur père à Buchenwald. Les conditions de vie sont effroyables entre la faim perpétuelle, le froid, le manque d'hygiène, de vêtements, les maladies, la violence... En février 1945, ils sont transférés vers Bergen Belsen où c'est encore pire. Leur mère attrape le typhus et quand le camp est libéré, les enfants rentrent seuls en France, sans nouvelles de leurs parents. Ils sont recueillis par de la famille puis emmenés pour être soignés sur la Côte Atlantique où leur mère les retrouve ; leur père ne reviendra pas. Adulte, Lili témoignera toute sa vie de ce qu'elle a vécu pour que cela ne se reproduise jamais.

J'ai beaucoup aimé ce témoignage écrit comme si c'était une petite fille qui parlait sur la déportation dont elle et sa famille ont été victimes pendant la guerre.
Cé récit très court de 140 pages, se lit facilement et très rapidement, on se laisse immerger dans l'histoire et on vit le quotidien effroyable de la famille Rosenberg.
J'ai lu beaucoup de romans et récits sur les camps de concentration mais j'ai trouvé celui-ci encore plus prenant car la réalité est vue à travers les yeux d'une enfant.
La narratrice n'essaye pas de cacher certaines choses, elle parle des morts chaque jour qu'il faut évacuer des bâtiments, des maladies qui défigurent, de la violence extrême...
J'ai trouvé intéressant que ce récit soit illustré de photos de famille ou de documents, cela donne une sensation de vécu encore plus intense.
Ce témoignage peut être lu par des adultes mais aussi par des adolescents qui voudraient savoir ce qui s'est passé en France pendant la Seconde Guerre Mondiale. le fait que ce soit une jeune fille qui parle peut donner encore plus de poids à son témoignage.
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Et nous sommes revenus seuls est un récit vraiment très poignant qui ne peut pas nous laisser insensible face à la cruauté de la guerre envers les juifs.
C'est un récit émouvant, mais tellement indispensable afin que personne n'oublie jamais ce qu'il s'est passé durant la Seconde Guerre Mondiale...
Il n'y a pas de mots pour décrire les horreurs, les atrocités, mais aussi les douleurs infligées à un peuple qui n'avait rien demandé à personne et qui s'est retrouvé persécuté pour le bon plaisir d'un dictateur impérialiste, antisémite, xénophobe et raciste... pourtant, Lili Keller-Rosenberg arrive à nous raconter son histoire de façon calme et réfléchie, ce qui permettra au plus grand nombre de personnes de lire son récit (aussi bien les adolescents que les adultes). Grâce à son témoignage, elle "parle au nom de tous ceux qui ne sont pas revenus."

C'est un livre que tout le monde doit lire et garder en mémoire pour tous les disparus de la Shoah.

"Pour que plus jamais de telles monstruosités ne puissent se reproduire."

Un livre pour ne pas oublier...
Une histoire à ne surtout pas oublier...
Une tragédie à ne jamais renouveler...
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Dimanche dernier, je suis allée au jardin du Luxembourg afin de voir les photographies de survivants de la Shoah par le photographe Luigi Toscano, « Lest we Forget », exposition présentée par le Sénat.
J'étais en train de lire Et nous sommes revenus seuls.
En regardant les portraits, j'ai vu celui de Lili Keller-Rosenberg.
Lili, c'est la petite fille du livre.
Quelle émotion pour moi de voir cette femme âgée via cette photographie! Ce regard sublime, pénétrant, triste et plein d'espoir en même temps. Et quelle émotion de lire son témoignage.
Combien d'écrits sur la Shoah ai-je lus? Combien de témoignages ai-je décortiqués? Combien de musées, de lieux ai-je visités?
Beaucoup… et pour moi, ça ne sera jamais assez pour rendre hommage à ces victimes.
Et nous sommes revenus seuls est, comme les autres écrits, très difficiles à lire (pour ma part bien sûr) car nous vivons avec Lili son arrivée aux camps avec ses deux petits frères puis, dans un premier temps, son retour à Paris. Seuls…

J'ai reçu ce livre dans le cadre de la masse critique de Babelio que je remercie vivement.
Aujourd'hui est inscrit « Vous avez 1 jour pour publier votre critique ».
Oui, c'est vrai, j'ai attendu le dernier moment, car certains sujets me font mal et j'ai mis du temps à me remettre de cette lecture.
Et puis, comment publier une « critique »? Comment « critiquer » un témoignage si tragique?
Les mots que je pose ici ne sont donc pas une critique mais une trace afin que la mémoire de ces survivants soit transmise et jamais oubliée. Ces mots sont un relai de Lili, et j'espère fort que sa voix sera portée par d'autres relais que le mien.


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Ce récit ne fait "que" 137 pages... Mais alors quelle intensité dans ses pages ! Une fois commencé, je n'ai pas pu m'arrêter et j'ai d'ailleurs pleuré du début à la fin.
On imagine pas ce à quoi ces enfants, cette mère ainsi que tous les déportés ont survécus.
Ce témoignage est aussi quelque part un hommage à sa mère, qui les as portés (2 fois dans le récit) et les a sûrement sauvés.
Lili Leignel se fait un devoir de transmettre son témoignage et elle a raison... En ces temps tourmentés, je crois qu'il n'a jamais été aussi important de se souvenir.
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« 𝙼𝚊𝚕𝚐𝚛𝚎́ 𝚝𝚘𝚞𝚝 𝚕𝚎 𝚖𝚊𝚕 𝚚𝚞𝚎 𝚕'𝚘𝚗 𝚖'𝚊 𝚏𝚊𝚒𝚝, 𝚜𝚊𝚗𝚜 𝚎́𝚝𝚊𝚝 𝚍'𝚊̂𝚖𝚎, 𝚓𝚎 𝚟𝚎𝚞𝚡 𝚕𝚎𝚞𝚛 𝚖𝚘𝚗𝚝𝚛𝚎𝚛 𝚚𝚞'𝚒𝚕 𝚎𝚜𝚝 𝚙𝚘𝚜𝚜𝚒𝚋𝚕𝚎 𝚍'𝚊𝚐𝚒𝚛 𝚎𝚝 𝚍𝚎 𝚝𝚛𝚊𝚗𝚜𝚏𝚘𝚛𝚖𝚎𝚛 𝚌𝚎 𝚖𝚊𝚕 𝚎𝚗 𝚋𝚒𝚎𝚗. 𝙴𝚝 𝚍𝚎 𝚛𝚎𝚜𝚝𝚎𝚛 𝚍𝚒𝚐𝚗𝚎. 𝙲𝚎𝚝𝚝𝚎 𝚟𝚊𝚕𝚎𝚞𝚛, 𝚚𝚞𝚒 𝚗𝚘𝚞𝚜 𝚊 𝚝𝚎𝚗𝚞𝚜 𝚍𝚎𝚋𝚘𝚞𝚝 𝚍𝚊𝚗𝚜 𝚕𝚎𝚜 𝚙𝚒𝚛𝚎𝚜 𝚖𝚘𝚖𝚎𝚗𝚝𝚜 𝚎𝚝 𝚗𝚘𝚞𝚜 𝚊 𝚙𝚎𝚛𝚖𝚒𝚜 𝚍𝚎 𝚏𝚊𝚒𝚛𝚎 𝚏𝚊𝚌𝚎 𝚊̀ 𝚝𝚘𝚞𝚜 𝚕𝚎𝚜 𝚎́𝚟𝚎́𝚗𝚎𝚖𝚎𝚗𝚝𝚜 𝚍𝚎 𝚗𝚘𝚜 𝚟𝚒𝚎𝚜, 𝚚𝚞'𝚒𝚕𝚜 𝚜𝚘𝚒𝚎𝚗𝚝 𝚑𝚎𝚞𝚛𝚎𝚞𝚡 𝚘𝚞 𝚖𝚊𝚕𝚑𝚎𝚞𝚛𝚎𝚞𝚡. 𝙹'𝚎𝚜𝚜𝚊𝚒𝚎 𝚍𝚎 𝚍𝚘𝚗𝚗𝚎𝚛 𝚊𝚞𝚡 𝚎́𝚕𝚎̀𝚟𝚎𝚜 𝚞𝚗𝚎 𝚕𝚎𝚌̧𝚘𝚗 𝚍𝚎 𝚌𝚒𝚝𝚘𝚢𝚎𝚗𝚗𝚎𝚝𝚎́, 𝚍'𝚑𝚞𝚖𝚊𝚗𝚒𝚝𝚎́. 𝙹𝚎 𝚕𝚎𝚞𝚛 𝚎𝚡𝚙𝚕𝚒𝚚𝚞𝚎 𝚚𝚞𝚎 𝚕'𝚘𝚗 𝚗𝚎 𝚌𝚘𝚗𝚜𝚝𝚛𝚞𝚒𝚝 𝚛𝚒𝚎𝚗 𝚊𝚟𝚎𝚌 𝚍𝚎 𝚕𝚊 𝚑𝚊𝚒𝚗𝚎. »
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Lili Keller-Rosenberg a 88 ans et vit à Lille. Elle a consacré sa vie à témoigner auprès de collégiens et de lycéens dans toute la France. Survivante des camps de la mort à 12 ans, elle nous conte son destin ainsi que celui de ses deux frères au coeur de la barbarie nazie. Emouvant, choquant, le récit témoigne d'une tragédie de la seconde guerre mondiale qui ne doit s'éteindre dans aucun coeur et se transmettre aux nouvelles générations, en hommage à "ceux qui ne sont pas revenus".
Véritable porteuse d'histoire et rare témoin français, Lili Keller-Rosenberg éternise sa mémoire dans cet ouvrage rempli de vérités terribles mais nécessaires qui raconte avec transparence les horreurs qui ont pu exister dans un passé proche afin de ne plus jamais les faire subsister dans les siècles à venir.
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Pour tous ceux qui aiment les vérités essentielles.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Témoignage de l'auteur, 88 ans, rescapée de Ravensbrück, de Bergen-Belsen.
Juive, habitant le Nord de la France, elle a été déportée avec ses parents et ses deux frères. Elle avait 12 ans, Robert 11 et André 4 ans. Grâce à sa mère, pleine de tendresse, de volonté, d'énergie et qui leur a transmis des valeurs de vie, de courage, de foi dans le futur, mais qui les a toujours protégés, ils ont survécu à l'enfer des camps.
Lili Rosenberg vit désormais pour témoigner et inlassablement rencontre les jeunes dans les écoles. Pour faire mémoire, pour que jamais on n'oublie ces millions de victimes des nazis, pour que jamais plus cette horreur ne se reproduise, pour que ne vive plus la haine de l'autre, différent, mais la paix.
Un très beau petit livre très prenant, marquant. A lir
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Ce récit vaut évidemment pour la valeur et la force du témoignage de L. Keller-Rosenberg, bien plus que par une quelconque valeur littéraire. Et il faut le prendre ainsi: la tentative de coucher par écrit une parole vivante, testimoniale, à destination des générations futures. Chaque témoignage sur la Shoah est une victoire sur l'oubli, le silence ou le négationnisme.
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Je ne sais jamais très bien comment parler des témoignages sur la Shoah, les mots semblent toujours si peu pertinents à côté de l'horreur vécue par ces personnes. Hier, j'ai lu le témoignage de Lili Keller-Rosenberg et je crois que c'est l'un de ceux qui m'aura le plus retourné le bide. Peut-être parce qu'elle raconte les camps de concentration (Ravensbrück puis Bergen-Belsen) à la hauteur des yeux de l'enfant de 11 ans qu'elle était en 1943. Elle décrit ce qu'elle a vu et ressenti, ce qu'elle ne comprenait pas, sa peur pour sa mère et ses petits frères, les traumatismes qu'elle ressent toujours aujourd'hui à 88 ans. Elle écrit sans filtre, comme l'enfant qu'elle n'a plus jamais été, elle explique les humiliations, la peur, la faim, le froid, l'ennui, la haine, la cruauté, la déshumanisation mais au milieu de tout ça, sa maman comme un refuge et la dignité que celle-ci a essayé d'inculquer à ses enfants malgré tout.

Lili Keller-Rosenberg a consacré sa vie à témoigner auprès des jeunes, dans les collèges et les lycées, comme "un infatigable passeur de mémoire". Elle est l'un.e des dernier.e.s survivant.e.s, il est primordial de la lire. Chaque témoignage apporte sa part à la mémoire collective.

Quand on voit ce qu'il se passe en Chine avec l'esclavage du peuple Ouïghours, les camps et la stérilisation forcée, je me dis que l'être humain n'a rien appris du passé et que tout pourrait recommencer. S'informer est primordial.
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Malgré la guerre depuis trois ans et les changements liés à celle-ci, comme le fait de porter une étoile jaune sur ses vêtements, Lili Rosenberg, dix ans, est heureuse. Elle vit entourée de l'amour de sa maman Charlotte, couturière, de son père Joseph, employé, ses deux frères, Robert et André, presque neuf et deux ans.
Une vie insouciante, du moins pour ces enfants, qui vole en éclats lorsque le 27 octobre 1943 à trois heures du matin, font irruption chez eux des soldats allemands.
Ce qui suivra ne sera que l'escalade de l'horreur portant le nom de Shoah.

La Shoah signifie « la catastrophe » en hébreu. Ce terme désigne spécifiquement la mise à mort de près de 6 millions de Juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la période de la Seconde Guerre mondiale. le terme Holocauste, plus couramment utilisé dans les pays anglo-saxons pour désigner ce génocide, signifie en grec « le sacrifice par le feu ». (Source http://www.memorialdelashoah.org/).

Le jeudi 22 avril 2021, je me suis rendue à la dédicace de la librairie le Marais du livre à Hazebrouck (59) et surtout à la rencontre de Lili Leignel. Ce jour-là, il y avait beaucoup de monde et je n'ai pu passer le temps que j'aurai souhaité avec l'auteure.

Et nous sommes revenus seuls ne se lit pas quelques instants pour se détendre, ne se pose pas sur une table en se disant je vais le reprendre tout à l'heure lorsque j'aurai un petit moment. C'est une lecture extrêmement forte, une lecture pour apprendre, une lecture pour comprendre et transmettre autour de soi et dire oui cela a existé !

Transportés de camions en prisons, de maltraitances en humiliations, entassés dans des wagons à bestiaux vers les camps de la mort, ainsi est la souffrance et le traumatisme que vont subir cette enfant et sa famille. Ils seront rapidement séparés, le papa d'un côté, Lili, sa maman et ses frères de l'autre. Leur quotidien sera inhumain, innommable…
Et nous sommes revenus seuls est un récit bouleversant. Il l'est d'autant plus qu'il est raconté par une personne ayant vécu tout cela avec pour but ultime de témoigner. Vous trouverez quelques photos et des documents officiels.

Je savais qu'ouvrir les pages de ce livre serait douloureux. En faire la chronique également, mais nécessaire car la folie des hommes rôde toujours. Lili Leignel signe sa dédicace en nous nommant « messager » et en effet, à notre humble niveau, c'est bien ce que nous sommes afin de communiquer l'Histoire aux générations futures, c'est un devoir.
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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