Mon corps est en prison mais mon esprit est ailleurs. Loin.
Pourquoi je recommence?
Parce que je ne suis pas d'accord avec cette société de pauvres et de puissants? Peut-être.
Peut-être aussi que ce n'est qu'une excuse.
Peut-être que je suis né comme ça. Que j'ai été élevé dans ce milieu. Que j'ai ça dans la peau. Toute ma famille est passée par la prison. J'ai appris la vie facile. C'est bien de ne rien faire quand même. Encore une fois, je ne cherche pas d'excuse...
Mine de rien cette cure forcée m'a redonné le goût des choses simples.
mais le problème va se reposer d'ici quelques mois...sur qui vais-je compter à la sortie ? Mes anciens amis ? ceux avec qui le shoot était un style de vie ? C'est pourtant là-bas, dehors que je veux vivre ma vie...pas ici, putain, pas ici !
À tonton Joey le taulard ?! Mais c'est TON frère maman !
Suite à mon séjour à Fresnes, à force de côtoyer des cas contagieux, je contracte la tuberculose. On me transfère au centre de détention sanitaire de Liancourt où je connais une fin de détention épuisante.
Seize détenus par dortoir. Une seule télé pour tous. Avec des types qui se relèvent la nuit pour se balader ou faire la cuisine. Avec des rapports de force perpétuels et des tensions permanentes entre détenus et surveillants.
Il faut faire un sacré effort sur soi pour se dire qu'on va vivre dans cet univers 23 h 30 sur 24 (une demi-heure étant réservée à la balade quotidienne dans une cour carrée grande comme un mouchoir de poche) avec, pour toute distraction, trois livres attribués par la bibliothèque de l'établissement, et le droit d'écrire deux lettres par semaine, d'une longueur maximum de vingt lignes.