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Critique de ElGatoMalo


Pas encore cuite la vieille dame indigne et même encore bien crue la carmen : quartier de viande tassé, massif, sans le moindre vide où la réflexion pourrait résonner un peu, rien qui donne prise ni au regard qui glisse sur la forme, ni à une quelconque agression physique. Que pourrait-on attraper qui dépasse ? le bob soulignant encore plus le côté "rocher" et pas Yves Rocher parce qu'elle cherche pas trop à séduire son monde avec son allure, à se demander comment ce tas de femme tient en équilibre sur son vélo et même seulement comment les pieds peuvent bien encore toucher les pédales. Ontologiquement, visuellement, physiquement, Carmen Cru est un concentré d'elle-même. Véritable boulet pour ceux, êtres verticaux, pauvres quilles, qui la croise. Quoique... Tous les autres personnages sont tout aussi pleins et entiers qu'elle même. Lelong, observateur sans la moindre pitié des travers de notre époque, a su voir et croquer au vitriol les traits de caractères de quelques uns de nos contemporains et les rendre avec la même intensité que la pauvre petite vieille. Effroyable !

Post-scriptum à l'usage de ceux qui ne comprennent rien au génie
Carmen Cru n'est pas drôle, bien au contraire elle est l'incarnation désespérante de ce qui nous pend à tous au nez : une vieillesse solitaire, une déchéance physique et sociale. Sauf que c'est un héros - pardon : une héroïne solitaire - qui a bien accepté son univers perso, bien dans sa peau même si elle flotte autour de son corps décharné, frémissante aux quatre vents du quotidien le plus sordide. Alors ça peut ne pas plaire, c'est même pas à sa place dans Fluide Glacial - quoique, ce soit peut-être la seule BD qui soit digne du titre - et ça se comprend aisément : comment pourrait-on trouver un plaisir à contempler l'image de notre propre laideur sans la distance de l'humour qui nous évite de penser que c'est, malheureusement, un miroir branché sur le futur que nous tend l'auteur.
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