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Critique de Ledraveur


À plus d'un titre, ce récit “autobiographique” est remarquable ; à la fois sur les sujets abordés riches dans leurs profondeurs et variétés, la franchise des expériences et l'honnêteté de l'auteur, ainsi que sa chaleureuse fraternité. Cette fraternité qui transparaît de façon évidente, pour ce qui nous concerne du moins en écho à notre propre vécu ; nous sommes de la même génération et même “confession” d'origine de notre pays, avec un parcours certes bien différent et certainement beaucoup plus humble.
Jean-Yves Leloup bien “qu'enraciné” dans le christianisme, porte un regard très vaste sur la floraison en matière d'itinérance intérieure et spirituelle de l'humanité, affirmant l'entière validité, que :
— « Quand tant d'hommes et de femmes passent des années sur les bancs des écoles et des universités apprendre des choses plus ou moins utiles, il semble raisonnable de consacrer au moins quelques années à la recherche de « ce qui est vraiment » et, avant de mourir, il n'est pas ridicule de chercher à se connaître soi-même. (p. 350)
Dès lors est abordée sous différents angles cette quête légitime en soi, à travers les traditions de notre humanité, dans un regard sans concession devant les dégénérescences et les duplicités, voire les hypocrisies patentes dans les institutions “officielles” ; « Je m'attendais à trouver des poux dans les monastères, mais pas [tant ?] de haine ! » (p. 98), et autres dangers réels, mais dégageant et revenant toujours à l'essentiel, le coeur vivant et aimant, en “Amant de la Vie” ! C'est parfois d'une telle limpidité et puissance que cela peut bousculer dans le tréfonds de l'être.
Transparaît alors la philocalie* et de très inspirantes visions poétiques dans cet ouvrage, qui par ailleurs “pointe du doigt les accusateurs” d'un prétendu syncrétisme de surface somme toute négligeable, pour justifier des rivalités “de chapelles” temporelles ecclésiales aux relents d'intégrismes eux très sectaires, et l'esprit d'ouverture et de partage né de l'origine principielle de la nature spirituelle proprement Humaine ; ceci est dans le chapitre consacré à la Sainte-Beaume, on ne peut plus édifiant à ce sujet !
Concluant ainsi :
« Aujourd'hui les humains ont soif de l'eau pure des Sources. Qu'on ne leur en veuille pas s'ils se détournent des égouts. » ! (p. 372)
« La Réalité ne te plaît pas ? Elle t'aidera à aller au-delà de ce qui te plaît et ne te plaît pas, au-delà du petit “moi” qui juge, elle te fera sortir de “ton monde”**. Tu viendras “au monde”. Tu es déjà mort, tu n'es pas encore né. » (p. 266)
— À qui l'A/amour fait-il si peur ? (p. 327)
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* La philocalie, qui est gratitude, émerveillement et célébration est l'exercice propre d'une humanité encore humaine. le mot “philocalie”, littéralement, veut dire « amour de la beauté »
** « le mental, quelle tragédie ! »
... adossé à un puits
mourir de soif,
au coin d'une flambée
grelotter,
devant un buffet dressé
être tourmenté par la faim,
parmi une forêt de bras ouverts
se languir d'être touché,
se cogner
aux quatre coins
de son monde
hermétique
et pourtant contenu
au sein de l'espace
sans cloisons … !
« Personne ne vit dans le monde. Chacun vit dans son monde »
Swami Prajnanpad
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