Vivre avec eux

Par une fraîche et belle matinée d'automne, fin septembre 2018, je contemple mon jardin depuis la fenêtre de mon bureau. Mon regard se pose sur le grand tulipier de Virginie qui se prépare doucement à rentrer dans l'hiver. Ses feuilles, éclairées par la lumière encore rasante du matin, se colorent de jaune et de roux.
Cette variété vient d'Amérique du Nord, de l'état du même nom, introduite par Marie-Antoinette, au XVIIIe siècle pour orner le parc de Versailles, à quelques kilomètres d'ici. Il est majestueux.

Les chalands mesuerent 30 mètres de long et 5 mètres de large, tout juste étroits pour emprunter les nombreuses écluses sur le trajet. Chaque passager dispose d'une place assise de 45 cm de large! L'aération de la cabine se fait par deux portes, à l'avant et à l'arrière et par des vasistas tous les dix pieds. Il est interdit de descendre à terre, à l'exception du passage des écluses. L'inconfort est à son comble.
Le 8ème convoi comprend 853 émigrants, dont 307 hommes adultes, plus de la moitié issue de la classe ouvrière manufacturière. De Paris à Châlons, les chalands sont halés par des remorqueurs à vapeur ou des chevaux de trait en haut de Seine, et à bras d'homme pour le reste du trajet par les canaux. De châlons à Arles, le transport fluvial s'effectue grâce à la réquisition des petits paquebots à vapeur.
Enfin de Arles à Marseille, les chemins de fer sont utilisés. Le 21 novembre (1848), après seize jours et seize nuits de navigation, le convoi n°8 arrive à Marseille. S'ensuit une traversée de quatre jours sur la corvette à vapeur Le Christophe Colomb, avant que les côtes de l'Afrique du nord se précisent. Voici l'Algérie, le nouvel Eldorado!

Aparté - Août 2018

(...) Je suis touché de rencontrer cet homme qui a passé plus de dix ans de rencontres, de réflexions et de recherches pour mettre en lumière la vie de mon arrière-arrière -grand-père. Il a montré comment Alfred a, par son travail, non seulement révolutionné le domaine de la musique, mais aussi comment il a contribué aux relations politiques et commerciales entre la Perse et la France. (p. 21)

Mais est-ce bien de remuer le passé, de déterrer des secrets sur lesquels nous nous sommes peut-être construits, de rechercher une vérité que nos ancêtres ont voulu parfois différente?

A la fin de mars 1946, ce qui n'était qu'une sorte de "jacquerie", ou révolte des paysans, se transforme en une révolte contre l'ordre colonial. Très vite, les insurgés sont rejoints par des paysans du Sud de l'île pour atteindre un effectif de 20 000. Au début de 1947, l'insurrection éclate. Munis de sagaies, de couteaux et de haches, de talismans, de potions magiques concoctées par des sorciers, les insurgés attaquent de nuit les maisons des français et aussi des malgaches travaillant pour l'administration coloniale. Quelque 35 000 colons habitent alors Madagascar. Plusieurs milliers d'entre eux - hommes, femmes et enfants - sont capturés et massacrés.

De la Perse à Madagascar

Les ancêtres ont une importance majeure dans les nombreux rites de ce pays. Il existe un proverbe malgache qui dit que les ancêtres ne meurent pas tant que les vivants pensent à eux. (p. 36)