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Critique de OlivAll


Ce troisième volet peine à soutenir la comparaison avec ses deux brillants précécesseurs, les enlevés et originaux Au-revoir là haut et Couleurs de l'incendie. C'est une histoire moins enthousiasmante qui nous est proposée ici, avec des personnages assez fades et une intrigue plutôt prévisible.

Les flottements dans le récit laissent alors apparaître des imperfections dans la plume de Pierre Lemaître, déjà perceptibles dans ses ouvrages précédents, et manifestes dans celui-ci.

L'écriture donne souvent l'impression, un peu agaçante, d'un écrivain ravi de lui-même, de sa morale et de son talent, qui fait passer en douce des messages politiques anachroniques, ou recycle ad nauseam la même plaisanterie (combien de fois aura-t-on eu droit au latin et aux versets farfelus de Désiré ?). La voix de l'écrivain finit par prendre trop de place dans notre lecture, au détriment de celle des personnages.

Le traitement des personnages secondaires est, par ailleurs, assez indigne. Alors que certains auteurs (Roth, Aragon, Gary...) parviennent à décrire en quelques phrases des personnages inoubliables, vivants et complexes, ceux de Lemaître sont tous caricaturaux et méprisables, aussi bien intellectuellement que moralement. Et ce d'autant plus qu'ils sont coupables d'occuper une position sociale élevée (le juge en charge de l'affaire de Louise, le capitaine du régiment de Fernand). Difficile de ne pas voir dans cette constellation de souffre-douleur une tentative de flatterie assez sournoise de la part de l'auteur envers son lecteur, invité à se sentir supérieur aux bas-fonds de l'humanité qui défilent sous ses yeux.

De nombreux lecteurs disent attendre avec impatience le prochain ouvrage de Pierre Lemaître. C'est mon cas également, mais alors qu'ils semblent souhaiter dans leur majorité une nouvelle fresque historique, j'espère pour ma part que Lemaître reviendra vite au polar, genre qui sert le mieux son talent exceptionnel pour l'intrigue.
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