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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une famille allemande marquée par l'histoire. Maxim Leo nous livre les destinées de ses parents et de ses grands-parents, de la montée du nazisme à la chute du rideau de fer. Un grand-père, membre de la résistance en France pendant la guerre, qui contribuera ensuite à la fondation de l'Allemagne de l'est : la RDA. Une mère, journaliste et propagandiste du régime communiste, qui voguera de l'enchantement au désenchantement. Un père qui, dés les prémices, ne croit pas en cet idéal est-allemand. Je m'attendais à un récit plus accès sur la vie en RDA. Cette biographie familiale apporte toutefois un regard intéressant sur les antagonismes et les particularités de l'Allemagne réunifiée actuelle.
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Livre acheté à Berlin aux Galeries Lafayette ! Sensibilisée par mon périple dans cette Allemagne blessée, ce livre s'offrait à moi. Pas de regret ! Une lecture témoignage d'une époque récente dont les protagonistes encore vivants restent dans les eaux troubles de leur engagement pour la politique de la RDA, et puis les enfants qui ont subi l'endoctrinement, quel choix s'offrait à eux lors de l'ouverture du mur ? Un livre lucide qui retrace sur 4 générations l'histoire d'une famille (aux origines juives, paternelles et maternelles) vivant en RDA après la séparation. Fuir le nazisme à tout prix pour rencontrer une autre forme de totalitarisme ! Pourquoi, comment ? Les questions restent posées. Difficile parcours, que celui de ces personnes qui ont du affronter le nazisme, ses conséquences et puis le choix entre l'Ouest capitaliste et l'Est communiste en tentant malgré tout de rester honnête avec leurs idées et leurs enfants !
Ici, pas question de se défaire de son histoire, un ouvrage au contenu lucide, sans animosité, sans démagogie et intelligent.
Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Maxim Leo est un journaliste allemand qui a vécu à Berlin-est jusqu'à la chute du mur. Il avait alors près de 20 ans. Dix ans plus tard son grand-père maternel, Gerhard Leo, est victime d'une attaque, il perd l'usage de la parole. Alors qu'il rend visite à l'hôpital à cet homme qui fut un apparatchik du régime est-allemand, Maxim est amené à s'interroger sur les relations de sa famille avec la RDA.

Les deux grands-pères de Maxim, Gerhard qui s'engagea à 19 ans dans la résistance française et Werner, ancien soldat de la wehrmacht, ont soutenu la fondation de la RDA. Les parents de l'auteur, Anne et Wolf, portent un regard plus critique sur leur patrie. Ce couple d'intellectuels n'hésite pas à discuter de ses doutes concernant le régime, Wolf de façon souvent virulente. Maxim quant à lui a su très tôt qu'il passerait un jour à l'Ouest et ne s'est pas senti de lien avec cet Etat-prison dans lequel il grandissait. Pas avant sa disparition, en tout cas :

"Ceux de l'Ouest commençaient déjà à me taper sur les nerfs. Ils parlaient de la RDA comme s'il s'agissait d'une zone touchée par une épidémie de choléra. On disait que nous étions corrompus par la dictature, que notre caractère était faible et notre formation insuffisante. Je prenais ça pour moi, ce qui me déstabilisait encore plus, moi qui voulais n'avoir jamais rien eu à faire avec la RDA. Mais il s'installa tout d'un coup, ce sentiment que je n'avais jamais éprouvé auparavant : ce "nous" qui avait eu tant de mal à me venir aux lèvres. Je crois que je ne me suis jamais senti aussi proche de la RDA qu'après son naufrage."

J'ai apprécié cet ouvrage que j'ai trouvé intéressant. D'abord pour la découverte des personnage qu'il présente, personnages qui ont été des acteurs de l'histoire du 20° siècle. Dagobert Lubinski, mort à Auschwitz, qui avait créé un parti communiste dissident, KPO, en 1928. Wilhelm Leo, avocat qui plaida contre Goebbels puis dut s'exiler en France. Gerhard le résistant et Werner le sympathisant des régimes autoritaires.

Ensuite pour le récit des derniers jours de la RDA. La fébrilité, l'excitation, l'attente qui ont agité les Berlinois dans les semaines qui ont précédé la chute du mur sont bien rendues. Je retrouve un peu de l'ambiance du film Good-bye Lénine.

Enfin parce que Maxim Leo brosse un portrait nuancé de ce qu'a pu être la vie d'une famille d'intellectuels dans l'ex-RDA et ses liens avec ce pays. Au moment de la chute du mur c'est Anne, la mère de l'auteur, adhérente du parti communiste depuis son adolescence, qui fait le plus facilement son deuil de la RDA tandis que Wolf est déstabilisé par l'arrivée de cette liberté qu'il attendait tant et vit aujourd'hui encore, d'une certaine façon, à l'Est.

Tout cela est écrit de façon très vivante, l'auteur raconte de nombreuses anecdotes de son enfance, la lecture est facile.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Je pensais adorer ce livre et finalement non, pas tant que ça. le sujet me plait, ça c'est certain, mais la manière dont il est traité ne lui rend pas justice je trouve. Maxim Leo nous raconte l'histoire de la RDA depuis la fin de la seconde guerre mondiale jusqu'à la chute du mur de Berlin. Mais c'est très fastidieux... Il s'attarde sur beaucoup de détails, et la lecture devient complexe. Je n'avais pas envie d'y retourner, il fallait que je me force. J'aurais voulu lire l'histoire d'un homme, j'avais l'impression de lire une fiche wikipedia très fournie et détaillée.. Par exemple il parle tellement longuement de ses grands-pères qu'on finit par oublier que finalement ce ne sont que ses grands-pères, et que dans sa vie à lui ils n'ont eu que très peu d'impact..
En résumé, c'est intéressant, oui. Mais ce n'est pas agréable à lire.
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Belle réflexion autobiographique sur l’histoire de deux familles et de deux pays... qui en redeviennent un seul. le titre allemand, tiré d’une chanson de Noël très populaire en RDA, est bien plus beau que le titre français : « Haltet euer Herz bereit » qui pourrait se traduire par « Tenez votre cœur prêt ». Ce texte est une belle analyse des contradictions d’un Etat construit sur un rêve... et qui devra affronter la réalité. D’où « la prison de la loyauté » (page 238).
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Maxim Leo, comme beaucoup de Berlinois de l'Est, vit encore aujourd'hui dans le quartier qui l'a vu grandir, et qu'il a vu évoluer au cours de sa vie mais aussi, surtout, au cours de l'histoire incroyable de sa famille. Ce livre évoque les destins incroyables, parfois profondément opposés, de ses grands-parents et de ses parents, dans une Allemagne et une France bouleversées par les événements successifs du XXe siècle.
L'auteur parvient à ancrer parfaitement la diversité des parcours des membres de sa famille dans les guerres successives et la douloureuse séparation des deux Allemagnes. Cette histoire résonne encore dans la vie berlinoise contemporaine : une lecture indispensable si vous connaissez bien (ou souhaitez connaitre) la ville. le récit de Maxim Leo est captivant, dans un style littéraire très accessible et agréable.
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Gerhard, le grand-père maternel de l'auteur a combattu le nazisme avec des résistants français, malgré ses origines allemandes. Après la guerre, la formation de la RDA est pour Gerhard un moyen de créer une société nouvelle capable d'empêcher une résurgence du fascisme. Ce héros de guerre transmet une partie de ses convictions et espoirs à sa fille Anna, la mère de l'auteur.
Côté paternel, la relation de l'aïeul de l'auteur avec le nazisme a été moins glorieuse… Wolf, le père de Gerhard ne partage en outre pas la naïveté et les espérances de son épouse Anna. A l'époque de la RDA, les relations au sein de la famille de Maxim étaient donc plutôt compliquées, et l'ambiance y était pesante. Il fallait en outre se préserver de possibles décisions arbitraires de gouvernants qui cherchaient avant tout à préserver leurs avantages. La chute du Mur de Berlin puis la réunification de l'Allemagne n'ont d'ailleurs pas tout résolu. Les engagements politiques ou idéologiques des uns ou des autres, ou leur passivité vis-à-vis d'événements auxquels ils ont été confrontés, nous semblent souvent faciles à juger rétrospectivement, après que L Histoire a pu donner tort ou raison aux uns ou aux autres. En réalité les choses sont plus complexes : ainsi, si l'on peut louer le courage de Gerhard pendant la guerre, son aveuglement ultérieur sur la nature du régime qu'il a soutenu en RDA jette le doute sur les motivations de cet homme durant sa vie. Dans son prologue, l'auteur résume ainsi des contradictions auxquelles sont confrontés des allemands de l'Est : « Notre famille était une sorte de RDA en miniature. C'est là que se déroulaient les affrontements qui ne pouvaient pas avoir lieu ailleurs, c'est là que l'idéologie rencontrait la vie. »
De fait, l'hypocrisie ou la gymnastique intellectuelle qu'il fallait déployer pour vivre sous ce régime totalitaire sont impressionnants : les tentatives de contrôle de la pensée par le pouvoir et la surveillance de la population sont omniprésents. Par exemple, la STASI a de nombreux correspondants, la presse ne diffuse que ce qui est approuvé par le Parti Communiste (unique, et au sein duquel les débats internes sont proscrits), le premier critère de notation de certains devoirs scolaires est leur concordance avec des thèses officielles farfelues (le Mur de Berlin construit en 1961 serait un « mur de protection antifasciste », et sept ans plus tard la répression du Printemps de Prague une réaction à l'impérialisme occidental, …).

C'est surtout le cadre historique de ce récit autobiographique qui le rend intéressant. Cette lecture a évoqué chez moi l'ambiance de l'excellent film « La vie des autres » (Florian Henckel von Donnersmarck, 2006), mais aussi celle du plus léger « Good Bye Lenin ! » (Wolfgang Becker, 2002). Outre son intérêt historique, cet ouvrage amène le lecteur à s'interroger sur la manière dont lui-même aurait pu s'accommoder d'événements aussi tragiques provoqués par la succession de deux formes de totalitarismes qui se sont momentanément affrontés...

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L'auteur est un journaliste allemand qui a vécu son enfance en Allemagne de l'est. Il a dix-neuf ans quand tombe le mur.

A travers les journaux laissés par ses deux grands-pères et les récits de ses parents, il retrace la vie de sa famille dans l'entre deux-guerres, durant le troisième reich et dans la R.D.A. naissante jusqu'à sa chute.

Il nous narre les utopies successives qu'ont poursuivi ses parents.

C'est une autre vision de l'histoire qui nous est ainsi présentée.

A lire assurément.
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Maxim Leo, une vingtaine d'années lors de la chute du mur de Berlin, a grandi en RDA. S'il a, a priori, peu de raisons de rêver à l'Ouest, qu'on lui présente à l'école comme le paradis des fascistes et du capitalisme le plus abject, ses parents eux, ne sont pas des purs produits de la République Démocratique Allemande.

En réalité, c'est le lourd héritage d'une famille qui a traversé le début du vingtième siècle que Maxim Leo porte. Son histoire personnelle est également celle de cette famille qui a vécu le nazisme, la guerre, les camps et le communisme. En explorant les parcours individuels de ses parents, grands-parents et parfois arrières grands-parents, Leo se réapproprie sa propre vie et tente de donner sens à son propre parcours.

Or, on peut dire qu'il s'en est passé des choses dans sa famille.

Pour commencer il faut dissocier la branche maternelle de la branche paternelle : elles suivent à elles-seules des itinéraires pratiquement incompatibles. Avec son grand-père maternel Leo explore les thèmes de l'exil, de la résistance en France. le danger mais aussi les coïncidences les plus heureuses jalonnent ce parcours irréel. Gerhard a fui l'Allemagne nazie avant que ses origines juives ne fassent de lui une cible du régime nazi. abandonnant tout il trouve, avec ses parents, refuge en France où il s'engage après l'armistice de 40 dans la résistance. Elle marquera son passage de l'enfance à l'âge adulte.

Avec son grand-père maternel, l'auteur navigue dans les eaux plus sombres du nazisme. Werner est un jeune homme qui vit ses meilleures années sous un régime qui se nourrit de la crise économique qui secoue le pays et s'attire la bienveillance du peuple en créant des emplois, améliorant la vie des allemands... Par ailleurs, la guerre ne touche que tardivement l'Allemagne sur son propre territoire. Ce n'est que durant les dernières années du conflit que Werner affronte réellement sa réalité. Finies les escapades au ski ou au bord de la mer. Finie la vie tranquille et les multiples opportunités que le nazisme offrait à Werner. S'ensuivent alors la mobilisation, la captivité en France durant de longues années, et finalement un retour "chez soi" aussi improbable que subit.

Toujours, cette question du retour, du sentiment d'appartenance à un pays est posée. Comment se sentir chez soi dans un pays qui s'est illustré par sa foi en le national-socialisme (surtout après que l'horreur des méfaits commis par les nazis a explosé au grand jour) ? Comment peut-on parler de retour quand ce qu'on l'on retrouve est un autre pays qui tente de liquider les traces de sa culpabilité ?

Car il serait utopique de croire qu'après la guerre tous les nazis ont disparu. Bien au contraire, l'histoire de la famille de Leo est la petite histoire qui illustre à échelle réduite la grande Histoire. Celle de milliers de partisans, de fonctionnaires de l'énorme machine nazie qui retrouvent une place, sous de nouvelles identités, dans de nouvelles administrations cruellement en recherche de compétences.

La RDA est l'histoire d'un rêve, celui d'un pays duquel les fascistes sont officiellement bannis, en lisière du mur qui sépare bientôt Berlin en deux. Car voila ce que l'idéologie du Parti défend : le mur n'est qu'un rempart contre les fascistes et les capitalistes, tous dangereux, et tous envieux de la paix et de l'égalité qui règnent en RDA. C'est par le recours à des raccourcis qu'on élude les questions des petits curieux que ne se satisfont pas des réponses qu'on leur fait pourtant apprendre à la télévision, à l'école et dans les journaux, tous censurés et alignés sur le discours officiel, autrement dit, la propagande du Parti.

La république a des allures de monde Orwellien où les murs ont des oreilles et des yeux. Où dans les réunions clandestines six personnes sur dix sont des espions de la Stasi. Où vos collègues vous espionnent et rédigent des rapports interminables que vous lirez quelques années plus tard, probablement avec horreur, dans les dossiers de la Stasi rendus publics. Vous ne savez jamais vraiment où se situe la limite et vous frôlez la prison sans même le savoir, par des actes bénins.

Et pourtant, la RDA est aussi ce lieu à l'abri des événements récents, où ceux qui avaient perdu leur patrie (exil, condamnation des années du national-socialisme...) ont retrouvé une société dans laquelle s'investir. une société bercée d'idéaux nobles qui, au tournant de la seconde guerre mondiale, procurent de l'espoir et de l'optimisme nécessaires à la reconstruction, du pays.

C'est au communisme, au parti, à leur patrie, que les parents de Maxim Leo donnent les meilleures années de leur vie. Son père artiste et sa mère journaliste puis historienne sont constamment tiraillés entre ces idéaux pour lesquels ils se donnent corps et âme d'un côté, et leur sens critique de l'autre. Eux qui ont fait de la RDA leur patrie pratiquement par hasard (ils s'y trouvaient au moment où le pays s'est fermé comme une huître), oscillent entre le bonheur que leur procure leur implication dans un modèle qu'ils croient juste, et la terreur que leur inspire un régime aussi peu démocratique et libertaire.

Pour ces personnes qui ont tout donné pour la réussite et la concrétisation des idéaux communistes, la chute du mur, la brutale disparition de la RDA sont l'effondrement de toute une vie. Tout à coup le pays n'existe même plus, soudain englouti par l'Allemagne de l'Ouest dont les habitants ne peuvent pas comprendre ce qu'ont vécu ceux de l'Est.

Entre préjugés, confusion, joie et peur s'improvisera alors la nouvelle Allemagne, celle que les gens de ma génération ont toujours connue.

Ce livre est un brillant témoignage sur l'histoire d'une Allemagne que le vingtième siècle a dotée d'une identité multiple, mouvante et difficile à appréhender, et où tout n'est ni tout blanc ni tout noir, et où les grands-pères sont des tombeaux dont il faut extraire les secrets avant qu'ils ne s'éteignent.
Lien : http://erutarettil.com/?p=1924
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C'est un livre que j'avais envie de lire depuis un moment et que je me suis procuré en version de poche.

Maxim Leo, journaliste, évoque l'histoire de sa famille sur trois générations et celle d'un pays : la RDA.

Le passé de ses grands-pères (l'un résistant en France et l'autre soldat de la Wehrmacht), les histoires respectives de ses parents et la sienne jusqu'à la chute du Mur de Berlin ; tout cela nous est raconté avec un grand sens du détail et nous donne une idée de ce qu' a pu être l'Allemagne de l'Est.

L'histoire de cette famille est-elle représentative du vécu de population est-allemande ? Pas vraiment. L'auteur prend conscience de sa situation privilégiée (ses parents sont des intellectuels, son grand-père un membre de l'élite) lors d'un stage en entreprise et sa découverte du monde ouvrier. Par contre, on découvre une atmosphère oppressante où la liberté de parole et de pensée est sous la tutelle du régime et de la Stasi.

Ce livre mêle la petite et la grande histoire. Les lecteurs découvriront des extraits de dossiers que la Stasi a établi sur la famille de l'auteur.

Un document passionnant et très facile d'accès.
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