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Je suis restée à la surface de ce livre, j'ai mis quatre étoiles en attendant la suite de ce livre l'année prochaine. le style est magnifique et il y a des éons j'avais lu "Le messager de la grande île" qui m'avait bien plu. Mais là!
Les premiers paragraphes lus avant la sortie du livre m'avaient intrigués. le peuple des étoiles, Urskogar, la mère des forêts, Kelt, le diseur de mots, qui dévoile l'avenir au cours de ses discussions, un peuple polythéistes qui prie tous les dieux au cas où. Et puis, cette nouvelle religion monothéiste représentée par une lyre, c'était alléchant seulement voilà à mon sens, il m'a manqué cette touche de folie, de fantaisie, d'inattendu qui m'emporte parfois dans des contrées lointaines. J'ai eu l'impression d'un texte dilué.
Pourtant j'ai beaucoup aimé Hòggni le horsto, Oddi, les sachants et l'axe divin mais tout est traité par petites touches, en surface.
J'attends la suite en espérant y retrouver ce qui m'avait fait aimer ce livre au début.
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Il y a incontestablement un approfondissement de la fantasy en cours chez les éditions Critic : il y avait déjà le duo Philippe WardSylvie Miller, ainsi que Lionel Davoust pour sa saga d'Évanégyre, Estelle Faye, Emmanuel Chastellière et Clément Bouhélier plus récemment, désormais il y a aussi Christian Léourier avec ce diptyque de la Lyre et le Glaive.

À l'aventure, compagnon !
Waard a une veine toute relative : gardien du plus grand pont de la région, il est responsable du péage imposé aux voyageurs au nom du hartl local. Or, contre sa volonté, l'eau finit par emporter l'ouvrage d'art et son sort est désormais entre les mains de son seigneur. Kelt, lui, est plus chanceux, car c'est un diseur de mots ; ses paroles façonnent le réel. Toutefois, ce n'est pas un thaumaturge comme bon nombre de ses collègues, non, il est un diseur de mots plus funeste : il entrevoit les tragédies et les énoncer leur font prendre réalité. C'est ce qui survient à l'infortuné gardien de pont qui lui refuse le passage au prétexte, fallacieux selon lui, qu'il n'a pas de quoi acquitter l'octroi, le péage auprès du seigneur. Cet événement est le déclencheur improbable d'une série d'événements mettant en scène ce diseur de mots et ceux qui croiseront son chemin, à leur risque et péril, car, au fond, comment peut-on se concilier quelqu'un qui annonce la vérité ?

Sur les chemins d'une fantasy nordique
Sans connaître Christian Léourier par sa prestigieuse série de SF, le Cycle de Lanmeur, aborder ce diptyque de fantasy qui débute avec Diseur de mots ne pose aucun problème tant son écriture est riche et fluide. Il lorgne sur une fantasy classique dans son décor médiévalisant, mais innovante dans ses fondements magiques. En effet, le nom des lieux donne forcément une teinte scandinave ou germanique au récit (nordique donc) : les provinces se nomment Lyorgmark, Heldmark ou Solkstrand et les noms des entités comme ceux des personnages laissent peu de doute à la « nordicité » de ces contrées (Hoggni, Skilf, Slegur, etc.). le choix de la couverture est intéressant du coup, car il ne s'appuie par sur ces éléments pour orienter notre découverte du livre. Toutefois, le coeur du roman ne réside pas dans son univers de base, mais bien dans ses personnages. le Diseur de mots, Kelt, que nous suivons, suit sa propre quête : en plus de devoir se sortir de situations cocasses ou dangereuses (devoir faire attention à ce qu'on dit car on annonce forcément la vérité, cela peut être problématique selon que la personne à qui on s'adresse soit puissante ou misérable), il cherche à retrouver celle qui lui a inspiré ce pouvoir en le conduisant dans un monde parallèle. Floqué de Hoggni, fier guerrier qui lui a sauvé la vie, il parcourt donc le monde à la recherche de ces passages privilégiés. C'est donc une sorte de « buddy roman » de fantasy qui nous est proposé pendant une bonne partie de ce livre, comme cela revient de plus en plus (pensons à Des sorciers et des hommes, de Thomas Geha, par exemple). Enfin, ces pérégrinations mettent en lumière un bestiaire et un imaginaire très liés à des endroits restreints, délimités dans l'espace par des barrières sacrées, des temples forestiers, des lieux reculés : nous sommes en plein dans un polythéisme du quotidien, où chaque force spirituelle ou puissance de la nature peut être totemisée afin d'essayer de la juguler ou de se la concilier.

Une fantasy du changement
Dès le prologue, est esquissé le principal thème de ce diptyque : un polythéisme assumé et particulièrement divers selon les espaces, qui voit arriver d'une des contrées une nouvelle religion qui rend compte à un dieu unique. Ce bouleversement, chaque parcelle traversée va commencer à la pressentir ; il est symbolisé par la poussée de l'Axe-divin venu du Solkstrand. À l'image de la quête anti-cultes orchestrée par exemple par Franck Ferric dans le Chant mortel du soleil, la lutte intestine entre des confessions et des clergés concurrents s'organise au point de renverser les rapports de force établis entre les provinces et entre les groupes ethniques. Fragilisant l'équilibre géopolitique local, ce sont des générations qui peuvent passer et trépasser : le pouvoir se transmet théoriquement selon un système féodal, mais cette transmission rencontre bien souvent des contextes très particuliers qui influent sur elle. Ainsi, ce roman est divisé en trois parties symbolisées par trois personnages féminins qui sont autant d'étapes de transition pour l'intrigue et le Diseur de mots. Aesa est celle qui lui a permis d'acquérir son pouvoir, aussi formidable que paradoxal ; Varka est celle qui le révèle dans son rôle d'humain ; enfin, Élyhora lui permet de se libérer de la tutelle qui a pesé sur lui tout le roman. Toutes trois, de façon plus ou moins directe, sont des forces le poussant à accomplir sa volonté. Plus généralement donc, la principale puissance affrontée par les protagonistes est l'inexorable temps qui passe, celui que chacun doit prendre de vitesse pour remplir la mission qu'il s'est imposée, ces forces de la nature qui inévitablement viennent recouvrir un jour ou l'autre le travail d'une vie ou de plusieurs. Cela peut être d'abord un simple torrent qui emporte un pont censé être solide et ruine ainsi une vie bien engagée, puis c'est une tempête qui se déchaîne et détruit tout un commerce ou une armée, enfin la fin du roman nous approche au fur et à mesure de puissances de plus en plus primaires et prégnantes qui nous laissent sur un mystère supplémentaire.

Diseur de mots est donc un très chouette premier tome, dont le lecteur aura à coeur de vite découvrir la suite, Danseuse de cordes, prévue pour s'attarder cette fois sur une nouvelle héroïne.

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Ainsi que je le signalais précédemment, il n'est pas si courant que le personnage principale d'un roman de fantasy soit un barde. Les joueurs de jeu de rôle le savent, ce n'est pas forcément le personnage le plus simple à jouer, au moins tant qu'il n'a pas fait ses preuves et acquis quelques pouvoirs.

Ici, Kelt est déjà un personnage de bon niveau. Mais son don exige qu'il soit particulièrement vigilant, car il ne peut dire que la vérité. Ainsi, non seulement il ne peut pas recourir – ce qui est parfois si pratique – à la simplicité du mensonge pour se tirer d'un mauvais pas, mais, surtout, tout ce qu'il dit devient forcément la vérité. Il doit donc surveiller toutes ses paroles !

Kelt fait rapidement la rencontre de Fille-farouche – Varka -, membre des Helgi, un peuple nomade de forgerons. Elle se défie autant de lui que lui d'elle, même s'ils sont tous les deux conscients que cette défiance est notamment alimentée par une attirance qu'ils ne contrôlent ni l'un ni l'autre.

Kelt se retrouve emporté par les événements. Skilf Oluf'ar, qui, lui aussi, se méfie de lui, le charge de missions lointaines, autant pour l'éloigner que pour mettre à profit ses compétences. Voilà donc Kelt sur les routes, en compagnie d'Hòggni, mercenaire du peuple Horsto, puis, rapidement, de Varka.

Les dieux, la magie, le savoir, l'amour : autant de dangers, autant de raisons de se méfier. Car si Kelt et Varka doivent avoir un enfant, c'est le monde entier qui risque de trembler sur ses bases. Mais le monde est déjà fragilisé par l'apparition d'une nouvelle divinité, un dieu unique qui remet déjà en cause toute l'organisation des peuples…

On retrouve dans ce premier tome tous les mécanismes de la fantasy, maniés avec aisance et élégance par Christian Léourier. Kelt n'a pas demandé à porter un tel poids sur ses épaules ; Varka non plus.

Tout cela fonctionne bien. Les personnages sont riches, ils composent avec leurs failles, leurs blessures, leurs doutes, et cela les rend humains et attachants. On les regarde évoluer sous nos yeux, on s'intéresse à leur sort, et cela fait de cette lecture un très bon moment, que je recommande à tous les amateurs du style !
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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...Commençons donc par ce qui m'intimide le plus, la plume de Christian Léourier… Merci à Thomas Geha d'avoir su me convaincre de découvrir cet auteur ! Quelle poésie… quelle maîtrise… je suis sans voix devant son style. Car la magie qui opère ici, c'est que cette poésie n'en fait pas un livre réservé à une élite de lecteurs pointus en littératures de l'imaginaire. On se laisse sans aucune difficulté emporter dans l'univers créé par l'auteur.
Un univers incroyablement riche d'ailleurs. Une fois bien enregistré que ce monde n'évolue pas dans un système décimal, mais octal, ce qui ajoute au dépaysement, on peut entrer au Dàsborg. Ça peut faire peur dit comme ça, mais les durées sont très facilement identifiables, et n'ont absolument pas ralenti ma lecture. le seul point sur lequel ma mémoire de poisson rouge m'a fait défaut, c'est la rose des vents, qui elle aussi contient huit directions avec huit noms distincts. Elle est heureusement dessinée au début du roman, ce qui m'a permis de m'y reporter quand je ne savais plus dans quelle direction partaient les personnages. Ça n'est pas arrivé très souvent, la météo aidant à se repérer^^
Kelt, que l'on suit dans le premier tome de ce diptyque, a un pouvoir très original : il est diseur de mots. Il ne peut dire que la vérité, et celle-ci se réalisera. Pour son plus grand malheur, il est pris pour un devin, un oiseau de mauvais augure, alors qu'il n'est souvent que très fin observateur, ou victime lui-même de l'imprécision des vérités qu'il énonce. le pont dont il « prédit » l'effondrement au tout début du roman était simplement vieux et mal entretenu, mais, appartenant au hartl (personnage politique le plus puissant du Solkstrand), cette vérité ne peut pas être entendue comme telle. Ça reviendrait à dire que le hartl ne prend pas soin des ouvrages qui peuvent se révéler essentiels en cas d'attaque ennemie…
Kelt ne devra la vie sauve qu'à Hòggni, un mercenaire à qui il promet fortune, et grâce à qui Kelt à la vie sauve. Les voilà tous les deux sur les routes vers le Heldmark, où il se pourrait que les dieux prennent de plus en plus de pouvoir… Sur cette route semée d'embûche, nos deux compères vont apprendre à se connaître (et nous à les découvrir par la même occasion), ils vont faire des rencontres plus ou moins durables, plus ou moins utiles aussi. A ce sujet, utile, pour Kelt, peut tout aussi bien signifier une femme pour la nuit, et j'ai beaucoup apprécié le fait que régulièrement il en prenne pour son grade à ce sujet, notamment de la part de certaines femmes qui ne sont pas prêtes à se laisser soumettre au bon vouloir de ces messieurs. Merci M. Léourier pour ces incursions féminines de caractère, au milieu de ces hommes parfois rustres et un peu bornés !
Diseur de mots est le premier tome de la duologie La lyre et le glaive, et je peux vous dire que j'attends avec grande impatience la suite, qui était en cours d'écriture en juin, quand j'ai rencontré l'auteur lors du festival Étonnants Voyageurs à Saint Malo. J'ai hâte d'en découvrir plus sur cet univers, et surtout de retrouver la plume de l'auteur, qui m'a scotchée d'un bout à l'autre.
J'ai reçu la version papier de ce livre de la part des éditions Critic. Merci Xavier pour la confiance.
Lien : https://leslecturesdesophieb..
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Sur les terres du Solkstrand du hartl Skilf Oluf'ar, la vie ne suit pas un cours paisible, c'est ce que découvre le gardien du pont qui n'a rien pu faire face à la furie des eaux. Immédiatement démit de ses fonctions, suite à l'effondrement du passage enjambant le fleuve, notre bonhomme, pas si bon que cela, goûte aux geôles du maître céans et doit faire face à la peine capitale. le bougre est soupçonné de ne pas avoir rendu grâces au dieu fluvial…. Chance inouïe, il est autorisé à s'expliquer. Il évoque alors, le sortilège d'un sorcier, un diseur de mot : Kelt.

C'est ainsi, que notre nomade découvre l'hospitalité geôlière. Il fait éclater son innocence lors d'une ordalie opposant le champion du hartl Skilf Oluf'ar, à un volontaire issu de la foule. Un homme sanglier : Hòggni, mercenaire de son état.

A la surprise générale, ce dernier remporte le combat (et refuse de mettre à mort son opposant, une décision lourde de conséquence…). le Hartl leur confie alors une mission qui consiste à enquêter sur l'influence grandissante d'une secte/religion au Dieu unique et au nom sans équivoque, l'Unique, en Heldmark ainsi que sur les intentions de son souverain.

Outre, les termes rocailleux, le climat n'épargne pas les habitants, les animosités se règlent à grand renforts de castagnes, de meurtres ou d'emprisonnements. La population ne bénéficie d'aucune mansuétude, l'oligarchie en place n'a de cesse d'accroitre sa fortune et de fait son influence, avec à son sommet un hartl maniaque et mégalo. L'avenir s'assombrit lorsque les troupes du Hedmark envahissent le Solkstrand, et les peuples, en particulier celui des forgerons itinérants payent un lourd tribu.

Le compte-rendu de Kelt et Hoggni se sera vu rapidement confirmé, avec l'annexion du Solkstrand et les vues affichées sur le pays frontaliers… Commence alors une valse autour du pouvoir particulièrement tendue, sournoise et addictive pour le lecteur.

L'ambiance nordique est superbement restituée, et le lecteur se plonge dans les affres de cette contrée en lutte avec un prosélytisme agressif, un esclavagisme avéré d'une partie de ses habitants et la fermeté des nouveaux dirigeants.

Sur le fond, le solkstrand en perte de cohésion et en mal de spiritualité ne possède plus les armes pour lutter contre une nouvelle religion (l'Unique) qui menace d'effacer ses modes de vie et d'embraser l'ensemble de la région.

critique plus complète sur mon blog
Lien : https://albdoblog.com/2020/0..
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Bien connu des lecteurs des regrettées éditions Ad Astra avec son fameux cycle du Lanmeur, le français Christian Léourier navigue sans cesse entre les genres.
C'est ainsi qu'il publie en ce début d'année un texte de science-fiction, Helstrid aux éditions du Bélial', et le premier tome d'un diptyque de fantasy aux éditions Critic : le Lyre et le Glaive. Sous une magnifique couverture signé Jean-Baptiste Hostache et trahissant déjà les orientations asiatiques de son univers, le Diseur de mots nous entraîne dans un monde où les noms sont doubles et où les Dieux s'écroulent.
Bienvenue dans le Solkstrand du hartl Skilf Oluf'ar.

Des dieux fragiles
Tout commence sur un pont meurtri par la glace charriée par le Stor, l'un des grands fleuves bordant le Solkstrand. Alors que Waard, le gardien du pont et fidèle serviteur du Dieu Gangyr s'inquiète du prochain effondrement de l'ouvrage, il est confronté à un mystérieux individu qui affirme lui aussi que le pont va bientôt céder. Lorsque l'inévitable arrive, Waard, connu sous le nom public de Pieux-Servant, se retrouve traîné devant la justice implacable du hartl (comprendre seigneur) du Solkstrand pour expliquer la catastrophe. Il révèle alors que l'homme responsable n'est autre qu'un Diseur de mots coupable d'avoir lancé une malédiction au lieu de s'acquitter du droit de passage. Skilf offre dès lors une récompense pour qui lui ramènera Kelt, cette Bouche D'Or qui pourrait bien lui être fort utile face à la montée des tensions avec son voisin du Heldmark, le hartl Slegur.
Christian Léourier installe lentement un univers régit par le rapport aux Dieux et à la vérité. Divisé en royaumes et en commanderie sous la coupe de hartl, le monde de la Lyre et le Glaive croule littéralement sous les innombrables Dieux honorés par ses habitants. Pour chapeauter ce Panthéon pléthorique se trouve deux êtres exceptionnels appelés l'Axe-Divin et qui sont sensés garantir l'équilibre du monde. Un équilibre qui s'apprête à vaciller.
Pour suivre les événements qui vont renverser la course de l'histoire, l'écrivain français introduit deux fils narratifs : celui de Kelt, le fameux Diseur de mots à qui l'on attribue tout un tas de pouvoirs fabuleux, et celui du hartl Skilf, vieux souverain rapiat préoccupé davantage par l'embellissement de sa cité que par les affrontements armés.
Au milieu, Christian Léourier dresse surtout le portrait d'une société en crise religieuse et identitaire devant l'arrivée d'une nouvelle religion, celle de l'Unique, qui menace d'enflammer la région et de réduire en cendres toutes les croyances traditionnelles. C'est d'ailleurs sur ce plan que ce premier tome s'avère le plus convaincant. Malgré un départ poussif et cliché (le héros et l'héroïne au destin extraordinaire…la prophétie…etc…), l'ouvrage parvient peu à peu à trouver son véritable souffle lorsqu'il s'intéresse à la fragilité des choses qui entourent Kelt, des souverains aux royaumes en passant par les dieux eux-mêmes. Réflexion sur le changement perpétuel et sur la montée de l'intolérance, le roman devient passionnant lorsqu'il joue au jeu des trônes et qu'il s'attaque à la mélancolie d'un Kelt incapable de faire le deuil de son amour passé.

La vérité comme arme
Bien au-delà de la guerre que se livre les deux hartls, c'est le paradoxe entre les pouvoirs de Kelt et son scepticisme qui font le charme de cette épopée. Car malgré sa confrontation à des puissances bien au-delà des hommes, Kelt persiste à ne croire qu'en une chose : le pouvoir des mots. Christian Léourier ne dresse pas ici le portrait d'un sorcier ou d'un guerrier mais bien celui d'un orateur qui peut changer le monde avec des phrases à la vérité acérée, capables de faire plier le monde et le temps à ses paroles. Ou du moins le croit-il dur comme fer. Dans un royaume où l'on porte deux noms, l'un public et l'un privé, la vérité devient une arme tangible et convoitée.
C'est d'ailleurs cette vérité de l'être que recherche l'écrivain français lorsqu'il dépeint ses personnages tragiquement humains avec leur médiocrité et leurs faiblesses mais aussi la grandeur inattendue lors de situations désespérées. S'il faut attendre bien longtemps pour trouver un intérêt véritable à Hoggni et à Varka, les derniers chapitres les font sortir du banal pour révéler leur vrai potentiel. Une façon comme une autre de donner envie au lecteur de continuer le voyage dans le second tome.
Car si La Lyre et le Glaive finit par convaincre l'amateur de fantasy, il ennuie un tantinet dans ses premiers chapitres où il adopte une structure assez lâche et une aventure qui semble un temps ne pas savoir où aller. Mais lorsque Christian Léourier fait sonner le tocsin de la guerre, les pièces se mettent en place et l'on est captivé par les machinations politiques et les moments épiques de son récit. Si l'on déplore un style moins travaillé qu'un Patrick K. Dewdney ou un Jean-Philippe Jaworski, ce premier volume parvient tout de même à emporter l'adhésion grâce à son écriture fluide et entraînante.
Une qualité qui lui permet non seulement de maintenir constamment l'attention du lecteur au plus haut mais également de mieux plonger dans les subtilités de son monde qui se révèle petit à petit. En faisant mystères pendant longtemps des rouages de son univers, Christian Léourier entretient son suspense et offre au final une aventure qui vaut le détour.

Témoin de l'avènement du monothéisme face aux vieilles croyances polythéistes, réflexion sur le changement perpétuel et inéluctable du monde qui nous entoure, La Lyre et le Glaive offre une belle aventure au lecteur de fantasy dans un pays envoûtant où les dieux meurent comme les hommes, qu'ils soient fragiles ou tenaces. Rendez-vous en 2020 pour découvrir la suite et fin des aventures de Varka et Kelt.
Lien : https://justaword.fr/la-lyre..
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Avec cette superbe couverture signée Jean-Baptiste Hostache, je partais très confiante dans ma découverte de l'univers de la lyre et du glaive et de la plume de Christian Léourier, auteur confirmé de SFFF depuis les années 80. Malheureusement, je dois avouer que le plaisir ne fut pas vraiment au rendez-vous...

Diseur de mots est le premier tome d'une nouvelle saga de l'auteur publiée chez Critic et dont le tome 2 : Danseuse de corde, sort ce mois-ci. Il nous conduit dans un univers médiéval d'inspiration nordique où un Dieu Unique affronte des Dieux protéiformes, par le biais de peuples guerriers assez rudes qui côtoient également des êtres assez particuliers qui ont des pouvoirs aussi divers que leurs noms : les Diseurs de mots. Et dans cette histoire, tout commence quand on accuse l'un d'entre eux d'être à l'origine de la destruction d'un pont où il y avait beaucoup de passage.

Je dois avouer que les premiers moments de cette lecture furent plaisants. J'ai aimé découvert un univers un peu rustique où l'auteur s'amusait à inventer toute une société qui se coltinaient des appellations plus exotiques les unes que les autres pour décrire leurs fonctions et fonctionnements. C'était dépaysant et plein de possibilités. J'ai aimé le mystère qui entourait le personnage principal, ses origines, son passé, ses capacités. Mais malheureusement cela s'est très vite arrêté là.

En effet, passé les 50 premières pages, j'ai commencé à me demander où voulait nous amener l'auteur et je le cherche encore, car si c'est juste pour une confrontation entre deux peuples qui n'ont pas les mêmes croyances, c'est un peu léger. Léger, c'est le mot qui caractérise le mieux ce titre. le développement très linéaire et quasi inexistant de l'intrigue et des personnages manque vraiment de profondeur et d'ambition. On reste trop en surface de tout. La plume de l'auteur est aussi fort simple avec des phrases peu complexes et assez courtes, ce qui donne un style certes direct mais manquant de détails pour moi.

J'ai trouvé que l'histoire peinait à avancer. Il ne se passe pas grand-chose et même quand c'est le cas, cela manque de dynamisme pour moi. On enchaine les scènes et événements convenus. Suspicion, arrestation, faux procès, duel judiciaire, mission, espionnage, rencontres, nouvelle mission, guerre éclair, bataille... Je n'ai vibré à aucun moment. Pourtant, je suis amatrice d'intrigue politique, de guerre entre peuples de différentes croyances et de mission d'espionnage permettant des rencontres mais une fois de plus rien n'est creusé, aucune relation n'est établie, c'est vide.

Les personnages sont d'ailleurs à cette image. J'ai trouvé que Bouche-d'or manquait cruellement de charisme pour un héros. Il survole l'histoire passant d'un lieu à l'autre sans impact réel. Fille-Farouche qui va se mettre à le suivre tente d'avoir un peu de caractère mais comme la justification à leur duo est "le destin", autant que ça tombe à plat. Quant à Hòggni, le gros bras de l'histoire, il est trop caricatural et l'auteur n'arrive pas à lui accorder des scènes à la hauteur de son potentiel. Ses duels sont rapides et manquent d'impact. Il navigue trop d'une scène à l'autre. Je me suis ennuyée avec eux. Les antagonistes étaient bien fades et ne resteront pas dans ma mémoire, leur attaque éclair et transparente, car la narration ne s'attarde pas dessus, tuant tout.

La mythologie de l'univers aurait pu être ce qui m'aurait raccrochée à l'histoire, mais ici aussi, j'ai eu l'impression qu'on m'appâtait pour mieux me frustrer en ne me racontant rien. Au final, on ne sait presque rien de leur(s) divinité(s), de ce qui régit leur monde, des possibilités des diseurs de mots et de la vraie politique des différents royaumes en jeu. L'absence de carte au début était malheureusement assez révélateur... Tout est encore une fois très superficiel, ce qui est d'autant plus dommage qu'au vu des quelques éléments entraperçus s'inspirant de la mythologie nordique, on était en droit de saliver.

Je m'attendais donc à être soufflée et emportée par ce nouvel univers d'un auteur établi. Je me retrouve avec un récit que j'ai trouvé fade et dans lequel je ne suis jamais rentrée. Je suis vraiment déçue parce que je voulais aimer ce titre à la si belle couverture et au prologue prometteur.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Ce qui frappe aussitôt quand on commence à lire ce roman, c'est le style très élégant de l'auteur et son soucis d'exactitude, notamment dans le choix du registre de vocabulaire, qui se ressent dans une plume très travaillée et très littéraire. Si cela demande parfois un peu de recherches dans le dictionnaire pour bien saisir ce qui est décrit, le texte reste malgré tout accessible. le style de l'auteur est une force qui donne à son univers de fantasy un côté très immersif. On plonge d'ailleurs assez aisément dans ce monde imaginaire qui nous paraît [...]

Pour lire la suite de cette critique, rendez-vous sur yuyine.be!
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Difficile de chroniquer un tel livre. Sa lecture fût pour moi comme des montagnes russes. Tantôt enthousiaste et tantôt encéphalogramme plat.

Un des points positifs c'est indéniablement le style de l'auteur. Je l'avais découvert pour ma part dans sa nouvelle Helstrid et c'est une confirmation, le monsieur sait parler à mon oreille. C'est chantant, rythmé, j'aime vraiment la langue qu'il utilise. Quand il invente des mots (assez souvent finalement et je peux comprendre que ça puisse parfois gêner un peu) j'aime leurs sonorités, même si je ne vois absolument pas de quoi il parle.

L'histoire quand à elle est plutôt classique en fantasy dans son ensemble. Lutte de pouvoir entre états rivaux, vengeance à tout les étages, lutte d'influence, trahison, batailles d'envergures, toute la panoplie y est. Ce n'est pas un défaut pour moi, j'aurais juste aimé plus de moments vraiment épiques, impliquant émotionnellement et pas une suite de scènes qui m'ont laissé sans vraiment de réaction. Le pire c'est que l'auteur sait le faire, certaines scènes sont excellentes niveau epicness, surtout dans la deuxième partie du livre beaucoup plus inspirée à mon sens. Toutes les parties intégrant l'Axe-divin ont une touche mystique que j'ai adoré, la cité de Dàsborg m'a fait voyager bien plus que tout le reste du livre. Le traitement des dieux et en particulier du nouvel arrivant, le dieu unique, est bien mené, encore un aspect qui m'a bien plu. Le dernier chapitre ouvre la voix vers la deuxième partie de manière intéressante, je dois reconnaitre que je ne m'y attendais pas.

Les personnages sont relativement bien campés et pour certains charismatiques (Hoggni et Köttur par exemple) mais j'ai eu un peu de mal à m'attacher réellement à eux. On ne peut pas dire que ce soit le point fort du livre, leurs personnalités ne sont assez fortes à mon goût.

Malgré certaines faiblesses, j'ai envie de connaitre la suite, sans hésitation, c'est que l'auteur a su y faire. A suivre donc pour ma part.
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Je ressors très mitigé de cette lecture. Sans avoir l'envie d'abandonner mais avec l'impression de ne pas savoir où cela allait me mener.

L'histoire démarrait pourtant bien, ce diseur de mots dont on ne sait pas vraiment s'il peut influer ou non le cours des choses, lancé dans une quête quelque peu perdue d'avance. Un périple qui se retrouve plonger dans un tourbillon politique qui semble entraîner tout sur son passage. Il a surtout entraîné mon ennui.

Je ne me suis absolument pas attaché aux personnages, le sort de ceux-ci m'importait peu, rien ne me faisait dire qu'ils avaient quelque chose en particulier.
L'histoire en elle-même suit un cheminement que l'on suppose très (trop ?) rapidement. Il n'y a pas réellement de surprise. Il n'y a que les dix dernières pages qui ont éveillé mon intérêt. Parce que, même si on s'y attend, cela laisse présager une potentielle suite bien plus intéressante.

Je ne sais pas vraiment si je poursuivrais ma lecture avec le tome 2. J'ai bien apprécié la façon d'écrire de l'auteur mais est-ce que cela en vaut la peine ? Pas sûr.

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