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Critique de Kickou


Ce livre aurait pu figurer dans la collection Terre Humaine tellement ce récit est avant tout un témoignage ethnographique et en même temps un récit autobiographique.
En 1935, pour ses activités au sein du mouvement Justice & Liberté, Carlo Levi, bourgeois turinois, médecin et peintre se voit « confiné » dans un village de Lucanie (aujourd'hui Basilicate) par les autorités fascistes au pouvoir.
Ce bouquin raconte les deux années qu'il passa là-bas.
Très loin des « aventures » de Don Camillo, l'auteur nous montre l'incurable misère des paysans de ce Mezzogiorno oublié de Rome.
Il décrit les saisons (supportable qu'une dizaine de jours au printemps), les coutumes (sorcellerie notamment) et la Culture (les hommes s'exilant pour gagner leur vie ...), les légendes (dragons, etc.) et l'anticléricalisme des habitants de cette région aride et sujette aux épidémies de malaria.
Il dépeint le mépris réciproque des paysans et des « seigneurs » (petits potentats, fonctionnaires, religieux ...), à peine moins pauvres que les premiers. La résignation des uns, l'impunité des autres. L'auteur se fera néanmoins quelques amis dans les deux camps, l'hospitalité étant la règle de tous temps.
De l'antifascisme de l'auteur il n'est que très peu question ; cette région est indigente et déshéritée depuis des siècles.
L'écriture est claire. Les portraits de tous les personnages sont précis, vivants ; on sent l'artiste-peintre derrière l'écrivain. Les paysages sont décrits de façon expressive, ils sont solaires et minéraux. le ton est fataliste, il n'y a rien à attendre de cette terre, de cette époque non plus.
Un beau témoignage, d'une période pour l'heure révolue, car aujourd'hui le tourisme « nettoie » la pauvreté ... et c'est tant mieux. Allez, salut.
P.S. : J'ai acheté ce livre (2€ à la Bouquinerie du Sart, Villeneuve-d'Ascq) pour lire « local » lors de vacances dans les Pouilles et la Basilicate.
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