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Critique de Allantvers


Assigné à résidence pour trois ans par le régime fasciste dans un village désolé du sud de l'Italie, Carlo Levi témoigne de cette expérience d'incarcération hors des murs, de sa difficile adaptation à cet univers rural âpre et immobile, tout en décrivant et analysant avec l'oeil d'un ethnologue et le coeur d'un citoyen le microcosme perdu et miséreux que formait la communauté de Gagliano dans les années trente.
On se coule comme dans des eaux lourdes avec intérêt et fascination dans ce récit statique où la nature est avare, presque hostile, le temps hors du temps et les hommes immuablement inscrits dans un déterminisme résigné.
A Gagliano l'Etat est loin, les paysans ne l'acceptent pas mais n'ont d'autres choix que de se soumettre à l'autorité des médiocres petits bourgeois qui le représentent pour leur propre profit.
Le travail est dur, le pain est rare, l'église vide, l'espoir absent notamment pour les "Américains" rentrés au village après la grande dépression, leurs rêves de richesse envolés.
Les hommes sont mutiques et les femmes fortes comme des arbres. Au milieu d'eux, Levi compose comme il peut entre paysans qui l'adulent pour ses qualités de médecin, représentants de l'autorité qui le surveillent sans relâche et avec défiance, et femmes qui cachent de vives ardeurs sous le poids des traditions. Pour s'échapper et s'occuper, il peint : le village, la nature, mais pas les hommes que leurs croyances ancestrales poussent à craindre de se faire voler leur image.
J'ai beaucoup aimé ce récit hors du temps, qui par certains accents m'a rappelé la saga rurale Les paysans de Ladislas Reymont.
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