Tombé par hasard sur une critique qui qualifiait ce livre de précurseur du roman d'horreur, j'ai été assez intrigué pour le lire et j'ai bien fait. Pour l'apprécier il faut cependant ne pas être allergique au style de l'époque où le développement est lent, la présentation des personnages plutôt détaillée, les scènes délicates décrites avec extrême pudeur. Cela n'a pas toutefois pas empêché ce livre d'être mis à l'index. On comprend facilement pourquoi avec la charge implicite qu'il contient contre les religieux, les épisodes de satanisme, de viol et de meurtres. Reste qu'il serait réducteur de ne retenir que ces aspects car les luttes internes qui hantent Ambrosio tout au long de sa lente déchéance, la détermination dont fait preuve Lorenzo pour retrouver Agnès, le sadisme de la mère supérieure sont autant d'aspects finement traités qui suscitent réflexion. Bizarrement le style m'a fait penser à Dumas ou
Cervantes lorsque parfois la tournure des phrases transcende le propos. Tout contribue à créer une ambiance très particulière générant parfois une tension palpable et même un léger inconfort devant certaines exactions. Preuve que ce livre est efficace et mérite amplement selon moi le détour.
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