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3,95

sur 614 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je sens que je ne vais pas être très originale avec mon billet, mais j'ai quand même envie de donner mon avis sur ce court roman.

Quand on entre dans le livre on se demande ou l'on est. L'écriture est pleine de faute de syntaxe, de conjugaison. Et puis l'histoire prend le dessus, il faut quand même un certain temps je l'avoue. Passé la première saison (les chapitres suivent les saisons), je me suis retrouvée happée par ce roman. impossible de le lâcher et je l'ai lu d'une traite. Pas difficile d'enfiler 150 pages, mais au final ce sont des pages prenantes qui nous emporte dans un univers auquel on ne s'y attend pas.
J'ai donc franchement adoré ce roman et j'avoue ne pas en être sortie indemne. Certains passages sont réellement bouleversants.
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Nous sommes en 1831 et Mary a quinze ans. Dans son pauvre français de paysanne, des crampes dans les doigts tant elle se hâte d'écrire avant une terrible échéance qui ne se dévoilera qu'à la fin, elle raconte son histoire, plus précisément le drame qui a fait chavirer sa vie au cours de la dernière année écoulée.


Mary est la dernière des quatre filles d'une famille de paysans pauvres du Dorset, dans le sud de l'Angleterre. Mis à part le grand-père infirme qui, cloué sur sa chaise, n'est plus qu'une bouche inutile, tous triment, du lever au coucher du soleil, aux durs travaux de la ferme, leur vie de bêtes de somme ne laissant guère de place aux sentiments. Entre la brutalité du père et la sécheresse mutique de la mère, les filles besognent doublement pour faire oublier la catastrophe d'être, toutes quatre, nées faibles femmes. Avec sa langue bien pendue, son adoration pour l'aïeul improductif et, surtout, sa patte un peu folle, Mary est celle dont le père choisit de se passer aux champs, pour l'envoyer gagner quelques sous au service du pasteur et de son épouse malade.


Dans cette demeure cossue sise au coeur du village, à seulement quelques encablures de chez elle, l'adolescente découvre tout ce qui la sépare d'un monde bourgeois dont elle n'avait jusqu'ici aucune idée. A sa stupéfaction et à son dépaysement se mêlent bientôt des sentiments partagés : certes mieux vêtue et nourrie, à l'abri des coups et bientôt initiée à la lecture et à l'écriture, elle expérimente aussi l'avilissement et l'humiliation, seule et sans recours face à la toute puissante respectabilité des notables. Pot de terre parmi les pots de fer, elle apprendra toute la fatalité de sa condition...


Menée au gré d'une grammaire hésitante ignorant notamment les majuscules, dans une langue emplie d'expressions imagées exprimant à merveille une spontanéité franche et naïve, une intelligence maline et une lucidité pleine de bon sens, la narration fait surgir de son époque une jeune paysanne aussi vraie que nature, entourée de personnages si crédibles les uns que les autres qu'ils en crèvent tous les pages. C'est durablement impressionné que l'on referme ce roman tellement implacable et magistral, en pourtant si peu de pages. Très grand coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Découverte de cette autrice anglaise, avec cette histoire poignante, qui trouve sa force dans la naïveté voulue de l'écriture.

Ce cahier qu'elle emplit de son écriture maladroite, en 1831, son "livre", Mary s'y applique de toutes ses forces et avec les limites que son absence d'éducation lui impose. La jeune fille quitte la ferme familiale cette année-là pour rejoindre une maison cossue, employée pour s'occuper de l'épouse du propriétaire, le pasteur du village. La jeune femme, qui souffre de ce que l'on appellera bien plus tard une dépression post-traumatique, va très mal.
Si le confort est là, Mary se languit, non de son père violent, mais de son grand-père, qui est un confident adoré.
Le décès de l'épouse malade bouleverse la vie de Mary.

C'est une très touchante et émouvante histoire, avec un personnage d'une force et d'une sensibilité remarquables, et l'on perçoit à petites touches l'irruption du malheur, on le pressent, sans toutefois le deviner. Les confidences sont amères et derrière les mots simples, transparait une profonde aversion pour l'injustice, qui épargne les coupables et enferme les victimes.

Une très belle découverte plébiscitée en 2012 par le prix Femina et le prix Interallié.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Jeune anglaise corvéable mais pas sotte
*
Un très court format pour ce récit que j'appellerais "coup de poing".
Pour une fois, le résumé de la 4ème de couverture ne dévoile pas tout. C'est pourquoi j'ai été estomaquée et surprise par la fin de cette histoire.
Imaginez la campagne anglaise du milieu du 19ème siècle. Pas les beaux manoirs avec tout le tralala aristocratique et glamour des hobereaux. Mais bien la crasse et le dépouillement miséreux des paysans de la lande. Sans instruction aucune, une famille du Dorset vit chichement. La plus jeune des filles sort du lot en tant que narratrice privilégiée. C'est Mary appelée "la patte folle" (boitement de naissance), 15 ans et pratiquement esclave de son père. Sous ses coups, elle se laisse porter dans sa triste vie, seulement éclairée par la présence de son grand-père invalide.
Un jour, son père l'envoie travailler dans le foyer du pasteur. La femme de celui-ci, maladive, a besoin de soins de nursing. Et voilà Mary devenue dame de compagnie.
*
Sans trop en dire, la vie deviendra tumultueuse et quelque peu brutale pour cette jeune fille rustre mais vive.
*
Sous forme de confessions écrites de manière intime , ce récit m'a fendu le coeur. J'ai eu du mal à appréhender le début car le texte, rempli de fautes de syntaxe m'a paru simpliste dans son écriture. Mais je me suis prise au "jeu" et j'ai été happée littéralement par cette plume singulière.
Il y a beaucoup de poésie, la nature est partout - même la trame se divise en quatre saisons. Bien que fictionnelle, la condition déplorable féminine paysanne de cette époque est bien réelle. Servitude et obéissance.
*
La force de ce récit tient beaucoup à la fin tragique. Comme un coup de tonnerre. J'en suis sortie estomaquée. Alors, oui, c'est percutant et aussi si émouvant. Vous avez un peu de temps devant vous, je vous conseille ce petit bijou assez méconnu.
*
Lu dans le cadre du challenge Pioche dans ma PAL de juillet.
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Ce roman très court est de toute beauté.
Le style très particulier est en totale adéquation avec l'histoire, puisqu'il s'agit du récit d'une jeune fille d'à peine quinze ans, Mary, fille de paysans dans le sud de l'Angleterre en 1830.
C'est elle qui nous raconte sa vie, faite de besognes continuelles mais aussi d'échanges avec ses parents, ses soeurs, son grand-père...car Mary est un sacré numéro qui, bien que privée d'instruction, a un sens très aigu de la répartie, ce qui lui attire bien des problèmes...
Son regard à la fois lucide, désabusé et drôle sur le monde nous la rend très attachante et c'est avec un serrement de coeur qu'on la quitte au bout de 170 pages à peine.
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C'est Mary, celle qui vient tout juste d'apprendre à écrire, celle qui ne sait pas encore tracer les majuscules, qui nous transcrit son témoignage.
Une toute jeune paysanne pas instruite mais pleine de bon sens et de franchise. Elle accepte ses conditions de vie pas facile mais sûrement courante dans la campagne anglaise au XIXème siècle.
Mary ne se plaint ni de sa claudication, ni de la rudesse du père, ni du dur labeur dans la modeste ferme familiale, du moment qu'elle peut profiter de quelques petits bonheurs. Admirer la campagne, apprécier un coucher de soleil, voir les vaches dans leurs prés, prendre soin du grand-père, c'est peu de chose.
Quand son père l'envoie travailler comme domestique pour l'épouse du révérend, elle a du mal à se faire à cette nouvelle vie. Même si ses soeurs la jalousent un peu pour ça, sa tenue et ses souliers neufs ne la consolent pas. Par contre, l'apprentissage de la lecture et de l'écriture avec le révérend lui procure de la fierté. Une compensation qui aura un prix et la résignation... ses limites.

J'ai aimé le style qui nous rend le récit plus réel. Les petites paysannes devenues domestiques de cette époque n'ont pas eu les moyens de nous dire leur vie soumise et humiliante. Mary porte toutes leurs histoires et écrit comme elles auraient pu écrire.
Avec une héroïne attachante au terrible destin, voici une lecture forte, particulièrement émouvante que je ne peux que vous recommander.
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[Il arrive parfois des livres de ma bibliothèque me fassent de l'oeil... clink clink prends-moi, prends-moi, je suis petit, je suis bien, ça fait longtemps que j'attends ! (il exagère !!) Ca a été le cas avec La couleur du lait. Je l'ai pris et lu presque d'une traite.]
C'est la petite Mary, une jeune fille de quinze ans, handicapée par sa jambe, qui raconte son histoire. En 1831, dans la campagne du Dorset, Angleterre, elle fait les travaux de la ferme familiale et gare à elle, si elle essaye de se poser deux minutes, deux taloches de son père pour la remettre dans le droit chemin. Son quotidien n'est guère à envier mais elle préfère encore rester près des siens qu'être envoyée chez le révérend Graham pour aider sa femme malade.
J'ai du mal avec l'écriture mais je m'y suis habituée, on rentre dans la tête du personnage. La misère de la famille de Mary est opposée à la vie du révérend, sans problème d'argent. Mary a un sacré caractère : elle est franche, elle ne se prive pas de dire ce qu'elle pense. Quatre parties, quatre saisons pour un final stupéfiant. Un petit roman bouleversant sur la pauvreté dans la campagne anglaise du XIXIe siècle.
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Mary nous livre le récit de son adolescence en 1831.Elle vient d'une ferme où la vie est très rude. Elle y vit avec ses 3 soeurs, sa mère, son père ( brutal) et son grand-père handicapé, qui aime plaisanter avec elle.
Elle est engagée chez le pasteur pour prendre soin de sa femme souffrante.
Elle y apprendra à lire et tout semblera se passer au mieux.
Hélas, elle y vivra un évènemenent insupportable et comme elle est loin d'être soumise, elle se révoltera.
C'est un roman très original.
Au début, l'absence de majuscules est surprenante.
Le langage populaire traduit de l'anglais n'a pas dû être chose aisée mais cela ne choque plus après deux ou trois pages.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture et retiens le nom de l'auteure qui était pour la première fois traduite en français.
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Angleterre, 1831. A 15 ans, Mary est la plus jeune de quatre filles qui passent leurs journées à travailler aux champs sous la supervision d'un père brutal, dans leur petite ferme du Dorset. Lorsque le pasteur a besoin d'aide pour s'occuper de sa femme malade, le père de Mary lui loue les services de sa cadette. Bien que la femme du pasteur se prenne tout de suite d'affection pour cette petite paysanne et son franc-parler, Mary vit mal le fait d'être coupée de sa vie à la ferme pour se retrouver, du jour au lendemain, dans un monde dont elle ne connaît pas les codes. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la jeune fille n'est pas au bout de ses peines…
L'originalité de ce texte vient du fait que c'est Mary elle-même qui nous raconte sa propre histoire, avec les mots et les tournures de phrases d'une jeune paysanne du XIXe siècle. On s'attache rapidement à cette jeune fille pleine de vie et d'un naturel à toute épreuve, ce qui rend son destin d'autant plus tragique aux yeux du lecteur. le style est celui d'une écolière : haché, « maladroit », sans majuscules, mais le contenu est poignant, d'une grande sobriété, très émouvant, car le destin de Mary est une tragédie.
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1831, Mary, à la chevelure couleur du lait, rédige d'une écriture un peu laborieuse son histoire et y évoque d'abord sa famille ; âgée de quatorze ans en 1830, Mary est la petite dernière des quatre filles élevées dans une famille de paysans pauvres du Dorset. Ses journées se partagent entre travaux dans les champs et traite des vaches ; le père, un peu brusque qui aurait préféré un fils à la place de cette fille qui boîte, accepte qu'elle soit placée chez le révérend Graham et sa femme souffrante, Edna. Mary avec son naturel et son franc-parler illumine les derniers jours de cette femme douce qui l'encourage dans son envie d'apprendre à lire et à écrire. A la mort d'Edna, le révérend reprend le flambeau et Mary accepte cet enseignement qui s'accompagne d'un marchandage larvé et malsain.

Avec un style simple, usant d'une grammaire un peu sommaire et rédigé à la première personne pour mieux plonger dans l'intimité de Mary, Nell Leyshon parvient à recréer l'atmosphère de cette première moitié du XIXème siècle : rares sont ceux qui savent lire et écrire et Mary s'applique à son récit, on la sent concentrée dans l'écriture et cette narration minimaliste et dépourvue de lyrisme nous plonge dans la vie des gens simples qui se voient confrontés à une classe sociale différente. Les armes étant inégales Mary va utiliser les siennes - son intelligence, son bon sens et son franc-parler - pour arriver à ses fins, apprendre à lire et à écrire. C'est un marché dans lequel elle accepte son émancipation intellectuelle qui, une fois acquise, va lui donner la force de se libérer et de s'accomplir. Roman d'apprentissage au sens strict c'est aussi le roman d'une jeune fille forte, tenace, une héroïne qui arrive à changer son destin en acceptant sciemment d'en payer le prix fort.
La couleur du lait est un roman fort servi par une héroïne intelligente et volontaire.
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