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EAN : 9782752909824
176 pages
Libretto (28/08/2014)
3.94/5   613 notes
Résumé :
En cette année 1831, Mary, une fille de 15 ans entame le tragique récit de sa courte existence : un père brutal, une mère insensible et sévère, en bref, une vie de misère dans la campagne anglaise du Dorset.

Simple et franche, lucide et impitoyable, elle raconte comment, un été, sa vie a basculé lorsqu'on l'a envoyée travailler chez le pasteur Graham, afin de servir et tenir compagnie à son épouse, femme fragile et pleine de douceur.

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Critiques, Analyses et Avis (212) Voir plus Ajouter une critique
3,94

sur 613 notes
Comme un corbeau blanc,
L'amour est rare...
Comme un corbeau blanc
L'amour m'est chère....
Chanson (1973) jaunie à l'idée qu'on l'oublie...

au commencement, après le serpent
c'est le corbeau que l'on espère revenant...
une destinée pourtant couchée noir sur blanc
puisse- t'elle un soir, papier buvard
être allongée sous un révérend...bavard.

moralité : pauvre destinée minuscule à ceux qui persistent à vivre sans Majuscule...

est-ce que tu sais la différence entre un corbeau, une corneille et un choucas ?
oui. ils ont pas les mêmes noms.
P115

qu'est-ce que tu peux être rosse quand tu t'y mets. P79

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Je dois bien avouer que l'écriture, au début, m'a un peu refroidie : pas de majuscules, des répétitions, une syntaxe incorrecte... j'avais l'impression d'être encore en train de corriger des copies. Mais je m'y suis faite au final car l'histoire l'a emporté sur l'écriture.

La petite Mary (Cabrel, sort de ce corps !) est la narratrice de ce court roman. Elle n'a pas été à l'école, a vécu dans la misère... et bien plus que cela d'ailleurs. Car on peut être sans le sou et avoir tout l'amour de sa famille. Mais la pauvre enfant devait subir des parents comme on n'en souhaite même pas à son pire ennemi : un père complètement c**, brutal à souhait (il m'est avis qu'il devait bien lever le coude celui-ci) et une mère vide de sentiments qu'on a envie de secouer comme un prunier en lui rappelant qu'elle l'a enfantée sa gamine ! Heureusement qu'il y a le grand-père à qui elle peut parler et qui, lui aussi, est obligé de se taire et de subir. On est loin de la famille de paysans (ne voyez rien de péjoratif dans ce terme) se réunissant à table au coin du feu et partageant la soupe. le pauvre homme, paralysé des jambes depuis un accident doit être certainement considéré comme un parasite, un bon à rien qui ne rapporte pas d'argent, puisqu'on l'a placé dans la remise, au milieu des pommes. J'ai prononcé le mot : "argent". Alors cela ne vous étonnera pas si je vous dis que le paternel va tout faire pour en gagner, quitte à placer sa gamine de 15 ans chez le révérend pour une durée indéterminée... tant qu'il paie. Il s'en fiche de toute façon, Mary ayant une "patte folle", elle ne lui sert à rien dans les travaux de la ferme. Et puis il lui reste les trois autres, Béatrice, Violette et Hope... sans compter sa femme bien sûr. Argent / amour, un duel dans lequel le premier gagne toujours dans cette famille ! Mais Mary n'est pas comme les autres. Rien ne sera plus fort que son amour-propre, ce qui pourrait la perdre. Je m'arrête là pour ne pas dévoiler l'histoire. Sachez que vous serez surpris.

Roman d'une noirceur absolue au titre si doux, La couleur du lait est également un livre dénonçant une société corrompue.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Je sens que je ne vais pas être très originale avec mon billet, mais j'ai quand même envie de donner mon avis sur ce court roman.

Quand on entre dans le livre on se demande ou l'on est. L'écriture est pleine de faute de syntaxe, de conjugaison. Et puis l'histoire prend le dessus, il faut quand même un certain temps je l'avoue. Passé la première saison (les chapitres suivent les saisons), je me suis retrouvée happée par ce roman. impossible de le lâcher et je l'ai lu d'une traite. Pas difficile d'enfiler 150 pages, mais au final ce sont des pages prenantes qui nous emporte dans un univers auquel on ne s'y attend pas.
J'ai donc franchement adoré ce roman et j'avoue ne pas en être sortie indemne. Certains passages sont réellement bouleversants.
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Nous sommes en 1831 et Mary a quinze ans. Dans son pauvre français de paysanne, des crampes dans les doigts tant elle se hâte d'écrire avant une terrible échéance qui ne se dévoilera qu'à la fin, elle raconte son histoire, plus précisément le drame qui a fait chavirer sa vie au cours de la dernière année écoulée.


Mary est la dernière des quatre filles d'une famille de paysans pauvres du Dorset, dans le sud de l'Angleterre. Mis à part le grand-père infirme qui, cloué sur sa chaise, n'est plus qu'une bouche inutile, tous triment, du lever au coucher du soleil, aux durs travaux de la ferme, leur vie de bêtes de somme ne laissant guère de place aux sentiments. Entre la brutalité du père et la sécheresse mutique de la mère, les filles besognent doublement pour faire oublier la catastrophe d'être, toutes quatre, nées faibles femmes. Avec sa langue bien pendue, son adoration pour l'aïeul improductif et, surtout, sa patte un peu folle, Mary est celle dont le père choisit de se passer aux champs, pour l'envoyer gagner quelques sous au service du pasteur et de son épouse malade.


Dans cette demeure cossue sise au coeur du village, à seulement quelques encablures de chez elle, l'adolescente découvre tout ce qui la sépare d'un monde bourgeois dont elle n'avait jusqu'ici aucune idée. A sa stupéfaction et à son dépaysement se mêlent bientôt des sentiments partagés : certes mieux vêtue et nourrie, à l'abri des coups et bientôt initiée à la lecture et à l'écriture, elle expérimente aussi l'avilissement et l'humiliation, seule et sans recours face à la toute puissante respectabilité des notables. Pot de terre parmi les pots de fer, elle apprendra toute la fatalité de sa condition...


Menée au gré d'une grammaire hésitante ignorant notamment les majuscules, dans une langue emplie d'expressions imagées exprimant à merveille une spontanéité franche et naïve, une intelligence maline et une lucidité pleine de bon sens, la narration fait surgir de son époque une jeune paysanne aussi vraie que nature, entourée de personnages si crédibles les uns que les autres qu'ils en crèvent tous les pages. C'est durablement impressionné que l'on referme ce roman tellement implacable et magistral, en pourtant si peu de pages. Très grand coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Mary, une jeune anglaise, vit à la ferme sous l'autorité d'une mère indifférente et d'un père qui l'a maltraite, encore plus qu'il ne le fait avec ses trois soeurs et son grand-père infirme.

Pour Mary, jeune fille franche et sans détour que l'on dit simplette, probablement à cause de sa boiterie, une vie difficile donc, mais qu'elle apprécie malgré tout. Car elle est proche de la nature et des animaux qu'elle soigne. Elle aime partager des rêves avec ses soeurs et des discussions avec son grand-père - un fainéant aux yeux du père - relégué comme un animal dans la réserve aux pommes.

Bien ou mal, pourtant un jour elle doit quitter cette vie, son père l'a louée pour une période indéterminée au presbytère. Un lieu où Mary va découvrir avec le couple de pasteurs, la bienveillance, le plaisir de lire et d'écrire, mais aussi malheureusement y faire l'apprentissage de l'humiliation et de l'avilissement.

Une histoire racontée avec ses mots par une Cendrillon anglaise du XIXe siècle, qui n'avait rien pour me plaire. Seulement le talent de Nell Leyshon a balayé mes a priori. J'ai été amusée par le culot et la ruse de cette jeune paysanne, remuée par sa confession, émue par son sort.

« mes cheveux ont la couleur du lait
je m'appelle Mary
m.a.r.y. 
j'ai décidé de commencer au commencement et de finir à la fin. »
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critiques presse (1)
Liberation
22 septembre 2014
La Couleur du lait se déroule en quatre temps, celui du rythme de la nature. Et c’est très modestement un grand moment de poésie.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (88) Voir plus Ajouter une citation
je les ai lus.
mes deux premiers mots.
j’ai passé mon doigt sur la couverture du petit livre noir. je sentais les lettres gravées dans le cuir et je les lisais tout haut. la. bible, j’ai dit. la bible.
il a frappé dans ses mains. félicitations. tu vas progresser vite. il a montré le livre que je tenais. c’est pour toi. et chaque fois que tu souhaiteras te souvenir de ce que tu as appris tu n’auras qu’à le regarder.
il est à moi ?
mais oui. tu peux le garder.
j’ai serré le livre de cuir. je l’ai serré contre moi.
ne le perds pas.
ça risque pas et si vous croyez une chose pareille, vous êtes un foutu imbécile.
mary !
pardon. pardon révérend. je voulais pas dire ça. c’est sorti parce que je suis trop enthousiasmée.
enthousiaste.
enthousiaste. oui. je me suis levée. merci. merci. je me suis dirigée vers la porte.
mary. le plateau.
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oui. c.o.m.m.e.n.c.e.m.e.n.t. on dit commencement. au commencement.
dans mon lit j'ai rouvert le livre à la lumière de la bougie et j'ai lu en passant mon doigt lentement sous chaque lettre. au commencement.
j'ai dessiné les lettres sur mon lit. je les ai toutes faites pour les graver dans ma tête parce que je ne voulais pas oublier.
j'ai soufflé la flamme. Edna dormait mais pas moi. je traçais les lettres sans m'arrêter sur le drap.
au commencement.
P137
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alors nous nous sommes mis à table. mais avant que j’avale une bouchée il a fait un signe pour m’arrêter.

nous allons réciter le bénédicité.

il a fermé les yeux et joint les mains et dit que nous devions remercier le seigneur pour la nourriture qu’il nous donnait.

je l’ai écouté et j’ai pensé à la journée que j’avais passée et aux poireaux que j’avais ramassés sous la pluie.

pourquoi est-ce qu’il faut remercier dieu quand c’est moi qui ai cherché les légumes et qui les ai préparés ?

mary. il a tendu le bras pour me faire taire.

et c’est moi qui nettoierai après manger.

il a ri. tu n’es qu’une mécréante.
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il a posé son couteau et sa fourchette sur son assiette.
vous avez mangé autant que notre cochon le matin.
il a souri. mary, permets moi de te donner un conseil. ne compare pas ton employeur à un cochon.
oh. je voulais pas être malpolie. nous aimons beaucoup notre cochon.
ce n'est pas une raison. ton employeur est sensé se situer au-dessus du cochon dans la hiérarchie des êtres vivants.
il s'est essuyé la bouche avec une serviette.
les humains et les animaux sont très differents.
pas tant que ça. y'a des choses qu'ils font pareil.
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j’ai tiré mon livre de sous les draps. ...
je l’ai ouvert et j’ai étudié la première page. je me suis approchée de la flamme pour mieux voir. c’était une bouillie de traits noirs et de points mais j’ai pris mon temps jusqu’à tant que j’en trouve un. la.
j’ai continué jusqu’à tant que j’en reconnaisse trois. la la la
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Video de Nell Leyshon (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nell Leyshon

La chronique littéraire de Julien, Dialogues littéraires, décembre 2014
http://www.librairiedialogues.fr/ Julien de la librairie Dialogues, nous propose ses coups de cœur : Portrait d'après blessure de Hélène Gestern (Arléa), La couleur du lait de Nell Leyshon...
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