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Citations sur paroles de poilus (12)

René Jacob - 1915 -
Comment décrire ? Quels mots prendre ? Tout à l'heure, nous avons traversé Meaux, encore figé dans l'immobilité et le silence, Meaux avec ses bateaux-lavoirs coulés dans la Marne et son pont détruit. Puis nous avons pris la route de Soissons et gravi la côte qui nous élevait sur le plateau du nord ... Et alors subitement comme si un rideau de théâtre s'était levé devant nous le champ de bataille nous est apparu dans toute son horreur.
Des cadavres allemands, ici, sur le bord de la route, là, dans les ravins et les champs, de cadavre noirâtres, verdâtres, décomposés, autour desquels, sous le soleil de septembre, bourdonnent des essaims de mouches ;
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Septembre 1915
Si je viens à mourir, voilà ce que tu feras.
D'abord, tu auras et conserveras beaucoup de calme, tu garderas ton sang-froid et tu ne t'en iras pas dans les rues en criant ton désespoir ; ta douleur sera calme et digne.
Rodolphe Wurtz.
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"Mon Général,
Je me suis permis de demander à passer dans l'infanterie pour des motifs d'ordre personnel. Mon cas est en effet assez différent de celui de la plupart des combattants.
Je fais partie d'une famille d'israélite, naturalisée française il y a un siècle à peine. Mes aïeux, en acceptant l'hospitalité de la France, ont contracté envers elle une dette sévère; j'ai donc un double devoir à accomplir: celui de Français d'abord; celui de nouveau Français ensuite. C'est pourquoi je considère que ma place est là où "les risques" sont les plus nombreux.

Je veux après la guerre, si mon étoile me préserve, avoir la satisfaction d'avoir fait mon devoir, et le maximum de mon devoir. Je veux que personne ne puisse me contester le titre de Français, de vrai et bon Français.

Je veux, si je meurs, que ma famille puisse se réclamer de moi et que jamais qui que ce soit ne puisse lui reprocher ses origines ou ses parentés étrangères.

Henry Lange, 6 septembre 1917."
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Maurice-Antoine Martin-Laval - médecin auxiliaire au 58è RI - extrait d'une lettre à sa soeur Marie.
le 22 février 1915
Successivement, chacun des trois lieutenants tombe frappé mortellement à la tête : les hommes tels un château de carte dégringolent tour à tour ; ils continuent tout de même : quelques-uns arrivent jusqu'aux fils de fer : ils sont trop gros hélas ! Leur sergent tombe, un autre aussi. Que faire ? ... Avancer ? Impossible. Reculer ? De même ... et tandis que froidement, à l'abri de leurs tranchées et de leurs boucliers, les Allemands visent et descendent chacune de ces cibles vivantes, les hommes se couchent là, grattant la terre de leurs doigts pour amonceler un petit tas devant leur tête et tâcher ainsi de s'abriter contre les balles.
Page 23
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"... Si je ne me battais pas, je souillerais à jamais toutes mes heures futures. Plus de joies pures, plus d'enthousiasme, plus d'exaltation pour le Beau. Car je rougirais d'avoir tremblé pour ma vie! Pour oser regarder le soleil mourir sur la mer, il faut avoir osé soi-même regarder la mort en face."
Maurice Maréchal
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Premier été ...
La moisson serait meurtrière et la vendange sanglante : beaucoup ne survivraient pas à ce premier été : ils tomberaient sous le balles des mitrailleuses ennemies, ils finiraient crucifiés dans le piège carnivore des fils de fer barbelés ; ils seraient pulvérisés par des tapis d'obus. Ils seraient les premières victimes de la guerre mais aussi celle des erreurs d'une hiérarchie militaire incompétente qui brillait encore par le culte du sabre et de la baïonnette, et par le mépris de l'artillerie lourde. Et ils tomberaient à la période de la rentrée des classes, comme Charles Péguy, comme Alain-Fournier et comme tant d'autres. Un sixième des tués de la Grande Guerre disparaîtrait pendant les deux premiers mois d'un conflit qui durerait plus de quatre ans.... Plus de 140 000 en 5 jours d'été, 27 000 pour la seule journée du 22 août 1914, la plus meurtrière de tous les temps.
Page 9
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Je ne suis pas, je ne veux pas être lâche, mais l'idée que je pourrais, pour une balle idiote qui ne prouvera rien ni pour le Droit ni pour la Force, gâcher tout mon avenir et surtout briser tout l'édifice édifié péniblement par ma chère petite mère au prix de tant et tant de sacrifices, je suis pris d'un tremblement d'angoisse qui me tord!
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"Voici pour Maurice.
Je vais exaucer les voeux à Maurice dans la mesure du possible.
Pour le casque de Prussien, cela n'est pas sûr. Ce n'est pas maintenant le moment d'aller les décoiffer. Il fait trop froid, ils pourraient attraper la grippe. Et puis, mon pauvre Maurice, il faut réfléchir que les Prussiens sont comme nous. Vois-tu qu'un garçon prussien écrive à son père la même chose que toi et qu'il lui demande un képi de Français, et si ce papa prussien rapportait un képi fût celui de ton papa? Qu'et-ce que tu en penses? Tu conserveras ma lettre et tu la liras plus tard quand tu seras grand. Tu comprendras mieux."
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Pourquoi faut-il qu'une angoisse sourde m'étreigne le coeur, si c'était en manoeuvre, ce serait très amusant; mais voilà, après-demain, dans 3 jours peut-être les balles vont pleuvoir et qui sait? Si j'allais ne pas revenir, si j'allais tuer ma mère, assassiner ma mère, volontairement. Oh, que m'est-il réservé? Pardon Maman! J'aurais dû rester, travailler mon violoncelle pour vous, pour vous qui avez fait tant de sacrifices, pour petite mère, déjà malade! Mon Dieu, pourvu que son désespoir n'aille pas l'aliter! Oh! Que je suis coupable et que je manque de réflexion! Je vais faire tout ce que je pourrai pour quitter cette compagnie où, comme cycliste, je suis vraiment trop exposé!
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Je ne peux pas écrire à tous, mais je pense pourtant à tous nos amis.
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