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france bleu (01/01/1900)
4.08/5   133 notes
Résumé :
Ils avaient dix-sept ou vingt-cinq ans. Se prénommaient Gaston, Louis, René. Ils étaient palefreniers, boulangers, colporteurs, bourgeois ou ouvriers. Ils devinrent soudainement artilleurs, fantassins, brancardiers... Voyageurs sans bagage, ils durent quitter leurs femmes et leurs enfants et revêtir l'uniforme mal coupé, chausser les godillots cloutés... Sur huit millions de mobilisés entre 1914 et 1918, plus de deux millions de jeunes hommes ne revirent jamais le c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Plus de 100 ans après, la première guerre mondiale semble si loin que le devoir de mémoire est primordial. C'est dans ce but que Radio France a lancé un appel pour recevoir les lettres de ces hommes qui ont donné leur vie pour leur pays.
le livre est construit au fil des saisons montrant ainsi la dégradation des conditions physiques et psychologiques des poilus.
Au début, les troupes de soldats idolâtrées par la foule apparaissent sereines, organisées et suscitent l'esprit de patrie. La guerre semble être une simple formalité, gagnée d'avance et à l'issue rapide.
La désillusion est grande, le quotidien de tous ces hommes va être rythmé par la faim, la soif, la fatigue, la peur, la crasse, le sang, la mort.
Dans ces conditions atroces et inhumaines, l'alcool devient pour un grand nombre la seule solution pour oublier toutes les images qui ne cessent de défiler devant leurs yeux.
Les auteurs des lettres n'hésitent pas à pointer du doigt l'absurdité et le non-sens de la guerre ou encore la cruauté des hauts placés qui condamnent à mort leurs propres hommes pour faire des exemples. Ils nous rappellent également que ceux qui récoltent les lauriers sont bien loin des tranchées et que si la boue ne salit pas leurs mains, elles sont couvertes du sang de tous ceux qu'ils envoient à la mort comme du bétail.
Les descriptions insoutenables et la détresse de tous ces hommes rendent la lecture de ce livre très difficile mais nécessaire.
Rappelons-nous de toutes ces villes détruites, rendons hommage à ces millions de vies perdues, perpétuons la mémoire de toutes ces familles brisées laissant parents sans enfant, enfants sans parent et femme sans mari.
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Voilà, les célébrations du centenaire de la fin de la der des der sont enterrées, mais pour autant n'oublions pas ces poilus, ceux qui ont déversé leur sang sur les champs de bataille, ceux qui ont étiolé leur jeunesse dans les tranchées, ceux qui sont morts pour la France ou la folie de leurs chefs et ceux qui s'en sont sortis plus ou moins indemnes ....
Et écoutons-les .... Ce recueil vous y aidera !
Ces paroles de poilus retranscrivent sur les quatre années qu'a duré la grande boucherie les espoirs, les angoisses, les peurs, les cris d'amour, les recommandations de ces hommes isolés de leur famille.
En lettres humbles, pathétiques, émouvantes, va t'en-guerre, parfois drôles, souvent sinistres ou désenchantées, vous entendrez les cris, les plaintes et la souffrance....

Auprès de ces jeunes gens qui se confient à leurs familles, vous vivrez l'ennui des corvées, la répétition des routines imposées, l'oubli trouvé dans le pinard et les parties de cartes ....

Vous ramperez avec eux dans les tranchées, vous subirez le feu de l'ennemi ...

Mais vous ne pourrez pas comprendre, faute d'avoir vécu ces horreurs.
Vous pourrez simplement faire entendre leur voix et la centaine de témoignages ici répertoriés permettra de perpétuer le souvenir de ces hommes.
Lisez-en quelques-uns de temps à autre afin de ne pas oublier.

Sur huit millions de jeunes gens mobilisés entre 1914 et 1918, plus de deux millions disparurent et plus de quatre millions furent gravement blessés. Quant aux autres ? comment retrouver une existence dite normale après avoir vécu l'innommable ?

"Pitié pour nos soldats qui sont morts ! Pitié pour nous vivants qui étions auprès d'eux, pour nous qui nous battrons demain, nous qui mourrons, nous qui souffrirons dans nos chairs mutilées ! Pitié pour nous, forçats de guerre qui n'avions pas voulu cela, pour nous tous qui étions des hommes et qui désespérons de jamais le redevenir". Maurice Genevoix - La boue.
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Mémoire et Hommage
1914-1918 : la « Grande Guerre », la Première Guerre Mondiale… 10 millions de morts, 20 millions de blessés… Sur les 8 millions de français mobilisés au cours de ces 5 années infernales, 2 millions ne reviendront pas, 4 millions ont été mutilés dans leurs chairs… Pour les autres, ils rentrent marqués à jamais par l'horreur qu'ils ont vécu.
Les lettres et témoignages recueillis par Radio France et publiées en 1998 dans ce petit opuscule vont au-delà de l'Histoire : à travers les mots écrits par ces hommes nous entrons avec eux dans les tranchées, nous subissons les bombardements, nous vivons avec ces Poilus, avec les rats, dans la boue et le sang…
Ces lettres sont touchantes, poignantes… Certaines sont très simples, quelques mots adressées à une épouse, une mère, un frère : il faut s'occuper de la ferme, des récoltes… D'autres sont très bien écrites, certains étaient instituteurs, certains officiers ou sous-officiers, L'une est signée d'Henri-Alban Fournier dit Alain-Fournier, l'auteur du Grand Meaulnes tué le 18 septembre 1914. Il y a les lettres « testaments », de ces hommes qui écrivent en sachant qu'ils vont certainement mourir au combat, le lendemain, et de ceux qui ont été condamnés à mort injustement pour désertion (cf les martyrs de Vingré) ou d'autres motifs (« Hier, derrière le mur d'une ferme, j'avais vu, sac au dos, un réserviste du 129è, fusillé le matin : il avait volé une poule. ») … D'autres émanent de soldats allemands.
Toutes font passer toutes les émotions qu'ils ressentaient, français ou allemands, la peur, tout le temps, le dégoût, l'horreur toujours et parfois, l'ennui…
Toutes sont magnifiques.
Les deux directeurs de la publication, notamment Jean-Pierre Guéno qui est historien spécialiste de la Première Guerre Mondiale, ont pris le parti d'organiser le livre autour des quatre saisons, le premier été, où tous sont partis la fleur au fusil, puis les automnes, les hivers, les printemps et les étés de 1914 à 1918, et enfin le dernier automne, celui des derniers combats, avant l'Armistice. Une brève présentation de l'auteur précède chaque lettre nous montant combien ces hommes étaient jeunes, ou même très jeunes, combien ils étaient issus de toutes les couches de la société et combien ils se sont retrouvés tous égaux dans cette guerre dont ils ont bien vite compris qu'elle serait atroce et inutile.
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« Paroles de poilus, lettres et carnets du front 1914-1918 » est une magnifique compilation arrachant par instant les larmes.

Elle montre l'inconscience de certains, la détermination d'autres, assez rares prêts pour la sacrifice ultime par patriotisme ou dette envers la France, mais surtout la remarquable lucidité des poilus, hommes simples ou intellectuels, qui ont compris l'absurdité de la situation et accepté leur destiné avec beaucoup de dignité.

L'incompétence des stratèges militaires confine à l'erreur criminelle et aboutit à l'un des plus grand carnage de l'Histoire de l'Humanité avec des pertes humaines atteignant un niveau absurde.

Souvent le sort est cruel, épargnant untel pour choisir son voisin, ou prenant peu de temps après le chanceux d'hier...

Ces lettres ont donc une valeur inestimable, celle du témoignage d'une génération d'hommes sacrifiés ayant eu leurs dernières pensées pour leurs proches.

Et lorsqu'on voit l'évolution de la situation géopolitique mondiale avec la résurgence de guerres sanglantes, on se dit que la Première guerre mondiale n'est peut être pas si lointaine, malheureusement...
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Cette guerre qui fut une telle boucherie et dont, les personnes comme moi qui ne la connaisse que par les livres d'histoire et les images de documentaires, ont du mal à mettre de l'individu dans la masse. Avec ce recueil épistolaire de poilus de tous horizons, on perçoit, on touche, on ressent, cet inconnu derrière ces lignes. Il pourrait être notre frère, notre cousin, notre mari, notre fils. Ce livre fait entrer l'humanité disparue sous les éclats des obus. Un trésor pour le devoir de mémoire.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
René Jacob - 1915 -
Comment décrire ? Quels mots prendre ? Tout à l'heure, nous avons traversé Meaux, encore figé dans l'immobilité et le silence, Meaux avec ses bateaux-lavoirs coulés dans la Marne et son pont détruit. Puis nous avons pris la route de Soissons et gravi la côte qui nous élevait sur le plateau du nord ... Et alors subitement comme si un rideau de théâtre s'était levé devant nous le champ de bataille nous est apparu dans toute son horreur.
Des cadavres allemands, ici, sur le bord de la route, là, dans les ravins et les champs, de cadavre noirâtres, verdâtres, décomposés, autour desquels, sous le soleil de septembre, bourdonnent des essaims de mouches ;
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"Mon Général,
Je me suis permis de demander à passer dans l'infanterie pour des motifs d'ordre personnel. Mon cas est en effet assez différent de celui de la plupart des combattants.
Je fais partie d'une famille d'israélite, naturalisée française il y a un siècle à peine. Mes aïeux, en acceptant l'hospitalité de la France, ont contracté envers elle une dette sévère; j'ai donc un double devoir à accomplir: celui de Français d'abord; celui de nouveau Français ensuite. C'est pourquoi je considère que ma place est là où "les risques" sont les plus nombreux.

Je veux après la guerre, si mon étoile me préserve, avoir la satisfaction d'avoir fait mon devoir, et le maximum de mon devoir. Je veux que personne ne puisse me contester le titre de Français, de vrai et bon Français.

Je veux, si je meurs, que ma famille puisse se réclamer de moi et que jamais qui que ce soit ne puisse lui reprocher ses origines ou ses parentés étrangères.

Henry Lange, 6 septembre 1917."
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Septembre 1915
Si je viens à mourir, voilà ce que tu feras.
D'abord, tu auras et conserveras beaucoup de calme, tu garderas ton sang-froid et tu ne t'en iras pas dans les rues en criant ton désespoir ; ta douleur sera calme et digne.
Rodolphe Wurtz.
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Maurice-Antoine Martin-Laval - médecin auxiliaire au 58è RI - extrait d'une lettre à sa soeur Marie.
le 22 février 1915
Successivement, chacun des trois lieutenants tombe frappé mortellement à la tête : les hommes tels un château de carte dégringolent tour à tour ; ils continuent tout de même : quelques-uns arrivent jusqu'aux fils de fer : ils sont trop gros hélas ! Leur sergent tombe, un autre aussi. Que faire ? ... Avancer ? Impossible. Reculer ? De même ... et tandis que froidement, à l'abri de leurs tranchées et de leurs boucliers, les Allemands visent et descendent chacune de ces cibles vivantes, les hommes se couchent là, grattant la terre de leurs doigts pour amonceler un petit tas devant leur tête et tâcher ainsi de s'abriter contre les balles.
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Premier été ...
La moisson serait meurtrière et la vendange sanglante : beaucoup ne survivraient pas à ce premier été : ils tomberaient sous le balles des mitrailleuses ennemies, ils finiraient crucifiés dans le piège carnivore des fils de fer barbelés ; ils seraient pulvérisés par des tapis d'obus. Ils seraient les premières victimes de la guerre mais aussi celle des erreurs d'une hiérarchie militaire incompétente qui brillait encore par le culte du sabre et de la baïonnette, et par le mépris de l'artillerie lourde. Et ils tomberaient à la période de la rentrée des classes, comme Charles Péguy, comme Alain-Fournier et comme tant d'autres. Un sixième des tués de la Grande Guerre disparaîtrait pendant les deux premiers mois d'un conflit qui durerait plus de quatre ans.... Plus de 140 000 en 5 jours d'été, 27 000 pour la seule journée du 22 août 1914, la plus meurtrière de tous les temps.
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