Aloha. *geste shaka*
C'est une publication sur le site de Folio et mon grand intérêt pour le surf qui m'ont fait acquérir ce bouquin. Au niveau du surf, je n'ai rien à redire. L'autrice nous indique bien des termes inhérents au monde du tube. D'ailleurs, ceux qui n'y connaissent rien risquent d'être un peu perdu dans la lexicologie qui défile. Mais c'est bien là, le monde du surf et l'univers y est bien ancré tout comme le surf camp de la Réunion. C'est sous cette trame au drame de fond tout comme un mauvais mushy que nous faisons face à une famille au confort relativement bourgeois. La chose classique en somme. Une mère très fière de ses enfants, mais une mère relativement insupportable. Un père qui projette tout autant. Des enfants représentatifs de Caien et Abel, le bien, le mal. le vice et la vertu. Et une fille émotionnellement détachée de tout. Voici cette soupe à la grimace que
les garçons de l'été nous servent.
J'ai attrapé ma planche de surf et j'ai foncé droit sur une vague d'enfer.
Dans l'ensemble, l'histoire n'est pas trop mal même si je déplore des personnages qui frôlent, à la limite, la caricature, mais le monde du surf qui se fait à l'entour permet de gommer ces vices de forme chez cette famille dysfonctionnelle qui entre nous est encore un bon fond de commerce des maisons d'édition. J'ai parfois été surpris même choqué par le sort réservé à l'un des protagonistes et pour le coup je dois avouer que c'est un vent offshore qui m'a porté à la lecture sur ces vagues mugissantes d'un drame en pleine mer. Les chapitres, qui font à chaque fois parler un personnage, permettent d'établir de véritables connexions entre les protagonistes : qui aime qui, qui veut quoi, les désirs profonds de chacun et, souvent, des désirs peu reluisants. L'être humain est plein de surprises, ceux de ce livre aussi. Parfois, c'est léger et parfois c'est lourd, c'est gloomy comme un vague.
J'ai tenu dans la vague pendant des heures !
Malheureusement, je n'ai pas trop aimé le dernier chapitre que j'ai trouvé relativement surjouée à l'extrême. Je ne suis plus resté dans le creux de la vague. Ma tête a heurté un rocher, suite à un wipe-out. Lorsque je suis revenu à moi, j'ai souris en lisant les deux dernières pages.
Au passage, la couverture du bouquin est digne d'une chanson des Beach-Boys, c'était fun. Prendre l'air, respirer, parfois s'noyer la vague.
J'ai attrapé ma planche de surf et j'ai foncé vers une vague monstrueuse. Mourir en faisant ce que l'on aime n'a rien de dramatique. La vague finira bien par tous les emporter. Toi en premier.e lecteur.ice. Tu vas boire la tasse, mais pas au fond de la piscine.