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Critique de Aifelle


Le narrateur est un cadre d'une trentaine d'années, dynamique, intégré, bien formaté pour vendre et augmenter toujours plus ses gains. Enfermé dans un mariage terne qui tient par habitude, il va se trouver confronté au séminaire de trop. Vous savez le genre de séminaire où l'on fait famille en entreprise (sic). Quatre jours entre soi pour resserrer les boulons du formatage et s'assurer que les troupes sont en bon ordre de marche.

Et là, la machine se grippe pour le narrateur. Rien de spectaculaire, il ne peut plus, c'est tout. Il se voit comme il est devenu, loin des rêves de l'enfance, loin de la vie, réduit à une marionnette sans âme. Il ne comprend plus ce qui l'anime, il donne le change mais sait qu'il n'ira pas plus loin.

Sous couvert de rejoindre sa femme, et à la faveur d'inondations exceptionnelles, il disparaît et part dans une errance sans but, mais vitale pour lui. Il part à la reconquête de lui-même, partagé entre la légèreté qu'il ressent enfin et l'angoisse de l'inconnu. On sent que s'il réfléchissait trop à son acte, la panique le gagnerait. Il trace donc la route, livré à ses pensées et ouvert à des rencontres inhabituelles.

Ce roman est arrivé dans ma boîte aux lettres un beau matin, sans crier gare. J'avais entendu parler de l'auteur surtout pour "La passerelle", j'ai donc saisi l'occasion de le découvrir. Au début, j'ai eu un peu peur d'une énième histoire déjà lue, mais assez vite je me suis laissée entraîner dans l'errance de cet homme et ses réflexions si représentatives de l'époque et de certains milieux. Sa quête de soi est touchante, le regard neuf qu'il porte sur les autres aussi, une fois qu'il a quitté les habits du cadre arrogant et sûr de lui.

Je n'en dis pas plus, ce n'est pas nécessaire, ce qui m'a intéressée c'est ce moment de bascule ou un individu décide de se réapproprier sa vie.
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