Lundi ! A cette heure, je devrais ... Tout s'affole en moi, ça défile à toute vitesse. Ma femme, ma famille, mon patron, mes collègues, mes clients ! Non ! je ne dois plus, je ne veux plus devoir. Je ne veux plus être l'autre que je ne connais pas. Reste à savoir qui je suis, après tant d'années d'absence. Je dois continuer d'avancer, aller au bout de ce qui ne fait que commencer, peu importe le prix à payer.
La lanière de mon sac me coupe l'épaule.
Je marche.
Depuis combien de temps?
Toute la journée d'hier, je crois.
Tout se ressemble ici.
J'ai yraversé des zones pavillonnaires, longé une route, puis des cités.
Au bord des voies rapides, le souffle des camions a tenté de me déstabiliser, de me faire chuter. Je suis resté debout.
Ils ont klaxonné. J'ai marché. Ils m'ont éclaboussé. J'ai continué.
Ai-je avancé?