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Critique de dedanso


Je me souvenais avoir lu et apprécié Fifi Brindacier petite. J'ai voulu le relire avec la nouvelle traduction d'Alain Gnaedig et en ai profité pour acquérir l'intégrale.

J'ai passé un excellent moment en compagnie de Fifi et de ses deux amis Tommy et Annika. Et j'ai pu constater par moi-même en quoi la traduction française que nous pouvions lire jusqu'en 1995 édulcorait totalement le texte original d'Astrid Lindgren.

Si l'on prend beaucoup de plaisir à lire Fifi Brindacier, Fifi princesse et Fifi à Couricoura, c'est justement grâce à l'excentricité de la fillette, au décalage constant entre ses initiatives (dictées uniquement par ses envies) et l'image renvoyée par Tommy et Annika, des modèles d'enfants parfaits, sages et raisonnables. Enfin, à moitié seulement car ils suivent Fifi dans ses aventures avec une grande confiance.

Le personnage de Fifi incarne la liberté absolue. Elle ne s'interdit rien, a beaucoup d'imagination, n'a peur de personne, trouve des solutions à chaque problème. Mais surtout, elle a un coeur en or et une fidélité à toute épreuve pour ses camarades de jeux. Bien-sûr, elle a aussi quelques défauts : elle est impertinente, gourmande, malpolie et surtout, elle ment à tout bout de champ (mais divinement bien) !

On rit beaucoup de l'incongruité de certaines situations (Fifi retournant un bol de chocolat sur sa tête pour s'en faire un chapeau), des transgressions de Fifi ("elle ôta ses chaussures et les déposa sur la planche à pain"), de ses idées farfelues (faire danser la polka à deux cambrioleurs).

Mais on a peur aussi, comme lorsqu'elle mange des amanites sans crier gare ou avale un mélange de médicaments... Et l'on est peiné pour elle. Car Fifi, malgré sa joie de vivre et ses idées loufoques, souffre de solitude. A ce titre, Fifi à Couricoura sort un peu du lot. La dernière image est d'une tristesse infinie, d'autant plus forte qu'elle arrive de manière impromptue après un tome plein de péripéties et d'amitié. On ne peut guère refermer le livre sans avoir une pensée pour Peter Pan, dans un parallèle à peine voilé.

On ne peut que comprendre le succès d'Astrid Lindgren en lisant cette intégrale des aventures de Fifi. Son oeuvre est d'une grande modernité, d'une puissance incroyable pour un récit daté des années 40 !
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