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Critique de florigny


Dans les Etats-Unis des années 60, il ne fait pas bon être une femme, ou un noir, ou a fortiori une femme noire. le personnage principal choisi par Laura Lippman s'appelle Maddie, elle a comme il convient de dire tout pour être heureuse, une jolie maison, un mari et un enfant. Elle leur a sacrifié sa vie en jouant parfaitement son rôle de femme au foyer, de mère irréprochable et d'épouse aimante. Mais sous le vernis des convenances sommeille une autre femme qui n'a pas oublié ses ambitions de jeunesse muselées par une société rongée par la misogynie. Après un événement fortuit, Maddie s'échappe, s'envole vers une liberté difficile à conquérir. Pour réaliser son rêve adolescent avorté – devenir journaliste – elle accepte d'entrer par la petite porte dans un quotidien, puis avec opiniâtreté entreprend pour faire décoller sa carrière, de faire la lumière sur un meurtre dont tout le monde se fiche puisqu'il s'agit de celui de Cleo, une jeune femme noire. Son émancipation est également sexuelle puisque simultanément, Ferdie, jeune policier noir qui espère devenir enquêteur révèle à Maddie des plaisirs restés inconnus dans son ex-lit conjugal.


La voix du lac est un roman féministe ambitieux à la construction sophistiquée qui décrit minutieusement les prémices de l'affranchissement des femmes, de la libération sexuelle ou du combat pour les droits civiques dans une société sexiste et raciste à bout de souffle, prête à voler en éclats après d'ultimes soubresauts douloureux. Dans ce contexte, Maddie et Ferdie apparaissent comme des éclaireurs, des précurseurs et Cleo, s'adressant post-mortem à Maddie, comme une passerelle entre l'ancien et le nouveau monde.
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