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Hélène Frappat (Traducteur)
EAN : 9782330189693
400 pages
Actes Sud (06/03/2024)
3.28/5   32 notes
Résumé :
Baltimore, 1965. Maddie est la femme au foyer parfaite, mariée depuis presque vingt ans à l'un des représentants de la bonne société locale et mère d'un adolescent. Un soir, sur un coup de tête, elle décide de tout plaquer. Elle veut retrouver sa liberté, et s'accomplir professionnellement, en devenant journaliste. Lorsque le corps d'une jeune femme noire est retrouvé dans un lac, Maddie y voit l'occasionde se faire un nom et faire la lumière sur ce crime, malgré l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique

Ce livre a tout d'abord été une formidable rencontre avec un personnage que je ne suis pas prête d'oublier, Maddie, qui m'a beaucoup touchée. Au cours de ma lecture, je l'ai admirée pour son courage et sa ténacité.
A Baltimore dans les années 60, Maddie est une femme juive de 37 ans mariée et qui a un fils, adolescent. Seulement voilà, Maddie n'est pas satisfaite de ce qu'elle est devenue.
Elle quitte son mari. Elle quitte aussi un confort matériel et s'installe dans un quartier peu recommandé. Son fils préfére rester avec son père. Elle s'installe seule, a un amant noir et trouve un travail dans un journal. Elle a de l'ambition et ne veut pas se contenter d'éplucher le courrier des lecteurs.
La hasard fait qu'elle sera à l'origine de la découverte de deux cadavres dont celui de Cléo, une jeune femme noire qui avait disparue et dont personne ne se souciait. Elle va mener l'enquête, elle devient la seule qui se soucie de ce qui a pu arriver à Cléo.
On rencontre les témoins qui prennent la parole chacun à leur tour après leur rencontre avec Maddie. L'occasion pour le lecteur de découvrir leur rôle, leur pensée, leur univers. Ce qui donne un très bon rythme à la lecture. Cléo prend également la parole en s'adressant à Maddie. Il y a une alternance de points de vue entre Maddie, les témoins et Cléo qui donne une merveilleuse toile tissée par l'autrice dans laquelle elle fait avancer le lecteur.
J'ai eu l'impression d'être guidée dans ma lecture avec une autrice attentionnée qui nous fait passer d'étape en étape en maintenant superbement le suspens.
Derrière cette enquête, la volonté de Maddie de se faire une place dans un métier, il y a aussi le portrait de l'Amérique des années 60 qui aborde le sexisme et le racisme.
Un roman noir, dense, incroyablement bien orchestré. Une immersion de laquelle je suis sortie totalement admirative de la manière dont le roman est construit. Une magnifique rencontre avec l'autrice et avec son personnage principal.
Une très belle découverte. J'ai déjà ma prochaine lecture en tête pour poursuivre ma découverte de l'autrice : Corps inflammables.
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Dans les Etats-Unis des années 60, il ne fait pas bon être une femme, ou un noir, ou a fortiori une femme noire. le personnage principal choisi par Laura Lippman s'appelle Maddie, elle a comme il convient de dire tout pour être heureuse, une jolie maison, un mari et un enfant. Elle leur a sacrifié sa vie en jouant parfaitement son rôle de femme au foyer, de mère irréprochable et d'épouse aimante. Mais sous le vernis des convenances sommeille une autre femme qui n'a pas oublié ses ambitions de jeunesse muselées par une société rongée par la misogynie. Après un événement fortuit, Maddie s'échappe, s'envole vers une liberté difficile à conquérir. Pour réaliser son rêve adolescent avorté – devenir journaliste – elle accepte d'entrer par la petite porte dans un quotidien, puis avec opiniâtreté entreprend pour faire décoller sa carrière, de faire la lumière sur un meurtre dont tout le monde se fiche puisqu'il s'agit de celui de Cleo, une jeune femme noire. Son émancipation est également sexuelle puisque simultanément, Ferdie, jeune policier noir qui espère devenir enquêteur révèle à Maddie des plaisirs restés inconnus dans son ex-lit conjugal.


La voix du lac est un roman féministe ambitieux à la construction sophistiquée qui décrit minutieusement les prémices de l'affranchissement des femmes, de la libération sexuelle ou du combat pour les droits civiques dans une société sexiste et raciste à bout de souffle, prête à voler en éclats après d'ultimes soubresauts douloureux. Dans ce contexte, Maddie et Ferdie apparaissent comme des éclaireurs, des précurseurs et Cleo, s'adressant post-mortem à Maddie, comme une passerelle entre l'ancien et le nouveau monde.
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Le début est prometteur, certaines idées sont intéressantes mais on se perd finalement dans le récit, on ne sait plus où il mène tout comme l'héroïne ne sait plus où en est sa vie...c'est long, je me suis ennuyée arrivée aux 2/3 du livre, j'ai continué pour connaître le dénouement et...bof! le suspense s'évente lentement...
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L'héroïne de ce polar, Maddie, 37 ans, est une parfaite "desperate housewife", résidant dans un quartier huppé de Baltimore. Un soir de 1965, cette épouse et mère parfaite, belle et élégante, reçoit à dîner des amis de son mari, parmi lesquels elle reconnaît un ancien flirt de lycée. Elle se remémore ses rêves et ambitions d'ado : devenir une femme libre. Tout le contraire de sa vie actuelle. Elle envoie alors tout balader, s'installe dans un quartier miteux de Baltimore et entame une liaison torride avec un flic noir.
Un jour, son intuition lui permet de découvrir le cadavre d'une jeune fille disparue, et ce sera sa chance : elle décroche un poste d'assistante dans la presse locale. Elle sait désormais ce qu'elle veut : devenir journaliste. Là, chargée de trier le courrier des lecteurs, elle découvre des indices qui lui permettront de retrouver le corps d'une serveuse noire, Cléo, au milieu d'un lac.
Chaque progression de l'intrigue voit l'irruption de nouveaux personnages qui apportent leur témoignage sur la victime mais aussi sur leur métier ou sur leur vision de la société. On suit aussi les efforts de ces deux femmes pour s'émanciper, l'une Maddie, y réussira, l'autre, Cléo, aura un destin tragique. Cléo, s'adressant post-mortem à Maddie, comme une passerelle entre l'ancien et le nouveau monde. Excellent roman !
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Un livre à lire en ce 08 mars: lutte contre le racisme et pour l'égalité des droits des femmes, dans les années 1965-1966...
Les femmes de ma génération ne peuvent qu'aimer ce roman: les faits racontés, par petites touches, trouveront certainement échos en elles.
Les femmes des générations suivantes devraient le lire, pour découvrir qu'il n'y a pas si longtemps, ce n'était guère brillant et qu'il ne faudrait pas grand chose pour y revenir.
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critiques presse (1)
Liberation
23 mars 2022
Laura Lippman dresse un portrait passionnant de l’Amérique des années 60, avec ses salles de rédaction enfumées et machistes et ses quartiers cloisonnés entre blancs et noirs.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (85) Voir plus Ajouter une citation
C’était la première fois que je rencontrais une fille qui avait envie de discuter de Murrow et de journalisme, et une jolie fille en plus. C’était comme faire l’expérience du premier chef-d’œuvre qui vous pétrifie, du roman qui vous accompagne toute la vie, même si, par la suite, vous en lisez de bien meilleurs. Je faisais de mon mieux pour ne pas la regarder fixement, bouche grande ouverte.
L’apparition de Maddie au club de radio amateur ne s’est jamais reproduite ; elle avait cru que c’était un club de radio, destiné à des gens qui voulaient en écrire et en faire, pas une pièce remplie de losers qui aiment bidouiller. À la place elle a choisi le journal du lycée, où on lui a vite attribué une rubrique, et elle a commencé à fréquenter une bande de fêtards, tous goys, parmi lesquels Allan Durst. Il était évident que Maddie Morgenstern ne pourrait jamais avoir une relation sérieuse avec lui, mais ses parents ont été suffisamment malins pour ne pas contrecarrer une amourette de lycée.
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La première impression que Maddie eut de la salle de rédaction est que c’était, eh bien, sale. Sale et bruyant. Tellement de journaux, empilés partout. Les cris des gens, le claquement des machines à écrire, une sonnette quelque part. Et tellement d’hommes. Mais elle fit un effort pour se rappeler que des femmes aussi travaillaient là. Elle avait lu leurs signatures, vu leurs articles. Les femmes aussi pouvaient être journalistes.
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Jamais personne ne me surprendra à le dire en salle de rédaction, mais les gens ont raison de penser que la plupart du temps, les journaux préfèrent les mauvaises nouvelles aux bonnes. Les mauvaises nouvelles font vendre. Un Happy Valley Gazette, ça n’a jamais existé.
Celle-là, son ambition crève les yeux. Vous venez d’où ? j’ai envie de lui demander. Vous n’avez pas de mari, jolie comme vous êtes ? Et Bob Bauer, il essaie de vous sauter ? Vous ne seriez pas la première, à ce que j’ai entendu dire. Monsieur Famille, Le Type Bien Professionnel. Y a pas de types bien dans cette branche, mais vous apprendrez ça vite.
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La douceur n’a pas duré, le temps est vite redevenu âpre, suivi par ce blizzard à la fin du mois. C’est seulement à ce moment que les gens ont commencé à prendre maman au sérieux. Des rumeurs avaient circulé, comme quoi j’étais partie en Floride avec Laetitia, qui s’est enfuie à Elkton au Nouvel An. Elle m’a envoyé un télégramme disant qu’elle s’installait en Floride avec l’homme qu’elle venait de rencontrer, mais le télégramme s’est perdu dans une pile de factures et de prospectus glissés sous la porte de notre appartement sur Druid Hill Avenue. Le propriétaire l’a trouvé quand il est venu le 15 janvier se plaindre de n’avoir pas été payé. Il était prêt à sortir toutes nos affaires sur le trottoir, mais maman a récupéré ce qui était à moi et elle a racheté les affaires qui en valaient la peine. Elle a empaqueté mes plus beaux vêtements et elle les a ramenés à la maison. Elle voulait tellement croire que je les porterais encore.
L’Afro-American a publié le premier article sur moi le 14 février. Joyeuse Saint-Valentin à moi-même ! Ma mère m’aimait assez pour convaincre les gens que je n’avais pas pu juste décider de m’en aller comme ça. La police a commencé à poser des questions, par respect minimal.
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The world kept telling her to look away, to pay no attention to an age-old system, in which men thrived and inconvenient women disappeared.
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