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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a des romans qui te mettent tout de suite en confiance, non pas à cause d'un super flic aux dents longues, d'un super héros à la carrure carrée, d'un baiseur fou à la bite grosse. Ici, pas de superlatif, un type comme toi ou moi dans un boulot de merde – comprendre pas très valorisant, dans une université de merde – sans relief et sans prestige. Et en plus, le gars trouve le moyen de se faire virer. Je l'adore, ce type il me ressemble. Milo Burke.

« J'étais le crétin qui s'apitoyait sur son sort, celui qui avait toujours un train de retard. »

Alors, oui, il déprime, un peu paumé tout de même. Mais c'est à l'image de son Amérique. Elle a perdu depuis bien longtemps sa luminescence d'antan. Qui rêve encore de cette Amérique. Ça ne fait plus bander l'Amérique ! Et ces pauvres types qui plantent un drapeau américain sur leur porte dès qu'un avion se crashe ou qu'une tour s'effondre… Mais qu'on me laisse baiser tranquille, qu'on me laisse chier tranquille. Merde ! Ici, c'est le coin des paumés, alors si tu veux boire un verre avec moi, paye ta tournée, l'ami !

« Je passai la matinée à rêvasser, alternant entre pauses-café et pause caca. »

Pourtant, Milo, c'est un bon père de famille. Un papa poule pas très viril avec sa bedaine mais qui ferait tout pour son fils. Il manque d'ambition ? Si l'ambition, c'est juste devenir plus riche que son voisin et l'écraser comme une merde… A quoi bon, en fait. Il ne pourra jamais se taper cette nana, aussi belle qu'un mannequin, aussi plantureuse qu'une marchande de melons sur le bord de la route, aussi bonne suceuse qu'une pute dans les films d'Almodovar. D'ailleurs, est-ce qu'il en a réellement envie, tout au fond de lui-même. Je te l'ai dit, c'est un paumé et ce genre de paumé ne se pose même pas cette question tant la réponse parait évidente.

La vie de Milo est remplie de satire sociale et d'ironie mordante. du genre à mordre dans un wrap dégoulinant de mayonnaise ou dans le cul de sa patronne avec des seins qui débordent de son soutien-gorge en dentelles bordeaux. Si elle avait des origines espagnoles, je saurai quoi faire de ma bite et de ses miches mais ma décence m'interdit d'évoquer devant des inconnus mes fantasmes les plus purs. Mais où va donc l'Amérique si toute action se réduit à la baise et si ses habitants ne sont que des putes ou des cirrhosés.

Et après tout, si tu as juste envie de te gratter le cul pendant que tu lis mon intimité, ou mes déblatérations, je suis qui pour te juger. Fais-toi plaisir, renifle tes doigts et savoure ce parfum littéraire aux relents de bile et d'eau sauvage. Fais-moi confiance, oublie la grandeur de l'Amérique et vote pour la déchéance humaine, seule fin acceptable avant d'atteindre le nirvana jouissif d'une mort annoncée dans l'anonymat le plus complet et le crachat de ses collègues.

« Demande, et tu recevras » une giclée de sperme entre tes fesses, une coulée de Bud entre tes seins.
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Demande, et tu recevras… quoi ? A en croire la couverture, une grande claque dans la gu…
C'est ce qui arrive à Milo Burke (beurk ? dingue comme le nom semble fait pour être lu en français…), employé « dans le département « recherche de mécénat » d'une médiocre université new-yorkaise », dont le job est de « quémander des dons en espèces et en nature pour financer les programmes artistiques menés par l'établissement », autrement dit faire des demandes. Sauf que le gars, il n'a ni la gniaque, ni le talent, ni le réseau, pour ce job. Il est même plutôt du genre looser, poisseux, boulet ; le genre qui regarde les autres prendre le train de la réussite tandis qu'il reste sur le quai, qui va de déconvenue en galère, au boulot comme en famille. Celui qui a tout raté, car même ses succès n'en sont pas. Alors évidemment il est border line, il dérape parfois, il oscille entre dépression et pétage de plombs, et il a de quoi, il en a marre d'être le con de service. Il est surtout très touchant, Milo Burke, car il a un coeur gros comme ça, et malgré tout il y croit encore.
L'écriture est à la hauteur du sujet : une petite bombe. Les situations sont délirantes et foutraques à souhait. Les dialogues sont géniaux, ça envoie du lourd, ça décape, plus de faux-semblants ni de pseudo bien-pensance. Un grand roman sur le moche, le vulgaire, le pathétique.
Demande, et tu recevras… une claque littéraire dans la gu...
Et en bonus, comme toujours chez cet éditeur, nous avons un magnifique objet-livre original à la couverture martelée très sensorielle.
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C'est drôle, noir et grinçant... tout ce que j'aime.
Milo Burke, la quarantaine, marié et père de famille, vient d'être viré de son poste à l'université. Pour faire face et retrouver son job, il accepte de devenir le sbire mi-consentant d'un ancien pote de fac, devenu très riche, et de répondre à ses exigences impossibles... Voilà un portrait de perdant magnifique digne des plus grands, et une satire de notre époque pleine de panache. Une réussite à tous les niveaux.
A noter aussi, les superbes livres des éditions Mr Toussaint Louverture, de beaux objets faits avec amour, ça se sent!
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Lorsque l'occasion de lire l'une des dernières parutions chez Monsieur Toussaint Louverture, qui compte parmi mes maisons d'éditions favorites, s'est présentée à moi, je n'ai pas hésité une seule seconde, même si je ne savais pas vraiment de quoi il était question. En effet, avant cette lecture, je ne connaissais absolument pas Sam Lipsyte, alors qu'apparemment il n'en est pas à son coup d'essai, et je n'avais pas vraiment lu de résumé à propos de ce roman.

Dans Demande, et tu recevras, il nous raconte l'histoire de Milo Burke, la quarantaine, marié et jeune papa d'un petit garçon de 4 ans. Au départ, tout semble aller très bien dans sa vie, son mariage à l'air heureux, son fils, qui suit une scolarité peu ordinaire, dans une école alternative, parait épanoui, et puis, il a un travail. Ce n'est pas celui dont il rêvé, en effet, collecteur de fonds pour le compte d'une modeste université est plutôt éloigné de la carrière d'artiste peintre à laquelle il s'était préparé. En plus, on ne peut pas dire qu'il excelle dans l'accomplissement de sa mission, mais au moins il a un travail... Enfin, cela ne dure pas longtemps après que nous ayons fait sa connaissance. Au bout de quelques pages, à la suite d'une altercation avec une étudiante, qui est aussi la fille d'un généreux donateur, il se fait congédié. Et à partir de là, sa vie va prendre une tout autre tournure et les mauvaises nouvelles vont s'enchainer... Peu de temps après son renvoi, il est recontacté par l'université afin de travailler sur un projet que lui seul est en mesure de mener à bien. En effet, un de ses anciens amis de fac, un homme fortuné prénommé Purdy, souhaite faire un don à l'université mais seulement s'il fait affaire avec Milo.
Si ce dernier réussit, on lui promet qu'il pourra retrouver son poste. En tentant de relever ce défis, Milo va être amené à se remémorer ces années d'étudiants et à nous raconter les nombreux échecs qu'il a dû essuyer durant cette période de sa vie et jusqu'à aujourd'hui.

Dans ce roman, Sam Lipsyte nous raconte le quotidien d'un looser qui va perdre le contrôle de sa vie et se retrouver dans une situation qu'il n'avait pas prévue. À bout de nerf, il accumule les coups du sort et nous assistons à sa lamentable chute. J'ai trouvé les personnages de Demande, et tu recevras tous très originaux et torturés, j'ai aimé la tonalité plutôt crue, l'humour de l'auteur et surtout les dialogues complètement barrés mais parfaitement maitrisés. Avec cette satire sociale contemporaine, le lecteur rit de l'état dans lequel se trouve Milo, le peintre raté, alors que si on y réfléchit bien, ce n'est pas vraiment drôle.
Je dois aussi, obligatoirement parler de se livre en tant qu'objet. En effet, il ne déroge pas à la règle, les romans édités par Monsieur Toussaint Louverture sont toujours très beaux et de très bonne qualité, et moi, je suis conquise. C'est un vrai bonheur de les voir posés dans ma bibliothèque. Vous l'aurez compris, enfin je pense et j'espère, ce roman est un vrai coup de coeur pour moi.
Lien : http://desflaneriesetdesmots..
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Un roman remarquable à l'ironie cinglante sur l'effondrement des valeurs humanistes, qui ose le mélange de l'humour et du pathétique. le récit est conduit par un pícaro des temps modernes à la verve fluide et incisive qui voit sa vie se déliter peu après la quarantaine sonnée. Mais le rire est ici à la mesure de désespoir, alors lecteur, toi qui entre dans ce roman, abandonne tout espoir de salut ! Un régal pour les pessimistes qui ne cherchent plus aucune rédemption.
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