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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Yolanda, un prénom féminin pour un typhon annoncé qui ne fut pas seulement cela, mais plutôt un "storm surge", seulement voilà ces mots inconnus des habitants des îles n'auront pas pu les prévenir du danger qu'ils encouraient. Habitués aux typhons qui frappaient leurs îles plusieurs fois l'année, ils ne s'attendaient pas à devoir affronter un tsunami de trois vagues qui se sont succédées, qui n'auront pas fait que détruire un paysage, mais aussi des vies. On vit alors la catastrophe et l'après quand les survivants tentent de sortir de cette torpeur amenée par ce cataclysme, partagée entre la culpabilité des sentiments éprouvés lors du danger et cette part d'eux qui espère retrouver leurs proches.

Madel est journaliste, installée depuis peu sur cette île et bien malgré elle, elle se retrouve en plein coeur d'un drame humain qu'elle va devoir couvrir pour sa chaine et ce alors qu'elle ne souhaite qu'une chose : retrouver Jan dont elle a été séparée quand la mer les a engloutis. On navigue alors à travers son regard, parmi les survivants, les décombres et recueillant les témoignages qui évoquent les quelques minutes où tout a changé. On revit la terreur des gens, les sentiments divers se mêlent : beaucoup de peurs, peines, mais aussi culpabilité d'avoir du abandonner quelqu'un, d'avoir lâché une main... le dénie de la mort, de la perte.

Madel va suivre différents personnages, médecins, pompiers... accompagnée d'une collègue journaliste, recueillant des images choquantes, des témoignages qui procurent des frissons de par leur réalité. Elle effectue un travail d'investigation dans une sorte de dénie avec cette peur de constater que c'est le corps de Jan qu'elle pourrait trouver et non Jan en vie. C'est une lecture poignante, on constate par le biais de ces témoignages de la violence du tsunami qui a tout ravagé sur son passage.

L'auteure évoque cette catastrophe à travers la narration de Madel, mais elle est celle qui est là pour recueillir les expériences de chacun, elle survit tant qu'elle peut devant les horreurs qu'elle voit, qu'elle entend et parfois on se demande comment elle, elle va s'en sortir. Elle parait à la fois si forte et courageuse alors que gronde en elle tellement de sentiments mêlés à ce devoir qu'elle a vis à vis des gens qui l'entourent. C'est un roman court mais qui présente les choses de manières humainement posée, on découvre des habitants dépassés par une catastrophe qui aurait pu être épargnée si la communication avait été meilleure, si d'autres enjeux n'avaient pas pesés dans la balance. L'un des sentiments éprouvés en majorité par les protagonistes, c'est la culpabilité, dans cette action violente qu'engendrent ces vagues successives, chacun d'eux avaient la responsabilité d'un être et beaucoup ont lâché la main, c'est épouvantable de voir ce sentiment alors que rien ne peut combattre la violence de cette nature déchainée.

Ce premier roman de l'auteure m'aura le temps de ma lecture propulsé sur cette île dévastée, parmi ses habitants où les témoignages nous sont livrés avec beaucoup de respect. J'ai eu peur à un moment donné que le voyeurisme de la caméra prenne le dessus sur l'humanité que tout un chacun doit éprouvé dans un tel moment et la position de Madel nous offre cette part d'humanité, de vécu ainsi que son expérience. Je me replace aussi dans le contexte de ces grandes catastrophes météorologiques, quand nous spectateur découvrons les images que ces journalistes nous envoient, sans celles-ci nous ne rendrions pas compte de ce que sont ces dangers, nous les regardons et nous sentons très rapidement partagé entre ce besoin de les voir et ce besoin de les fuir, une façon de ne pas affronter cette réalité.
Lien : http://www.livresavie.com/le..
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Ce roman est émouvant, il nous fait vivre la catastrophe autrement que par le choc des images des médias, la distance aidant. Ne chercher pas le sensationnel dans le roman, allez plutôt lire Voici. Dans les mots de d'Anaïs vous découvrirez le courage, l'abgnégation et l'humilité d'un peuple.

Madel vit en couple, elle est présentatrice TV pour Phil24, une chaîne d'actualité. Un typhon approche, pour un pays qui vit au rythme de 20 typhons par an rien de bien anormal. Seulement celui-ci va se renforcer et devenir le typhon le plus puissant jamais enregistré. Rien ne lui résiste et l'argent ne préserve pas non plus de sa fureur. Madel va se retrouver avec le poids de la culpabilité d'avoir survécu quand tant d'autres sont morts.

Comment surmonter et continuer à vivre

C'est un sentiment égoïste et tellement humain de se réjouir d'être en vie, que le mort allongé là ce n'est pas nous. Mais comment peut-on dire que l'on est en vie quand vous êtes brisé par la perte d'êtres proches. Madel va donc faire face à cela. Elle va rencontrer et raconter les destins tragiques des survivants.

Voilà, c'est ça, le fond de l'horreur. Cette petite flamme d'espoir qui vous lacère le coeur et n'en finit pas de vous ronger l'âme. Et quand on décide de l'éteindre, en la pinçant de nos deux doigts, c'est au prix d'une brûlure qui ne nous quittera jamais. La brûlure de l'oubli.
Le livre enchaîne des pages de témoignages des habitants en alternance avec l'évolution de Madel. C'est avec beaucoup de pudeur et une profonde sensibilité que l'on vit les jours d'après le typhon. Que l'on se rend compte de la vulnérabilité des populations. J'ai retenu qu'au delà des pertes humains, il y a la destruction de la nature et des récoltes, privant de nourritures, et de ressources économiques les survivants pour plusieurs années.

Traiter l'information, mais jusqu'à quelle limite?

Sa situation de survivante va donner à son rédacteur une occasion unique de couvrir la tragédie. Si elle s'y refuse au début, elle accepte pour que le monde puisse connaître les histoires des Baba, de Rojung… Ce n'est pas pour elle cette course à l'audimat, néfaste, mais un besoin de témoigner. Témoigner de familles brisées, du poids de la responsabilité d'avoir lâché une main, d'avoir choisi de vivre plutôt que sauver son enfant..autant de douleurs et de faiblesses humaines. Dans le roman l'auteur égratigne toutefois la profession, entre ceux qui cherchent à témoigner et ceux qui cherchent le scoop! Les journalistes étant souvent les premiers présents avant les secours. Et quelle position tenir, acteur ou spectateur devant la détresse.

Le style

Il est agréable, vif et sensible. Sans tomber dans le voyeurisme ou l'empathie, le roman véhicule le sentiment d'impuissance éprouvé face à la force de la nature. Pas de grandes descriptions mais des phrases percutantes.

Mon petit point positif :

J'ai apprécié ce livre pour le visage qu'il donne à l'événement et qui préserve le besoin de mémoires qui doit perdurer.

Pour en savoir sur le typhon : wikipédia
Lien : http://www.murmuresdekernach..
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Récit d'une journaliste qui a vécu le typhon Yolanda qui a frappé les Philippines en 2013 et ses conséquences.
Madel est déchirée entre son vécu affectif et la réalité de son travail : aider les sauveteurs, retrouver son amie, faire son travail de journaliste : les personnages magnifiques ou minables, l'écriture rapide, tout nous emporte.
Roman passionnant impossible à lâcher.
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