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Citations sur Vivre sans ? Institutions, police, travail, argent... (6)

Dans une conjoncture comme la nôtre, où nous sentons confusément le délitement général et la réouverture de degrés de liberté, il n’est pas absurde de saisir la situation politique « par l’imaginaire ». Du reste, la politique de transformation (et pas seulement de protestation ou d’insurrection), ça marche à l’imaginaire. Tout justifie donc de se demander ce qu’il y a dans l’imaginaire politique contemporain. De quoi est-il fait ? Quelles sont les ressources, les images de désir qu’il offre à un élan politique ?
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(...) la bourgeoisie urbaine et cultivée n’aura pas vu le moindre problème à ce que s’opère le massacre silencieux des classes ouvrières ; la mondialisation libérale ne lui sera devenue suspecte qu’au moment où il sera agi « de la planète ». Il suffit de le dire ainsi pour comprendre pourquoi. Les licenciements en milieu périurbain, ça n’était pas son affaire ; la baignade dans la mer au plastique, la canicule à Paris et les bronchiolites de ses gosses si. Ces gens-là sont dégoûtants.
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« Mais une prudence est un compromis, compromis passé avec ce qui, nécessairement, sera. »
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Il reste pourtant ceci, que les personnes « ingouvernables », très éprises du sentiment de leur « liberté », ne veulent pas voir : dans l'État, comme à la ZAD, comme dans n'importe quel collectif prétendant à la durée, on obéit, on se plie. Qu'on obéisse joyeux (n'ayant plus par là l'impression d'« obéir ») ou qu'on obéisse triste, qu'on se conforme à ce contenu normatif-ci ou à celui-là, ce sont assurément des différences, considérables même, mais qui n'ôtent pas ce que je veux souligner ici : à la fin des fins, il y a qu'on fait comme il est prescrit, même si on le fait dans l'accord heureux de son propre désir à la prescription, et il y a aussi qu'en cas d'écart ou de désalignement du désir, on sera ramené à la norme par une force prescriptive supérieure à la sienne propre, et que cette force est celle du groupe même.

p.132
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Car tout de même, on accorde généralement qu'une discipline née à la fin du XIXe siècle a été un progrès pour la pensée. Elle s'appelle la psychanalyse, et ce qu'elle nous montre des fonds de cuve de l'âme humaine n'est pas joli-joli, en tout cas peu susceptible de soutenir une anthropologie à fleurs.

(p.151)
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Une police donc. Et de même quant à la justice, dont il faudrait être aveugle ou dénégateur pour dire qu'il n'y en a pas, comme au Chiapas d'ailleurs. A ce moment généralement, on m'oppose que ne sont prononcés en guise de peines que des travaux d'intérêt général et qu'il n'y a pas de prison - à ce détail près que la récidive ou la rébellion exposent au bannissement... c'est-à-dire à la perspective d'être livré à la justice ordinaire de l'État mexicain (une autre chanson).

Ce détail mis à part, il reste cette performance judiciaire en effet admirable : pas de prison, des peines « intelligentes ». Pour autant qu'on soit au clair quant aux conditions de possibilité, internes et externes, de cette justice-là, c'est-à-dire qu'on n'en fasse pas une sorte de solution autosuffisante, disponible en toutes circonstances, on ne peut manquer d'être impressionné, tant la comparaison avec les pratiques de l'État moderne bourgeois est accablante.

(p.141)
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