Ce qu’elle avait le plus aimé dans cette rencontre avec Wyatt c’était son regard bienveillant et attendri sur elle, comme s’il la trouvait vraiment adorable et innocente. Comme si elle était un petit être précieux et fragile. Contrairement aux autres personnes qu’elle connaissait, il ne la jugeait pas à travers le filtre de son passé et de toutes les erreurs qu’elle avait commises quand elle se droguait. Il ne la considérait pas non plus comme une victime, ce qui aurait été pire encore. Seuls quelques rares proches savaient ce qu’elle avait enduré entre les mains de l’assassin de sa mère, l’année précédente. Mais quand quelqu’un le découvrait, il ne voyait plus que ça en elle. À présent, le voile de ces horreurs ternissait la jolie petite bulle de clarté qui les enveloppait, Wyatt et elle.
Elle aimait le pouvoir et l’excitation de se trouver à cette place, mais contrairement à ses collègues dominantes, le sadisme n’était pas dans sa nature. Elle n’éprouvait aucun plaisir à infliger de la douleur gratuitement. Elle le faisait parce que c’était son travail. Sa satisfaction venait du fait qu’elle apportait à un soumis ce dont il avait besoin.
C’est politique. Pour que les gens veuillent te confier leur argent, il faut qu’ils aient envie de travailler avec toi, il faut qu’ils t’apprécient.
Les ordonnances restrictives n’avaient pas plus de valeur que l’encre qui servait à les signer. Si elle en croyait son expérience, elles avaient plutôt eu l’effet d’un drapeau rouge devant un taureau enragé.
Si j’ai bien appris une leçon dans la vie, c’est que les fantasmes sont bien meilleurs que la réalité.