• « La psychiatrie de l'époque [XIXe siècle], quand elle s'écarte du simple gardiennage, de la recherche inlassable de lésions cérébrales supposées causales ou de celle de nouveaux noms pour désigner les symptômes regroupés plus ou moins arbitrairement en maladies, est essentiellement éducative. Enseigner comment maîtriser ses passions, combattre l'erreur par la suggestion ou la punition pour redresser le délire en se donnant en modèle de la raison, convaincre le malade de l'inanité de ses hallucinations [...] sont en effet les objectifs premiers de ceux qui ne se contentent pas d'enfermer les plus agités avec une camisole de force, dans des cellules à peine garnies de paille. [...] Il faudra attendre le XXe siècle et la naissance de la psychopathologie, c'est-à-dire d'une recherche compréhensive des mécanismes psychologiques qui structurent les troubles mentaux et leur donnent un sens, sous l'influence de la phénoménologie et de la psychanalyse, pour qu'une autre démarche authentiquement thérapeutique se dessine, où la parole de celui qui souffre reprend ses droits. »
-> Ça se discute (enfermement, électrothérapie, lobotomie...).
• « En 1848, la psychiatrie officielle, à part quelques frémissements exceptionnels, n'en est pas encore là. D'où l'intérêt de ce qui commence à émerger en dehors d'elle, parfois contre elle. »
-> C'est ce que mit en place au milieu du XIXe siècle le pasteur calviniste John Bost, en ouvrant en Dordogne des asiles dits « d'utopie prophétique », destinés aux orphelins, aux handicapés et aux vieillards. L'idée était d'accueillir ces exclus pour les loger, les nourrir, les soigner, tout en attendant d'eux qu'ils contribuent à l'entretien de cette communauté, dans les limites de leurs possibilités. Alors que la plupart étaient jusqu'alors maltraités par leurs proches à cause de leur différence/faiblesse, moqués, mis au ban de la société, John Bost leur offrait dans ses établissements une vie saine, et leur permettait de s'occuper utilement, d'avoir enfin une vie sociale. Ces principes thérapeutiques rappellent ceux mis en oeuvre dans le roman de Anna Hope, 'La salle de bal'.
L'album serait passionnant sans ces longueurs autour de la carrière religieuse de John Bost et des querelles de clochers qu'il a dû affronter. J'aurais préféré que les conditions de vie au sein de ces « asiles d'utopie prophétique » soient plus développées.
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Je ne connaissais pas John Bost qui fut un pasteur ayant oeuvré pour la construction de nouvel asile reconnue par la suite d'utilité publique. Il est vrai que l'aliénation mentale était traitée de manière assez barbare jusque là. Il contribua à faire progresser la cause dans un don de soi assez remarquable. Bref, nous avons le portrait d'un homme pieux qui se consacra dans l'action sociale sous le Second Empire.
Pour autant, cette bd souffre d'une certaine austérité propre à ces milieux religieux où il est question de consistoire et d'avis collectif, de scission et de refondation. L'aspect médical est à peine traité. On retiendra que cela a certainement changé le regard sur le handicap mental.
Si l'oeuvre de cet homme est tout à fait louable et méritoire, la bd souffre de certaines lourdeurs assez difficile à digérer.
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Une BD intéressante pour découvrir John Bost et la genèse de ses foyers. le contexte narratif est le recrutement d'un adjoint qui aurait en charge de seconder puis de succéder à John Bost. La BD revient sur le parcours atypique de John Bost et explore sa personnalité complexe. Nous découvrons ainsi ce qui a animé John Bost à devenir Pasteur, puis à créer les premiers foyers. La BD aborde aussi des thématiques comme le fonctionnement ou le financement des foyers.
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(SC971) La vie et l'oeuvre de John Bost, et en somme les balbutiements de la psychiatrie moderne. Bd très didactique, avec une réelle volonté de montrer et d'expliquer ; la contre-partie étant un rythme lent voire poussif. Pour moi c'est non pour le Prix.
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Une évocation très classique de l’homme, malgré le ressort narratif initial, consistant à voir John Bost à travers Ernest Rayroux.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Un reportage intéressant, quoiqu’un peu aride, sur le fondateur d’une œuvre toujours bien vivante en France.
Lire la critique sur le site : BDGest
[ 1849, enfant diagnostiquée comme 'idiote' (sic) ]
- Monsieur Bost... Monsieur Bost ! Ecoutez ! Elle chante !
- Mais oui ! Elle chante même plutôt juste !
- Oh, merci, mon Dieu !
- Voilà qui confirme ce que je pensais : le beau, la musique ouvrent les coeurs mais aussi les esprits de toutes les créatures de Dieu ! Braves filles... On va faire de grandes choses ensemble !
(p. 44-45)
- Ma fille, écoutez-moi bien une fois pour toutes. Je me moque de vos sentiments pour ce beau parleur. Le mariage est chose sérieuse, l'amour une futilité !
(p. 104)
l n'y a pas de précurseurs, il n'y a que des retardataires.
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Les Murailles invisibles T. 2 - Par Alex Chauvel & Ludovic Rio - Dargaud
La Quête - BD tome 1 sur 1. Mannaert Wauter , Frédéric Maupomé au Lombard
Les Moments doux • Auteur : Virginie Grimaldi • Scénariste : Vincent Henry • Dessinateur : Valeria Guffanti chez La boîte à Bulles
Tokyo Mystery Café Dessin : • Atelier Sentô Scénario : • Atelier Sentô Editeur : • DUPUIS
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