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Critique de Laureneb


Pierre Loti est un écrivain de l'impressionnisme. Comme ces peintres de la fin du XIX ème siècle, il accorde beaucoup d'importance aux variations de la lumière au fil des saisons, aux changements subtils apportés au paysage par le passage du temps qu'il décrit par petites touches, comme un peintre impressionniste à nouveau. Pour saisir cette évolution lente, le récit ne peut pas être celui de l'action, des péripéties, mais celui de la répétition dans la durée. Loti écrit donc peu au passé simple, mais à l'imparfait. Ainsi, même lorsqu'il évoque des actions qui pourraient être épiques, qui pourraient donner lieu en tout cas à une mise en récit comme les ruses des contrebandiers ou l'enlèvement de Gracieuse, ne sont pas approfondis ; le but de l'écriture de Loti n'est donc pas de créer un sentiment d'urgence ou de suspense, mais de voir l'écoulement du temps. Cela peut créer un sentiment de longueur : les descriptions sont belles, mais j'ai regretté un manque de péripéties.
Ce temps s'écoule, oui, à son rythme. Les descriptions sont partagées entre "l'autrefois" en partie fantasmé avec ses coutumes et sa langue, le temps des ancêtres, et un "aujourd'hui" qui est l'entrée dans la modernité, avec la conscription, la nationalisation française, le train et même l'immigration en Amérique du Sud. Ce contraste est intéressant, familier aux romans de Loti qui oppose souvent le paysage de ses rêveries et de ses imaginations à celui de la modernisation de cette fin du XIX ème siècle.
Si j'ai été charmée par les descriptions, je les ai cependant trouvées assez longues, et je n'ai pas accroché à la romance assez mièvre entre deux personnages principaux assez peu caractérisés, surtout que la fin est annoncée dès le début.
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