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Critique de Biblioroz


Petit récit sous forme de journal, entre l'Algérie et Rochefort, qui mêlent le malheureux destin d'une jeune Algérienne et les multiples pensées nostalgiques que Pierre Loti éprouvent, ici et ailleurs.

Oran, 1869, un matin gris et froid de mars, Pierre Loti fait la connaissance d'un marchand ambulant et de sa fillette Suleïma à la beauté méditerranéenne qui contraste sur ses vêtements miséreux. Puis, à la faveur d'une promenade dans les montagnes rouges de Mers el-Kébir, il trouve une toute jeune tortue qu'il glisse dans sa poche et qu'il ramènera chez lui en la nommant Suleïma.
Rochefort, un autre jour de mars, dix ans plus tard, alors que Suleïma la tortue hiberne encore, Pierre Loti est empreint d'une mélancolie galopante aux différents souvenirs des pays ensoleillés qu'il a traversés. Il nous parle de la tristesse de ces soirs d'hiver, du vieillissement des êtres chers, des objets ramenés d'Orient mais qui n'apportent pas l'esprit ni la lumière qui y règnent là-bas. de son enfance passée ici, il recherche en vain des sensations éprouvées dans cette grande maison.
Puis il retourne en Algérie et les couleurs, la chaleur, la lumière l'emplissent à nouveau. Avec une infinie tendresse poétique, il écrit les parfums suaves et le soleil intense d'Afrique. Il revoit aussi la belle Suleïma et constate sont triste présent.
Mais c'est surtout les tourments de l'auteur que l'on retrouve ici, lui qui se sent toujours tiraillé entre son amour pour son petit coin d'enfance et son incessant besoin d'ailleurs. C'est le récit du temps qui file et qui engloutit le passé, les instants de vie qui ne se recommencent pas, les êtres que l'on quitte et que l'on retrouve vieillissant ou qui ont définitivement déserté les lieux. « […] tout ce petit monde de bêtes et de plantes continue son existence tranquille au foyer, tandis que moi, je m'en vais au loin, courir et dépenser ma vie ; tandis que les figures vénérées et chéries qui ont entouré mon enfance disparaissent peu à peu, et font la maison plus grande et plus vide… »

La plume est très belle mais il faut prendre garde qu'elle ne nous emporte dans cette douceur mélancolique que l'auteur laisse courir dans ces quelques pages.
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