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Plus de cinquante ans après la mort d'un des pires bourreaux et meurtriers du XXè siècle, les exactions d'Ernesto Guevara restent un sujet tabou. Les récits de ses anciens compagnons de route font horreur, pourtant celui-ci reste un mythe pour certains, ceux pour qui des mains tachées du sang de nombreux innocents n'ont aucune importance.

Tout le monde ou presque, aujourd'hui encore, connait le nom Ernesto Guevara, mais très peu connaissent son parcours et comment il est mort. À l'instar des trois tomes qui le précèdent, le quatrième tome de la série « L'homme de l'année » se penche sur le destin d'un inconnu dont la route a croisé celle d'une figure historique, s'intéresse à l'année 1967, et plus particulièrement à « l'homme qui tua Che Guevara ». Ainsi, Wilfrid Lupano, le scénariste, nous présente l'homme qui exécuta Ernesto Guevara, Mario Teran. Comme il nous l'explique en fin du livre, il se base sur une histoire vraie et tente de construire un postulat plausible pour ce qui s'est passé le 09 octobre 1967.

Petit à petit, le récit décrit l'état d'esprit de Mario Teran. Wilfrid Lupano construit l'intrigue en le plongeant dans ses souvenirs, le confrontant aux conséquences de ses actes et évoquant une possible culpabilité. le tout est mis en valeur par des dessins assez réalistes, de bonne facture et assurant une bonne dynamique d'ensemble. le scénariste et le dessinateur cherchent manifestement à émouvoir le lecteur en rendant hommage à l'homme exécuté par l'armée bolivienne, il y a évidemment une toute autre réalité derrière l'homme au béret.

Au final, cet album est une vraie déception d'autant que la tendance actuelle, que je trouve pertinente, est de reprendre avec objectivité, sous forme de bande dessinée, des enquêtes qui relèvent habituellement principalement du journalisme. Une fois de plus le mythe est mis en avant et l'imagination néglige trop l'histoire au lieu de l'éclairer.
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C'est tellement à chier que ça confine au canular. On est dans l'hagiographie pure et dure du "petit boucher de la Havane", tortionnaire, bourreau, exécuteur de 2000 personnes, dont des enfants, devenu insupportable même aux frères Castro à cause de son zèle à tuer pour tuer, activité qu'il avouait adorer à son petit papa bien bourgeois ("Tengo que confesarte, papá, que en ese momento descubrí que realmente me gusta matar"). Pas un mot des homosexuels dont il a "purgé" Cuba en les abattant sommairement, ou de son racisme anti-"nègres" (inéducables, d'après lui). Quant aux derniers instants, tout est trafiqué pour correspondre à l'iconographie débile des ados attardés. Pas un mot de la vérité bien moins ragoûtante: "No disparen. Soy el Che Guevara. Yo valgo más vivo que muerto!"

Un aperçu éloquent sur la nazebroquerie de ce truc? Voilà:

"Il n'empêche qu'en acceptant de tuer cet homme, j'ai commis un grand péché, un très grand péché.
-Tu aurais refusé, ça n'aurait rien changé. Un autre l'aurait fait, ça ne l'aurait pas sauvé. Rien ne pouvait le sauver.
-En refusant, ce n'est pas Che Guevara que j'aurais sauvé. C'est moi. Lui, il vit pour toujours. C'est moi que j'ai tué ce jour-là."

Bon, vous avez compris, hein. Le Che, en fait... c'était un saint! Abattre ce psychopathe était par conséquent un "péché". Eh bé. On touche au sublime, là.
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Ernesto Guevara avait une belle gueule, sur la photo la plus célèbre de lui et que l'on retrouve, de nos jours, imprimée sur des t-shirts ou des sacs en bandoulière, comme si tout le monde avait oublié qui était vraiment le Che : un assassin ! Un tueur d'innocents aux mains tachées de sang.

Ou alors, personne n'est au courant de sa biographie véritable et le prennent pour une icône révolutionnaire, un mec sympa, un type qui a fait de grandes choses pour les autres… On peut avoir de bonnes idées et les mauvaises manières pour les mettre en place.

J'avoue ne pas tout connaître sur le Che, hormis que je n'ai pas envie d'avoir sa gueule, fut-elle jolie, sur un de mes t-shirts !

Cette bédé tombait à point pour apprendre comment le Che était mort (après avoir lu son voyage à motocyclette, lorsqu'il était étudiant en médecine).

Bolivie, 9 octobre 1967. Son exécution est sommaire, pas de poteau, pas plusieurs tireurs, juste un seul soldat, Mario Teran, qui tire sur un homme enfermé dans une école de la Higuera, un petit village de montagne. Puis le corps du Che est emporté. Non, il n'est pas mort au combat.

Les dessins sont joliment réalisés, ils sont agréables, les décors sont précis, détaillés.

Lorsque l'exécuteur reviendra dans le petit village de la Higuera, il le trouvera bien changé, les habitants surfant sur l'assassinat du Che et en profitant pour vendre des t-shirts à son effigie, des gadgets et transformant certains endroits en lieu de pèlerinage.

Voilà d'où ça vient, alors, ce culte du Che ? de pauvres gens qui, n'arrivant plus à vivre de leurs terres, ont dû se reconvertir en marchands de souvenirs. Il faut bien manger tous les jours…

Si j'ai aimé que les auteurs insère la petite histoire dans la grande, faisant en sorte que l'exécuteur doive ses soins de santé à un programme social du Che, grâce à son héritage politique, j'ai trouvé que la bédé ne parlait pas assez des exactions du Che.

Avant de le tuer, on aurait pu lui lire son acte de condamnation, même si aucun tribunal, aucun juge, ne l'a prononcé, afin que l'on apprenne toutes ses exactions, ses exécutions, ses saloperies qui ont fait que Guevara avait du sang qui dégoulinait de ses mains. Là, si on ne sait rien, on pourrait penser que l'homme a été exécuté sommairement et que c'était un saint.

Lecture mitigée…
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Le Che Guevara est devenu au fil du temps une figure emblématique. Il est à la fois un héros romantique et un combattant révolutionnaire. Cet ouvrage lui rend un bel hommage. En effet, il est présenté comme un saint que la CIA a fait abattre comme un chien au beau milieu d'un village bolivien. Je doute que cela puisse correspondre à la réalité. On observera également que le service de soins de Cuba est magnifié. Bref, à bas le capitalisme sauvage et le pays phare qui véhicule ces valeurs ! Bon, très peu pour moi; cependant je respecte cette vision des choses.

Il y a bien entendu une autre réalité derrière la gueule d'ange et le beret étoilé. Ceux qui l'ont connu aux premières heures de sa fulgurante carrière portent, en tout cas, un autre regard sur le «guérillero romantique». Anciens compagnons d'armes ou victimes, ils brossent le portrait d'un être froid, brutal et autoritaire. Et aux mains tachées du sang de nombreux innocents. Bref, vous me verrez jamais porté son T-shirt !

On va se concentrer sur le destin de l'homme qui a abattu le combattant communiste. On évitera les clichés en le présentant comme l'idiot du village qui va devenir paranoïaque. L'auteur s'est servi d'une anecdote assez révélatrice de celui qui a combattu le système cubain pour ensuite bénéficier de ses bienfaits. Il reconnaît néanmoins que l'information est invérifiable. Bon, ce n'est qu'une hypothèse qui a fait l'objet d'une bd.

Au final, c'est sans doute l'un des titres les plus réussis de cette saga consacrée à l'homme de l'année. J'ai surtout aimé le fait que les auteurs s'attache à l'humain et non au mythe. L'angle était inattendu ce qui rend cet album très intéressant.
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Comment est mort en Bolivie Ernesto « Che » Guevara. Voilà à peu prés tout ce que vous apprendrez de ce tome, décidément bien faiblard, de la série « L'homme de l'année ». Rien sur son passé, sur son action aux côtés de Castro. Tout cela est mis de côté. On reste dans le portrait hagiographique et la BD ne vaut pas plus qu'un tee shirt portant le portrait du « Che » : pas d'analyse, pas de fond.

Les angoisses du papy, anciennement soldat de l‘armée bolivienne, qui a tué sur ordre le « Che » n'apportent rien de plus au récit. du coup, on est un peu surpris par la note finale, selon laquelle cette histoire d'ophtalmologues cubains sauvant la vue de l'ex soldat aurait un fond de vérité.
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Tome 4 de la saga "L'homme de l'année". le concept est sympa : zoom sur un homme durant un contexte particulier (tome 1, 1917 – le soldat inconnu, tome 2, 1431 – l'homme qui trahit Jeanne d'Arc, tome 3, 1815 – l'homme qui hurla Merde à Waterloo)

Pour ce tome, lumière est faite sur le soldat qui exécuta Che Guevara en 1967.

Je reste assez mitigé. Toute l'histoire offre une absence totale de suspense (bon, on ne se demande pas si le Che va réussir à s'en sortir évidemment), et c'est sans doute ce qui m'a le plus déçu. On est dans une reconstitution historique certes (même si l'histoire est à prendre avec des pincettes, mais ça Wilfrid Lupano l'explique parfaitement à la fin de l'histoire) mais ça ne fait pas tout.

En gros, le Che est attrapé dès le début. Les gradés se succèdent au village où le régiment s'est arrêté, on demande un volontaire pour l'exécution. Bon. le Che a une très rapide discussion avec l'instit' du village, et voilà. On en apprend finalement assez peu sur le soldat, et sur chaque personnage en général. L'ensemble manque de développement et ce point m'a laissé une impression de vide. Je ne suis pas spécialement en recherche d'action, mais même la réflexion semble avoir décidé de ne pas être de la fête.

Tout au plus, me souviendrai-je de la fin et du paradoxe qu'elle révèle (l'homme est soigné grâce à l'héritage politique qu'a laissé le Che). Là non plus ce n'est pas un coup de tonnerre dans le récit mais l'ex-soldat aura une phrase qui résumé parfaitement l'ouvrage.

"Il n'empêche qu'en acceptant de tuer cet homme, j'ai commis un grand péché, un très grand péché
- Tu aurais refusé, ça n'aurait rien changé. Un autre l'aurait fait, ça ne l'aurait pas sauvé. Rien ne pouvait le sauver.
- En refusant, ce n'est pas Che Guevara que j'aurais sauvé. C'est moi. Lui, il vit pour toujours. C'est moi que j'ai tué ce jour-là"

Voilà, assez déçu au final.
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C'est plutôt une jolie histoire sur la mort de Che Guevara ; enfin jolie, on parle de l'assassinat d'un prisonnier mais cette BD conte une histoire peut-être vraie, peut-être romancée ou en tout cas un bon pied de nez à ceux qui veulent faire disparaître une personne pour ses idées, et qui, finalement, aide à leur diffusion par leur exécution...
Pour en revenir à la BD, l'histoire tourne autour du militaire qui a exécuté Che Guevara et la repentance pour son acte. C'est sympathique et intéressant à suivre.
Cela reste loin des standards historique de la série avec seul l'exécution du Che par l'armée bolivienne comme référence réel, le reste existe à titre hypothétique.
Peut-être que le personnage du Che est vu de façon trop positive par rapport à l'armée bolivienne, c'est un parti pris mais il n'est pas forcément facile de faire la part des choses avec un personnage controversé et une Amérique (le continent), à l'époque, tout aussi dans la controverse.
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J'ai bien aimé cette Bd. Je ne connais pas les autres de la série, mais elle m'a donné envie de les lire.
Je vois dans les autres critiques que la plupart n'ont pas trop aimé, qu'ils n'ont rien appris sur le che, etc. Ce que je retiens de cette histoire personnellement, c'est que :
1. On ne peut pas en 50 pages expliquer toute l'histoire du Che, ses relations avec Castro, etc.
2. le Che n'est pas le thème de ce récit. Il est question d'un homme qui en a tué un autre sur commande, de sang froid, et qui n'arrive pas à vivre avec ça.
Je trouve interessant que le personnage de Mario, bien qu'étant un soldat, bien qu'ayant reçu l'ordre de le faire (ce qui pourrait alléger sa culpabilité), bien qu'ayant combattu avec son armée contre celle du Che, ne se relève pas de l'avoir « assassiné » comme ça.
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