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Critique de alouett


« Un enfant juif rencontre la haine le jour de ses dix ans. J'ai été cet enfant. » (Albert Cohen)

Après « Catharsis », un album intime que Luz avait réalisé après les attentats de Charlie Hebdo en janvier 2015, l'auteur revisite le roman d'Albert Cohen.
« Ô vous frères humains » est un texte autobiographique, donc les faits se sont passés en 1905, édité à quelques occasions avant d'être publié intégralement en 1972. Albert Cohen est alors âgé de 77 ans.

Entrée douce dans ce récit intimiste. En quelques pages muettes, on observe Albert Cohen aller et venir dans son appartement. Il est chez lui, cherche visiblement l'inspiration mais bute sur une page blanche. Les mots ne venant pas, il se place devant la fenêtre et observe la vie qui s'agite dans les rues de la ville. Puis, il vaque et trouve le manuscrit de son roman. Sur la couverture « le jour de mes 10 ans ». L'envie d'écrire l'envahit mais il bute sur la page blanche. Que dire ? Par quoi commencer ? Ses pensées s'échappent vers ses souvenirs, il se revoit enfant… ce jour-là, il sort de chez lui, descend les escaliers et suit le chemin qui le mène à l'école. Il est joyeux. En fin d'après-midi, après les cours, il se met en quête de trouver un cadeau pour sa mère. Il voit une petite foule. Un attroupement s'est formé autour d'un vendeur à la sauvette qui vante les mérites d'une marque de produits d'entretien. L'enfant est ravi et s'approche de l'homme pour acheter un lot de son produit.
" Toi, tu es un youpin ! "
Les premiers mots de l'album sont posés, nos yeux buttent dessus à l'instar de l'enfant qui a du mal à mesurer l'intérêt de cette affirmation, la portée qu'elle peut avoir… en quête de sens. Que vient faire-là cette réflexion gratuite, discriminatoire… antisémite.
(...)
Des lavis, pages en noir et blanc baignées de gris, l'émotion de Luz quand il explique la relation qu'il a tissée avec cette oeuvre. L'émotion qui le gagne, qui nous gagne lorsqu'on parcourt ces planches silencieuses. Luz construit des passerelles entre passé et présent. La mise en abyme d'Albert Cohen – tantôt adulte tantôt enfant – sur ces pages de papier montre le chemin parcouru par cet homme. Si le passage des années lui a permis de comprendre le monde dans lequel il évolue, le traumatisme vécu pendant l'enfance reste réel. Une souffrance due à l'incompréhension… en partie. Cohen est mélancolique. Il a perdu précocement son innocence enfantine de façon trop brutale.
(...)
Lire l'article complet sur le site : https://chezmo.wordpress.com/2016/04/25/o-vous-freres-humains-luz/
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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