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Critique de gruz


gruz
03 septembre 2019
Kouplan est sans doute le détective privé le plus atypique de la littérature noire actuelle. Émigré iranien sans-papiers en Suède, il se cache dans les bas-fonds du pays tout en ayant l'inconscience de proposer ses services à la population locale. Et quand on rajoute qu'il a un gros problème à gérer en lien avec son identité sexuelle, on comprend que ce personnage n'est pas comme les autres.

Libre comme l'air est le troisième roman de Sara Lövestam mettant en scène Kouplan. Avant toute chose, je vais énoncer trois principes forts :

– lire les pérégrinations de Kouplan est très vivement conseillé,

– je déconseille par contre fortement de se plonger dans celui-ci avant les autres. Il faut impérativement commencer par le premier de la série, Chacun sa vérité et lire ensuite Ça ne coûte rien de demander, pour pleinement profiter du talent de l'auteure suédoise,

– le premier de la série a obtenu le prestigieux Grand prix de littérature policière en Suède. Sara Lövestam dit pourtant elle-même ne pas écrire vraiment du polar. Une sorte de paradoxe, mais qui prouve bien que ses romans et son personnage sortent des cases.

Et c'est bien là l'une des grandes qualités de ce nouvel épisode de la vie de Kouplan, qui tente de se faire une place loin de ses racines : le récit ne ressemble à aucun autre, l'enquête qu'il mène n'est presque qu'un prétexte et permet surtout de se plonger dans la société suédoise actuelle.

C'est Kouplan qui est au centre de cette nouvelle histoire. On en apprend beaucoup plus sur son passé et sur les raisons de sa fuite d'Iran. On vit son quotidien de SDF, on s'étonne de ses rencontres, on vibre à ses cotés. Ce personnage est l'un des plus attendrissants que j'ai pu rencontrer dans la littérature dite noire. Sa complexité autant que son humanité sont extrêmement touchants.

L'ambiance de ce troisième roman est différente du précédent, plus personnelle. D'où l'importance de suivre le cheminement du personnage depuis ses débuts.

La manière de raconter de l'écrivaine est toujours aussi directe, créant l'émotion et le décalage, faisant sourire parfois. L'écriture et la construction sont à la fois résolument modernes et pourtant intemporelles.

Et puis, la situation de Kouplan fait réfléchir sur notre monde actuel, rappelle des vérités que certains ne veulent pas entendre. du divertissement intelligent.

Oui, le talent de Sara Lövestam est clairement Libre comme l'air. Ce troisième épisode de sa tétralogie consacrée à ce singulier personnage est une nouvelle réussite, plus intimiste. Un vrai talent, pour une histoire inclassable mise au service d'un protagoniste profondément attachant.
Lien : https://gruznamur.com/2019/0..
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